Les anniversaires sont souvent l'occasion de dresser des bilans ou de revenir sur des étapes essentielles. La première bougie de la présence en Provence Alpes Côte d'Azur de Kisskissbankbank est justement l'un de ceux-là.

Le terrain, le terrain, rien que le terrain

En PACA, KissKissBankBank est plutôt satisfait de son premier bilan. 312 projets ont été financés, 1,43 million d'euros levé et cela, pas uniquement à Marseille, Toulon ou Nice mais aussi sur des "territoires plus reculés", comme le précise la directrice de la plateforme de crowdfunding en région, Fanny Havas. Qui redit à quel point le travail de proximité est essentiel, le conseil et l'accompagnement distillés permettant aux porteurs de projets "d'aller plus loin dans leur objectifs, dans leur communication. Nous accomplissons un travail de réseau". Pour ce qui est du crowdlending, ce sont surtout des projets concernant les énergies renouvelables, les très petites entreprises ou encore des cabinets d'avocat qui sont financés. Cerise sur le gâteau (d'anniversaire), le taux de réussite est plus élevé en Provence Alpes Côte d'Azur qu'au national, à 70 % versus 60 %. Un chiffre qui valide, selon Fanny Havas et Adrien Aumont, la stratégie de présence terrain.

Loin des yeux...

Et c'est presque logique pour le fondateur de la plateforme. "Nous disposons maintenant de 8 ans d'expérience, nous avons des process qui ont prouvé leur efficacité. La pédagogie est indispensable et c'est aussi grâce à notre maillage au plus près du terrain qui nous arrivons à le faire en profondeur. On ne réussit pas de la même façon dans le conseil si l'on n'est pas en proximité. Loin des yeux, loin du cœur..."

Pour Fanny Havas c'est aussi le travail main dans la main avec les Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) ou les CCI qui contribue à l'efficacité de l'outil de financement. "Nous avons un partenariat conventionné avec les CMA qui permet à leurs conseillers de disposer d'un outil supplémentaire".

Une histoire de chakras

Le financement participatif est désormais regardé avec un autre intérêt par l'ensemble des acteurs. Mais "cela a pris du temps, il y a tout de même un phénomène d'inertie à passer à un autre mode de financement", constate Adrien Aumont. Le regard des banques, notamment, s'est modifié. "Elles nous regardent d'égal à égal. Notre rachat (en juin 2017 NDLR) par la Banque Postale dit clairement que l'un des chemins de la banque est le financement participatif". Un rapprochement qui s'est fait, assure Adrien Aumont, très naturellement. "Nous étions partenaires depuis six ans. La Banque Postale a été la première a lier un partenariat avec nous. Les chakras étaient ouverts. Nous comptions les solliciter pour une levée de fonds que nous envisagions. On s'est dit que c'était le partenaire idéal pour le futur".

Plutôt en phase de consolidation, KissKissBankBank entend ne rien changer à sa philosophie. "Nous avons toujours considéré être une corde supplémentaire à l'arc des entrepreneurs. Nous ne nous sommes jamais mis en concurrence des autres modes de financement. Il y a des synergies à faire fonctionner", assure Adrien Aumont.

Concernant les objectifs, il est question de rationnalisation des efforts, de travailler aux synergies avec la Banque Postale, sur le web et dans les agences où une présence de KissKissBankBank sera déployée. Et puis il y a bien sûr, les liens à créer avec My French Bank, l'entité digitale de l'établissement bancaire qui intégrera l'ensemble des offres KissKissBankBank. Ce qui aidera peut-être à atteindre un autre objectif, celui de faire progresser le taux de succès des campagnes. En PACA, Fanny Havas vise 80 % de taux de réussite. Ou quand les plateformes de crowdfunding sont des entreprises comme les autres...