Eccity Motocycles et les promesses du trois-roues électriques

Le fabricant grassois de scooters 100% électriques diversifie son offre avec le lancement, programmé pour 2019, d’un modèle trois-roues. De quoi ancrer un peu plus la marque azuréenne dans un paysage urbain où l’enjeu de la mobilité verte reste prégnant, tout en visant un segment de clientèle qui lui fait encore défaut, les entreprises et grands comptes, échaudés par le fort taux d’accidentologie des deux-roues.
(Crédits : DR)

Le constructeur grassois de scooters électriques passe aux trois-roues, électriques bien entendu. La nouveauté, baptisée Eccity Model 3, sera présentée en avant-première lors du Salon Mondial de la Moto, porte de Versailles à Paris en octobre prochain. Dix jours durant lesquels Eccity Motocycles entend marquer des points auprès d'une clientèle urbaine de plus en plus nombreuse à remiser l'automobile au garage pour se convertir à ce type d'engins. Tout en se dessinant un avenir auprès des grands comptes que le fabricant peine encore à convaincre et qui feront l'objet d'un recrutement commercial dédié en 2019.

"Beaucoup d'entreprises ferment la porte aux deux-roues à cause du fort taux d'accidentologie. Ce frein, nous souhaitons le contourner avec ce 125 cm3 à l'aspect sécuritaire indéniable et une tenue de route extraordinaire", revendique son dirigeant, Christophe Cornillon. Deux années de développement (en interne) ont été nécessaires pour mettre au point ce nouveau modèle, équipé d'un système d'inclinaison breveté pour mieux stabiliser le véhicule et de deux moteurs à l'arrière (un sur chaque roue) pour doubler sa puissance. Et ainsi permettre au conducteur d'atteindre une vitesse de pointe de 120 km/h pour une autonomie équivalente à une centaine de kilomètres.

Campagne de crowdfunding

En cours d'homologation, Eccity Model 3, dont les pièces proviennent de France, d'Europe et d'Asie et qui sera, comme les autres modèles Eccity, assemblé à Grasse, attaquera le marché en 2019 au travers de deux offres : l'une envers les particuliers, l'autre destinée aux professionnels. Un lancement commercial et industriel qu'il s'agit de financer, d'où la campagne de crowdfunding dans laquelle vient de s'engager l'entreprise sur la plateforme Wiseed. Actuellement en phase de recueil d'intentions de participations, "le projet a atteint le montant visé en un jour", se réjouit le dirigeant. Il entrera en période de levée de fonds en octobre, avec l'objectif de récolter entre 500 000 et 1 million d'euros. Une somme que le constructeur grassois souhaite compléter par l'apport plus traditionnel d'un fonds d'investissement, misant sur l'aspect "innovant et plein d'avenir" du produit pour infléchir les orientations stratégiques des investisseurs français, encore peu enclins à soutenir le secteur industriel.

Présélectionné par La Poste

Pourtant les perspectives sont belles. En atteste la présélection du fabricant azuréen à l'appel d'offres de La Poste pour renouveler une partie de son parc de scooters en trois-roues électriques. En concurrence avec deux autres constructeurs, Eccity Motocycles planche donc sur un prototype imaginé sur-mesure, avec une caisse à l'avant (pour le courrier) et une à l'arrière (colis), qu'il s'agira de livrer le mois prochain pour les premiers essais. La réponse est attendue à la fin de l'année. A la clé, une commande de 1 000 à 2 000 véhicules.

Autre piste de croissance, l'intégration du logiciel d'autopartage du leader européen du sujet, le niçois VuLog, aux flottes captives des collectivités, lesquelles concentrent la moitié des 450 scooters électriques siglés Eccity mis en circulation à ce jour. Une expérimentation sera mise en place avec la Métropole Nice Côte d'Azur à la fin de l'année pour un déploiement programmé en 2019. Par ailleurs, après avoir remporté en 2017 le marché auprès de la centrale d'achat du Sipperec, syndicat intercommunal regroupant près de 600 collectivités et établissements publics d'Ile-de-France, l'entreprise vient de répondre à l'appel d'offres de la centrale d'achat de l'Ugap, son équivalent au national. De quoi booster sa visibilité auprès des municipalités et métropoles, dont certaines ont déjà contracté avec le fabricant, comme Aix-en-Provence, Grasse, Paris ou encore Lausanne et Bruxelles.

Enfin, avec sa filiale Eccity Lease, fondée cette année, la PMI a testé une offre - autofinancée - de location longue durée (LLD) regroupant la location du véhicule, l'assurance tout risque, son entretien et sa réparation. Avec réussite. "Sur la vingtaine d'offres lancée en 2018, toutes ont trouvé preneur. Preuve de l'appétence du marché pour cette approche que nous souhaitons développer et pour laquelle nous allons chercher du financement bancaire".

Labellisée Côte d'Azur France

Créée en 2011, Eccity Motocycles emploie une douzaine de personnes et devrait afficher 1,1 M€ de chiffre d'affaires à la fin de l'exercice en cours, comme en 2017. Bien que "bridée par le manque de financement", l'entreprise vise le point d'équilibre en 2019, la profitabilité en 2020, portée par les nouvelles offres techniques et commerciales. Même celles qui relèvent du symbole. A l'instar de la série de scooters estampillée Côte d'Azur France, lancée cet été et présentée depuis au sein des Galeries Lafayettes. Si le modèle, paré de motifs parasols, intéresse des offices de tourisme azuréens ("des devis sont en cours"), il permet surtout "de faire parler de la marque" et donc de gagner en notoriété. Essentiel pour convaincre le grand public, d'autant plus quand le marché se montre favorable. "Paris se ferme aux véhicules essence et diesel, les autres métropoles également. Nous allons dans le sens de l'histoire", conclut Christophe Cornillon. A deux ou à trois-roues.

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