Comment Je Porte Mon Bébé bichonne ses salariés

La PME varoise propose à ses employés de travailler quatre jours, payés cinq, de mai à août. Un fonctionnement qui n’entrave pas l’activité de l’entreprise grâce à une organisation bien huilée et des outils développés en interne pour faciliter la réactivité.
(Crédits : DR)

C'est en 2016 que Keren et Olivier Sâles ont décidé de déménager Je Porte Mon Bébé dans le Var. "Notre bail à Montreuil arrivait à son terme et nous nous sommes dit que c'était l'occasion d'aller ailleurs", raconte le co-fondateur. Après avoir hésité avec Montpellier, l'entreprise pose finalement ses porte-bébés à La Garde. "Presque tout le monde a suivi, quelques commerciaux sont restés à Paris, mais nous échangeons régulièrement", indique Oliver Sâles.

Un changement radical qui s'est accompagné d'une autre décision forte : réduire de mai à août le temps de travail à quatre jours, payés cinq. "L'année de notre déménagement, il y a eu beaucoup de ponts lors du mois de mai et nous nous sommes rendu compte que cela n'impactait pas le flux logistique et l'activité de l'entreprise", raconte le dirigeant qui essaie pour la deuxième année consécutive ce dispositif. "Bien sûr, si cela devait mettre notre PME en danger nous arrêterions, mais il n'y a pas de raison", ajoute-t-il.

Des outils développés en interne

Concrètement, il s'agit d'une dispense de présence à signaler à l'assurance, les 13 salariés compensent ensuite le travail sur les autres jours et restent à disposition en cas de commande importante. "Le but n'est pas de surcharger le reste de la semaine, la période de mai à août s'y prête car l'activité est moindre", précise Olivier Sâles. "Cela fonctionne parce que nous sommes très bien organisés". La PME développe notamment ses outils en interne, pour pouvoir les adapter aux besoins et éviter les tâches fastidieuses.

"Nous optimisons constamment notre manière de travailler, le but est de travailler le moins possible pour rentrer chez soi, je ne crois pas que le travail soit la libération de l'homme", lâche le dirigeant. Pour Olivier Sâles, cette vision décalée vient du fait qu'il n'a jamais vraiment rêvé de lancer son entreprise. "Nous l'avons fait en réaction à notre réalité de jeunes nouveaux parents, nous ne trouvions pas quelque chose qui nous convenait", se souvient-il.

Bientôt de l'export

L'initiative personnelle a rapidement eu du succès auprès des proches, puis les porte-bébés s'étendent petit à petit pour atteindre aujourd'hui 300 000 ventes et 2,6 millions d'euros de chiffre d'affaires. Le produit, fabriqué en Europe, s'achète sur le site de la marque, sur Amazon et dans des magasins comme Orchestra ou Aubert. "Nous voulons proposer des produits qui se mélangent dans la vie, nous proposons 30 coloris différents, des imprimés, mais pas du rose mièvre".

La marque devrait maintenant se développer vers l'export, notamment l'Asie, mais n'allez pas demander un business plan. "Se fixer un objectif chiffré, c'est typiquement ce qui ajoute du stress", juge Oliver Sâles. Nous avons une croissance organique, le but est de croître à notre rythme et de sécuriser l'entreprise".

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