Que va faire Renault Software Labs à Sophia-Antipolis ?

En installant son centre de R&D sur la technopole, le constructeur automobile compte utiliser les compétences présentes et l'écosystème de l'innovation qui comprend notamment laboratoires et vivier de startups. Une implantation stratégique, car l'objectif c'est aller vite et bien sur le sujet du véhicule autonome.

L'annonce avait été officialisée en mai dernier, alors que la rumeur courait depuis plusieurs mois : Renault faisait bel et bien l'acquisition des activités consacrées au logiciel embarqué d'Intel, lequel fermait ses portes à Sophia-Antipolis.

Ecosystème structuré

Une acquisition de compétences qui s'est révélée une véritable opportunité dans le double sens du terme. "Venir à Sophia-Antipolis a été une opportunité dans le sens où il existait déjà une équipe en place (celle de la division logiciel embarqué d'Intel NDLR) mais cela a été un vrai choix dans la mesure où nous avons choisi de rester sur la technopole alors que nous aurions pu regrouper les équipes sur nos autres sites", explique Alexandre Corjon, président de Renault Software Labs et vice-président Alliance Global.

C'est qu'il était "intéressant" dit-il, de profiter de l'écosystème local, constitué de laboratoires, de startups sans oublier l'approche smart city du territoire. Si des liens ont déjà été tissés avec Eurecom, l'INRIA et l'Université Nice Sophia Antipolis sont des interlocuteurs avec lesquels Renault Software Labs compte bien développer un dialogue, surtout "si nous voulons avoir des parcours de formation intéressants". Côté startups, Alexandre Corjon avoue avoir déjà rencontré certaines des pépites locales mais préfère ne pas dévoiler qui et pourquoi dans l'immédiat.

En route !

Depuis le 1er juillet, les équipes - 162 personnes - sont actives. Notamment avec les équipes Renault travaillant déjà sur le véhicule autonome (le constructeur possède un technocentre à Guyancourt NDLR). "Les travaux ont démarré sur le véhicule autonome et l'intelligence artificielle, sur l'exploration de technologies utiles", dit Alexandre Cojon. Il est aussi question de la gestion et de l'optimisation de l'énergie. "En deux mois nous avons des sujets concrets. Nous avions créé très tôt des groupes de travail". Si des tests sur route sont déjà effectués en région parisienne, Sophia-Antipolis apporte également sa contribution. "Le mulet (voiture d'essai NDLR) est déjà arrivé. Nous devons simplement résoudre un problème de plaque d'immatriculation, ce qui va être fait rapidement". Le but est de "nous donner tous les moyens. Le test en taille réelle permet de mesurer les évolutions, il est toujours intéressant de se confronter à la réalité, souvent plus complexe".

Créativité et effet Castelet

Pour ce qui concerne le volet innovation, "nous allons laisser place à la créativité", insiste le président de Renault Software Labs, "afin de laisser la porte ouverte à de nouvelles idées". En revanche, le retour du Grand Prix de F1 au Castellet et la volonté annoncée par la Région de structurer tout autour une filière dédiée à l'automobile n'est pas sans intérêt pour le constructeur au losange. "Nous avons des besoins en télémétrie et la Formule 1 dispose sur le sujet d'une technologie avancée", précise Alexandre Corjon.

Et pour ce qui est de l'écosystème local tant vanté par Renault, la présence d'Hitachi (qui travaille aussi sur le véhicule connecté NDLR) ou encore de Bosh ou Visteon (qui possède un centre de R&D dédié à l'interface homme-machine NDLR), des connexions pourraient être possibles. La rumeur fait état d'autres acteurs du secteur automobile qui regarderaient Sophia-Antipolis avec intérêt. La technopole voit donc une filière véritablement se structurer. Si en externe, l'effet attractivité est certain, en interne il ne semble davantage négligeable, Alexandre Corjon révélant que des visites du top management de Renault et Nissan se sont déroulées sous le ciel sophipolitain. Et qu'elles subissent toutes des retours positifs. "La compétence, la capacité à faire sont visibles". Alexandre Corjon expliquait en mai dernier que l'acquisition des compétences d'Intel permettait à Renault de gagner 3 à 5 ans sur le plan de développement engagé. De quoi anticiper ses promesses d'un véhicule autonome sur route à l'horizon 2020 ?

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Commentaires 3
à écrit le 03/09/2019 à 16:17
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Peut être qu'un coup de main , leur fera du bien, vu que ça patauge bien chez Renault, pour l’Électronique, je suis en panne de mon GPS, de la caméra de recul et de la température extérieure depuis au moins 6 mois, malgré les séjours de mon Kadjar c...

à écrit le 06/09/2017 à 14:13
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c'est ballot, Visteon est entrain de fermer son centre R&D sur Sophia-Antipolis.

à écrit le 04/09/2017 à 17:56
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Vu qu ils semble avoir completement loupe le virage du vehicule autonome (comme celui de l electrique d ailleurs), c est probablement une bonne nouvelle. Reste a esperer qu il en sortira quelque chose et que la strategie sera pas simplement de jouer...

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