Pourquoi le Chili confirme le business modèle de Cap Vert Energie

Le producteur d'énergies renouvelables, basé de Marseille, vient de finaliser le financement de 11 centrales photovoltaïques via sa filiale chilienne. Une bonne nouvelle qui lui sert de POC.
(Crédits : CVE)

Être un producteur d'énergies renouvelables décentralisé est un pari que Cap Vert Energie a pris il y a presque dix ans, en 2009. Rapidement tournée à l'international, la PME marseillaise est notamment présente au Chili via une filiale baptisée CVE Chile. C'est là-bas, en début d'année, qu'elle a obtenu le financement de onze centrales photovoltaïques pour 37 millions de dollars. Une opération qui n'est évidemment pas anodine pour l'entreprise française. Elle est même totalement stratégique.

Le Chili en exemple

Très volontaire sur le sujet des énergies renouvelables décentralisées, le Chili a justement été choisi par Cap Vert Energie pour son positionnement précurseur. "L'accord que nous avons signé s'inscrit dans le cadre du programme chilien pour le développement des centrales à proximité de lieux de consommation. Cette réflexion que mène le pays préfigure l'avenir", avance Pierre de Froidefond, le fondateur, avec Christophe Caille et Hervé Lucas, de l'entreprise française.

Et de fait, le Chili représente même à terme une plateforme de développement pour l'ensemble de la plaque sud-américaine. "Nous regarderons les pays voisins dynamiques sur les marchés des EnR", annonce Pierre de Froidefond.

Dupliquer ailleurs

Cependant l'expérience chilienne fait plus que permettre le développement de centrales. Au-delà c'est toute une expérience de la vente directe qu'engrange la PME provençale. Et qui va "être utile pour notre réflexion menée en Europe".

Pour autant, cela "préfigure aussi ce que l'on peut faire ailleurs, en Afrique ou aux Etats-Unis".

Au pays de l'Oncle Sam, Cap Vert Energie dispose d'une équipe de 6 personnes avec un bureau à New-York notamment qui rayonne sur le nord-est du pays, vers des Etats qui déploient une politique de soutien aux EnR. L'idée est de rendre le solaire accessible à tous. Dix projets sont en cours de développement avec un foncier sécurisé, l'obtention des permis étant en cours. "Une première vague a été lancée en fin d'année, une seconde vague est prévue à partir du mois de juin. Les premières constructions auront lieu dans l'année", prévoit Pierre de Froidefond, soulignant qu'en terre nord-américaine, les mécanismes d'autorisation sont plus rapides mais pas forcément plus souples.

Nouvelles générations

En Afrique, trois études de faisabilité ont été signées. "C'est un peu plus long que ce que nous avions anticipé. Nous jouons le rôle de pionnier, nous devons faire de la pédagogie, convaincre à la fois le client et le réglementateur. Nous sommes sur un marché qui est en train de s'ouvrir. Les clients potentiels ont de plus en plus d'appétence pour les solutions d'énergies renouvelables en vente directe", analyse Pierre de Froidefond. Et cela grâce à... la Cop21, "qui a sensibilisé le monde entier".

Les aléas autour du cours du pétrole jouent aussi à fond pour favoriser ce type de solutions.

La France, en retard ? "Il existe une tendance de fond", estime Pierre de Froidefond pour qui le changement viendra "des citoyens et des générations à venir".

Cap Vert Energie travaille par ailleurs à une levée de fonds. L'entreprise emploie 80 personnes, bénéficie d'un parc qui totalise 100 MW pour un chiffre d'affaires énergétique prévisionnel de 28 M€.

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