Wyplay et le principe de l'offre logicielle qui disrupte

La PME originaire d'Allauch mise fort sur la R&D pour se positionner sur son segment de marché : la fourniture de solutions logicielles pour décodeurs. Sa petite particularité, c’est qu’elle propose des solutions en open source...
(Crédits : DR)

Pas d'autre alternative possible : le marché de Wyplay, il est surtout international. La PME, qui s'est fait un nom dans le développement de logiciels pour tous types de décodeurs a cultivé d'entrée de jeu la particularité de l'open source. Elle figure donc comme "l'Androïd ou le Windows du décodeur", par opposition aux logiciels propriétaires ne pouvant être exploités que sur un seul type d'appareil. Plusieurs avantages à cela : "aujourd'hui, les clients ne veulent plus être prisonniers d'une solution propriétaire, celle que nous proposons leurs permet de travailler avec nous, mais aussi avec d'autres sociétés. Autre atout, quand on est en open source, on crée une communauté. Celle de Wyplay s'appelle Frog... chaque membre de la communauté contribue aux autres, nul besoin de redévelopper des fonctions ad hoc pour chaque client. Ce qui entraîne donc une optimisation des coûts", explique le président Jacques Bourgnignaud. Et parmi les opérateurs qui voulaient sortir du carcan de la solution propriétaire, il y a Canal+, l'un des deux clients français que compte la PME provençale, parmi les cinq potentiels sur le marché hexagonal. "Notre premier a été SFR, il y a donc 2 millions de box avec le logiciel Wyplay chez l'opérateur, qui a été racheté depuis par Altice". Compliqué toutefois de rallier dans le portefeuille clients un Orange, ou encore un Free, qui disposent de ses équipes en interne.

Le gros potentiel des pays émergents

Deux sur cinq. Si donc la PME a pu réaliser un chiffre d'affaires de 12,7 millions d'euros en 2017 (et viser 13M€ cette année, c'est bien parce qu'elle a su s'exporter. Wyplay est en effet à pied d'œuvre en Europe, notamment en Belgique avec le premier opérateur de télécommunications belge Proximus (1,6 millions d'abonnés à la TV payante), en Italie avec Sky (4,9 millions d'abonnés), en Pologne avec NC+, filiale de Canal + (2,1 millions d'abonnés), ou encore, en Espagne et en Amérique du Sud (Brésil, Chili, Pérou et Colombie) avec Telefonica (6 à 7 millions d'abonnés). Mais l'avenir de Wyplay se dessine aussi dans les pays émergents. Même si certains opérateurs historiques affichent leur désir d'en finir avec les logiciels propriétaires, il est toujours plus simple de séduire d'emblée à l'open source les acteurs tout neufs de zones se convertissant fraîchement au numérique. En la matière, l'Inde fait figure pays cible, la PME l'a investi depuis quelques années déjà avec la conquête de Dish, plus gros fournisseur indien de services de télévision payante avec 12,5 millions d'abonnés. "Outre l'Inde, nous regardons aussi vers l'Asie du Sud-Est et l'Amérique du Sud", même si, pour cette dernière zone, le contrat avec Telefonica permet de fait à Wyplay, qui dispose là-bas de relais commerciaux (ainsi qu'en Inde) d'y être présente. Enfin, la PME regarde aussi l'Afrique du coin de l'œil, "qui ne va pas tarder à arriver sur ce marché". La Provençale pourrait y aller par le biais de la filiale africaine de Canal+...

Aborder les mutations

L'internationalisation figure donc comme un énorme relais de croissance, sur "un marché d'un milliard de boîtes TV payantes". Ce n'est pas le seul. Car Wyplay œuvre aussi dans un environnement synonyme d'offre en perpétuelle mutation, "les produits évoluent fortement, nous demeurons donc au plus près des besoins de nos comptes déjà existants. Par exemple, Canal + vient de sortir sa nouvelle boîte 4K, un projet qui a duré 12 mois en termes de développement". Autre illustration, le Belge Proximus, avec lequel Wyplay travaille actuellement sur la 4ème génération de produits.

Enfin, il faut compter aussi avec les perturbations engendrées sur le marché par les contenus proposés par contournement, ou over the top (Netflix, Amazon..) ce qui impacte fortement les usages. Inutile de dire que pour la PME, cela figure parmi les autres mutations à prendre en compte. "Nous amorçons donc une évolution de la box à la partie serveur OTT, avec la volonté d'élargir notre offre autour de propositions multiservices". L'idée : mettre en œuvre une solution globale.

Autant de chantiers qui rendent donc le poste R&D essentiel chez Wyplay. Elle lui consacre pas moins de 1M€ annuel et lui dédie une quinzaine de collaborateurs sur les 140 que compte la PME. Elle a également lancé une campagne de levée de fonds pour soutenir sa croissance, par un renforcement de la R&D et un déploiement commercial. Objectif : réunir 2 millions d'euros.

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