Comment Drone06 fortifie son développement

La société basée à Nice, spécialisée dans la production d'images aériennes et la conception de drones veut capitaliser sur son expertise technique pour continuer d'être pionnière sur un marché devenu ultra-concurrentiel.

Elle assure être la première "en terme historique", comme le souligne le directeur général, Jean-Baptiste Pietri. Créée il y a 9 ans, la PME est l'expression de l'engouement de son fondateur, Sabri Ben Hassen pour l'aéromodélisme, une passion née dans l'enfance. Le drone représente dans un premier temps pour ce curieux de nanotechnologies davantage un nouveau "joujou" qu'une opportunité de business.

Marché ouvert

Pourtant en 2008, Sabri Ben Hassen se lance sur le marché du drone qui est alors bien loin de ce qu'il est aujourd'hui. L'émergence des "pocketcam" va marquer un tournant dans l'évolution de celui-ci. "Nous concevions les machines en fonction de l'usage que l'on allait en faire. Un drone pour la vidéo, un drone pour la photo... Le drone était perçu comme une innovation sympa. Nous étions des Géotrouvetou, absolument pas médiatisés. Puis est venu le succès commercial".

En 2012, la législation autorise l'ouverture de l'espace aérien aux aéronefs. Un champ des possibles dans lequel s'engouffrent nombre d'initiatives. De 40 opérateurs en 2012, selon les chiffres de la DGAC, on comptabilise aujourd'hui 2 000 opérateurs.

Garder l'avance

Dans ce contexte, comment conserver une vision et une stratégie d'avance ? L'évolution, là encore, de la législation, peut jouer un rôle. "Pour l'heure, le cadre légal n'impose pas de formation spécifique pour piloter, mais d'ici 2018, une formation avec examen technique et pratique devrait devenir obligatoire", explique Jean-Baptiste Pietri. Qui s'interroge : "qui peut se prévaloir de dispenser ces formations ?" Une (bonne) question car comme le souligne le DG de la PME azuréenne, ce sera soit "ceux qui viennent du secteur de l'aéromodélisme, soit des néophytes". Cette évolution législative est loin d'être neutre pour Drone06 qui fait reposer son business-modèle sur trois métiers dont la formation pour pilotes, qui représente 30 % de son activité. Les deux autres étant la revente d'appareils et l'opération de prises de vues. Un autre axe qui constitue l'activité phare de l'entreprise, à 65 %.

C'est notamment dans le secteur cinématographique qu'elle se distingue grâce à une expertise développée depuis plusieurs années. "Nous y sommes venus par des demandes traditionnelles, puis avons fait du documentaire notamment. Désormais nous faisons du long-métrage. Nous réinvestissons constamment afin de conserver la qualité de nos prestations". Les séries "Riviera" ou "La vengeance aux yeux clairs" ont par exemple fait appel à Drone06.

Technique

"Nous voulons développer notre pôle technique", dit Jean-Baptiste Pietri. Car la PME a décidé de scinder en deux son activité prise de vues avec donc un pôle technique et un pôle image. "Ce sont deux métiers différents", justifie le DG, "qui requièrent des capacités diverses. Il faut être cadreur, commercial, producteur, géomètre, topographe... Ce sont des métiers radicalement opposés. Un bon preneur de vues n'est pas forcément un bon pilote et un bon pilote ne possède pas instinctivement l'œil artistique". Et comme le drone est désormais un moyen très utilisé, une technicité pointue est un moyen de se démarquer. "L'avenir de nos terres passent par le ciel. Des experts nous consultent. Le drone devient indispensable pour tout ce qui relève de l'environnement ou de la sécurité. Les applicatifs sont nombreux". Autant de nouveaux champs des possibles pour celle qui emploie 10 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 500 000 euros.

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