Hugues Le Bret : "Compte Nickel est aussi simple qu'un stylo bille"

Désormais dans le giron de BNP Paribas – depuis juillet dernier – le service bancaire disponible chez les buralistes impose son modèle différent et c'est parce qu'il correspond aux besoins consommateurs explique son fondateur.
(Crédits : DR/Compte Nickel. Montage : La Tribune.)

La Tribune - Lancé en 2014 avec comme feuille de route celle de s'adresser à une population exclue du parcours bancaire classique, Compte Nickel a pourtant séduit plus largement que la cible prévue. Comment l'expliquez-vous ? Est-ce aussi une question de pouvoir d'achat ?

Hugues Le Bret - Compte Nickel est une solution qui permet en temps réel de savoir où en est son compte et qui bloque toute transaction si l'argent n'est pas disponible. Aujourd'hui, selon une étude de Panoramabanques, 40 % de la population est contrainte. Compte Nickel est donc aussi venu apporter une réponse à ceux qui ne veulent plus payer d'incidents bancaires, chaque découvert entraînant une somme dûe qui, au total, en fin d'année, se monte à plusieurs centaines d'euros.

Les fintechs et les neo-banques bouleversent le secteur bancaire. Compte Nickel le fait aussi. Comment vous définissez-vous ?

Du point de vue de la population, la fintech n'existe pas. Ce qui compte c'est la solution. Pouvoir ouvrir un compte en 5 minutes, sans être jugés, c'est cela qui importe à la population. Lorsque nous nous sommes lancés en 2014, le mot fintech n'existait pas. Néo-banque ou pas néo-banque, fintech ou pas fintech, peu importe. Nous sommes tous des entreprises de nouvelles technologies et des entreprises issues de la finance.

Alors que les banques opèrent des mutualisations de leurs agences, vous prévoyez de nouvelles ouvertures ?

En effet, nous prenons le chemin inverse des banques. Nous tablons sur 2 000 ouvertures supplémentaires d'ici la fin de l'année. Nous sommes déjà présents dans toutes les villes de plus de 20 000 habitants, nous continuons à densifier le maillage dans les petits villages et les grandes villes et prévoyons donc de passer de 3 000 à 5 000 bureaux de tabac d'ici la fin de l'année. Nous sommes également des relais de croissance pour les buralistes à qui nous apportons une nouvelle clientèle.

Votre modèle intéresse-t-il à l'international ? Êtes-vous copié à l'étranger ?

Nous avons en effet des demandes de pays étrangers, notamment de l'Afrique. Mais nous avons choisi de resté focalisé sur la croissance en France pour cette année. Le développement à l'international se fera donc sans doute, mais pas en 2018. 323 500 comptes ont été ouverts l'an dernier sur le territoire hexagonal. Nous ferons mieux encore cette année. Pour le moment, nous ne sommes pas copiés, pas à notre connaissance en tout cas.

Envisagez-vous de faire évoluer votre modèle, finalement assez simple ?

Compte Nickel est comme un stylo bille. Cela paraît simple mais ce que l'on ne voit pas c'est que la bille doit toujours être en mouvement. Nous restons orientés vers les besoins. Nous demeurons sur le modèle premier : rendre le service simple. Certainement, nous prendrons en compte les demandes des clients dans l'avenir.

Le passage dans le giron de BNP Paribas provoque-t-il des changements ?

BNP Paribas détient 95 % du capital et la Confédération des buralistes, 5 %. Cela restera ainsi. Nous demeurons donc très autonomes. Aucun changement n'est envisagé, tout se passe bien.

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