Comment Thales s'implique dans la cybersécurité

Si ce n'est pas une installation mais une extension de la présence déjà existante à Aix-en-Provence, l'implication du spécialiste des hautes technologies en matière de systèmes critiques et de cyber-sécurité est pile-poil dans les préoccupations des secteurs de la défense, du maritime ou de l'industrie.

Le fond, c'est toujours l'efficacité. Tout au moins le souci d'apporter des solutions réactives et qui résolvent les problématiques. S'il faisait déjà partie du paysage régional, l'installation de Thales dans un nouveau bâtiment, à Aix-en-Provence, depuis mi-décembre 2017 tend à démontrer que ce qui concerne les systèmes critiques et la cybersécurité sont à la fois une priorité pour le groupe et une réponse aux besoins exprimés par le marché. L'un découlant de l'autre.

Toujours plus amont

Désormais établi sur un site de 1 300 m2 et 3 niveaux, le spécialiste des hautes technologies développe ici des logiciels sécurisés pour ce qui concerne les secteurs du maritime, de la défense, de la banque ou encore de l'industrie. Big data, intelligence artificielle, objets connectés et cybersécurité sont au cœur des sujets traités. "Nous sécurisons la transformation numérique de nos clients", résume David Vacca, le directeur région Est Systèmes d'information critique et cybersécurité. La cybersécurité, notamment est "un sujet pour Thales", car si la transformation numérique est évidemment tout autant nécessaire que source de progrès et de croissance, elle est aussi source de vulnérabilité plus vive. "Il n'y a pas de transformation numérique sans confiance et il n'y a pas de confiance sans cybersécurité. Les systèmes sur lesquels nous travaillons sont de plus en plus ouverts et donc de plus en plus attaquables".

Mais s'il a longtemps fallu privilégier la pédagogie, les entreprises sont désormais, dans une majorité, passées par la case prise de conscience. "Notre activité de conseil en matière de cybersécurité s'est accrue", reconnaît David Vacca. Dorénavant, cette dimension est intégrée très en amont, dès les phases de conception. Ce qui permet à Thales de bénéficier d'un élément différenciant et porte David Vacca à revendiquer "une position de leader sur cet axe-là".

Il faut dire qu'avec des clients tels que Naval Group, EDF, le CEA, Airbus Helicopters, CMA CGM, les questions de sécurité et de solutions à apporter pour la garantir sont forcément pointues. "Nous servons aussi des PME", souligne le directeur région Est Systèmes d'information critique et cybersécurité, expliquant que c'est davantage le type de système d'information critique qui compte que la taille de l'entreprise elle-même.

Le collaboratif, source de meilleure innovation

C'est d'ailleurs cette volonté d'une réflexion collaborative avec les clients qui à poussé Thales à doter son site aixois d'une salle de design thinking. "C'est un environnement où nous nous focalisons beaucoup sur le besoin utilisateur. La conception d'une solution innovante mêle la technicité et les fonctions métiers. C'est ce qui permet de faire émerger de nouvelles solutions en s'appuyant véritablement sur le besoin utilisateur". Car tel n'a pas toujours été le cas. "Dans l'histoire des systèmes d'information, il y a parfois eu des solutions qui ne correspondaient pas aux besoins", souligne David Vacca.

Il n'y a d'ailleurs pas que la salle de design thinking qui pousse au collaboratif. Comme beaucoup d'entité avant elle, Thales a aussi repensé l'environnement de ses collaborateurs - 30 pour le site d'Aix-en-Provence - à l'aune des nouvelles façons de penser l'espace de travail. D'ailleurs, David Vacca parle de lieu de vie lorsqu'on évoque le bâtiment. "Notre population est une population jeune, l'idée était de posséder un lieu de rassemblement, de décloisonner au maximum les activités que l'on opère. La communication et la collaboration sur un sujet sont déterminantes. Il faut donc un cadre de travail qui soit propice à la créativité".

Les startups, bien sûr

On ne saurait parler innovation sans parler startups. Une sorte de corrélation devenue un peu obligatoire. Et comme tous les grands groupes, Thales ne s'exonère pas d'une attention évidente vers les jeunes pousses. "Il y a eu une accélération au niveau technologique grâce à la puissance machine et à l'augmentation de la capacité des réseaux", note David Vacca. "On a cassé les modèles qui existait auparavant. Désormais il n'y a plus de limite dans ce que l'on peut faire". Alors sur le sujet de l'open innovation, Thales s'implique du côté des startups de la cybersécurité, celles qui sont notamment hébergées à Station F. "Thales est un groupe technologique plus qu'industriel. Notre vraie force est que nous avons une bonne vision des cas d'usage", ce qui offre évidemment aux innovateurs une source non négligeable de ce qu'attend le marché. Et en matière de startup, c'est parfois là où le bâti blesse. "L'open innovation devient déterminante dans un monde qui bouge vite", poursuit David Vacca, précisant néanmoins que sur ce sujet, Thales joue le rôle d'accompagnateur, mais n'a pas vocation à activer des prises de participation au capital. Sauf, cas particulier...

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