La Varappe, une entreprise comme une autre ?

Née entreprise d'insertion il y a 25 ans, à Aubagne, elle aujourd'hui un groupe disposant de plusieurs filiales. Si le business modèle développé a montré sa pertinence, la réflexion prospective, à l'ère du numérique, vise à encore le faire évoluer.

En 1992, l'ESS n'était pas un sujet à la mode et les structures attachées à rapprocher les personnes dites éloignées de l'emploi vers celui-ci pas vraiment considérées comme des entreprises au même titre que les autres. Créée en 1992, La Varappe se positionne sur ce créneau ; il était alors question de réhabiliter un quartier d'Aubagne. De projet très local, le business modèle s'est organisé au fil des années jusqu'à faire en sorte que l'ensemble devienne un groupe générant 40 M€ de chiffre d'affaires. Et disposant de... filiales.

Sans étiquette

Une structuration qui s'est faite au fil du temps, presque naturellement. "Notre mission est de permettre au noyau dur du chômage d'acquérir des compétences. Nous sommes dans le transfert de savoir-faire technique et de savoir être. Cela va au-delà de la compétence, nous voulons former. Au bout de 24 mois, le salarié doit quitter l'entreprise. Nous jouons le rôle de sas", raconte Laurent Laïk son dirigeant.

La Varappe s'est donc constitué en un groupe parce qu'il fallait répondre à des besoins. Mais son modèle est hybride. "Nous avons du décoller les étiquettes", La Varappe fonctionnant sur le modèle holding/filiales.

"Ce montage juridique nous a permis de faire entrer des investisseurs à notre capital". Les actionnaires, outre La Varappe elle-même qui dispose de 40 % des parts, sont les dirigeants avec 11 % des parts et les fonds financiers solidaires, à hauteur de 49 %. Des fonds qui ont vocation à demeurer plus longtemps au capital que des fonds "classiques".

La Varappe - 29 implantations en France, 3 972 salariés - c'est donc LVD Environnement, qui propose des services liés à l'eau, aux déchets et aux espaces verts, en Provence et en ex-Occitanie. C'est aussi LVD Energie avec le concept Homeblock, cette construction modulaire à partir de containers qui se développe en métropole et en outre-mer. Et puis il y a Eureka, qui place des travailleurs intérimaires, une filiale disposant de 25 agences un peu partout en France, agréée il y a deux ans, Entreprise Solidaire et d'utilité sociale (ESSU).

Effet numérique

Le cap des 25 ans a aussi amené La Varappe a réfléchir à son avenir, au moment où "l'ère de la data inter-choque nos métiers". Comment ne pas louper ou même ignorer la digitalisation ? A cela s'ajoute, une autre dimension. "Sur la question sociale, le maître-mot c'est l'accompagnement, et cela du lever au coucher" dit Laurent Laïk. Lier les deux problématiques, ça donne... la création d'une plateforme intermédiaire d'accompagnement, relayée par une application qui verra le jour d'ici la fin de l'année et qui sera portée par Interim'R, cette agence qui elle, cible particulièrement les secteurs du BTP, du tertiaire, de l'industrie et de la logistique et dont la déclinaison santé, Interim'r Santé s'intéresse au médical et paramédical. "Nous voulons réindustrialiser le lien. Si nous nous positionnons sur les métiers en tension, nous aurons 100 % de sorties positives", insiste Laurent Laïk. Le taux actuel des sorties des dispositifs vers l'emploi est de 70 %. "Nous voulons continuer à être rebelles et constructifs". Hybride peut-être mais pas moins dénuée de stratégie...

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