Pourquoi Carré d'Artistes opte pour la franchise

L'entreprise basée à Aix-en-Provence et qui a créé un réseau de galeries d'art contemporain à travers le monde a choisi d'accélérer à l'international. Pour tenir la cadence et ses objectifs, le développement par un autre biais que les boutiques en propre semble adapté.
(Crédits : DR)

Son credo - ou plutôt sa philosophie - c'est de rendre l'art accessible à tous. Une idée qui a germé dans l'esprit de Stéphanie Tosi et qu'elle concrétise vraiment en septembre 2001. Le principe, concrètement, est de proposer des œuvres originales à des prix abordables. Une façon de démocratiser l'art mais bien au-delà d'apporter un véritable soutien aux artistes avec comité de sélection à la clé et accompagnement apporté au développement et à la notoriété. Le concept est considéré alors comme original. Cependant, il fonctionne puisque 15 ans après son lancement, Carré d'Artistes revendique 600 artistes dans son portefeuille.

 Ici et ailleurs

Surtout, le déploiement de l'entreprise née à Aix-en-Provence s'est assez rapidement orienté vers l'international. Un passage presque obligé que la fameuse French Touch facilite, encourage, amplifie.

En 2017, il y a l'ouverture de deux galeries au Mexique, qui viennent compléter le réseau déjà présent aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Liban, en Chine ou en Corée du Sud. Au total 39 galeries exactement.

Si Stéphanie Tosi reconnaît qu'il lui reste des grandes villes à conquérir dans l'Hexagone, comme Nantes, Montpellier, Nice et qu'il reste des marges de progression à Paris, l'idée c'est bien de renforcer la présente internationale. D'où la volonté d'aller plus vite sur ce terrain. Ce qui passe par le choix d'un développement en franchise.

Plus dix

"Nous ne changeons pas de stratégie, ni de business modèle. Nous conservons des points de vente en propre mais la franchise permet d'aller plus vite car l'investissement de départ est moindre", explique celle qui reconnaît que le terrain de jeu européen est tout aussi prometteur que celui de l'Asie par exemple. Et que donc définitivement, ce sont les grandes métropoles, ces villes mondiales avec une appétence pour l'art, qui demeurent la priorité. Une dizaine de franchises par an devraient nourrir le réseau.

Pour autant, le cœur de Carré d'Artistes, c'est... l'artiste. "Notre fierté est de les faire émerger", dit Stéphanie Tosi. "Nous les signons mais surtout nous les accompagnons, c'est presque du coaching, nous travail c'est de les faire réussir".

Dans cette stratégie de conquête à l'export, le site internet représente un maillon dans le dispositif qui a besoin d'être renforcé. "Le site est un relais que nous devons davantage tourner vers l'international". Ce qui équilibrerait aussi la part des ventes, la galerie virtuelle en représentant 10 %. "Aux Etats-Unis, le client est très tourné vers le web, nous devons nous adapter à cela".

Autre point inscrit sur la feuille de route, la digitalisation de l'entreprise. La mise en place d'un nouvel ERP est prévu. "Le web, c'est l'avenir, il faut suivre l'évolution de la société", assure Stéphanie Tosi qui se rappelle que la digitalisation n'a pas toujours été bien perçue dans le monde de l'art.

Avec 60 salariés en France, 12 en Espagne et 12 aux Etats-Unis, Carré d'artistes détient la force vive qui doit lui permettre de porter son déploiement, au moins pour l'année en cours. Pour l'heure jamais copiée - "nous devons notre avance à la gestion artistique", assure Stéphanie Tosi - l'entreprise réalise en chiffre d'affaires de 14 M€ qui devrait atteindre 40 M€ d'ici 5 ans. Le nombre de galeries devrait atteindre 80 points de vente dans le même temps.

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