A quoi va servir le laboratoire créé par Thales Alenia Space ?

Déjà proche de l'Observatoire de la Côte d'Azur, la co-entreprise franco-italienne dont le siège est à Cannes, amplifie la collaboration en créant un laboratoire sans murs qui implique également le CNRS et l'Université Nice Sophia Antipolis. Une façon de travailler sur des sujets communs et d'être au plus près de l'utilisateur final.
(Crédits : © ESA-Science Office)

Ce n'est pas exactement un nouveau partenariat. Plutôt le prolongement d'une mise en commun de connaissances. En effet, les deux parties se connaissent plutôt bien puisqu'elles collaborent déjà au travers de sujets de thèses. Mais ce sont les activités de recherche de l'Observatoire de la Côte d'Azur en matière d'astrophysique notamment qui ne laissent pas Thales Alenia Space indifférent. Au point donc, de formaliser le tout via la création d'un laboratoire.

Le spatial, formidable terrain de jeu

"Nous avons des sujets qui nous rassemblent. Ce laboratoire nous donne un cadre plus formel de travail", indique Philippe Pelouas, en charge de la R&D Observation et Sciences au sein de la co-entreprise franco-italienne. "Nous voulions faire en sorte que le réflexe d'aller l'un vers l'autre devienne encore plus naturel".

Une sorte d'échange de bons procédés entre deux acteurs qui veulent optimiser davantage les points en commun.

Et des sujets multiples, il va en être question. Systèmes optiques et instrumentation embarquée, missions d'astrophysique et d'exploration planétaire, géosciences pour les sciences de l'Univers et observation de la Terre... Au total c'est une dizaine de thématiques qui seront traitées dans ce nouvel outil partagé. Car le but c'est bien sûr de servir les intérêts de tous, de valoriser les travaux de recherche mais aussi de passer à la phase d'après, celle qui donne lieu à des réalisations industrielles via le développement de logiciels et de méthodes. Comme le souligne justement Philippe Pelouas, "être au plus proche de l'utilisateur final".

Valoriser l'apport du spatial

Parmi les applicatifs, il va être question de travailler sur les nouvelles structures de réseaux de satellites car "bientôt il existera des réseaux de satellites entre eux", explique Philippe Pelouas, de mener des études d'optique sur la lumière parasite, de travailler sur la donnée, précieuse lorsqu'elle est spatiale et qu'elle est combinée avec d'autres capteurs pour créer de nouvelles applications d'observation tels les écosystèmes côtiers.

Mais l'autre cerise sur le gâteau spatial c'est la formation. Sujet prégnant qui prend ici tout son sens. "C'est un axe important", reconnaît Philippe Pelouas. Ce sont notamment les étudiants du MAUCA, le master spécialisé dédié à l'astrophysique, délivré par l'Université Côte d'Azur et porté par l'Observatoire de la Côte d'Azur. "Nous voulons participer à la dissémination du savoir" souligne Philippe Pelouas. Et cela s'inscrit dans un cadre plus large qui vise à défendre l'activité spatiale en Provence Alpes Côte d'Azur. Surtout quand on sait que Nice s'est portée candidate pour accueillir le congrès européen des sciences planétaires.

Belle image

Ainsi donc ce nouveau laboratoire - sans murs dans le sens où il n'y pas de bâtiment dédié ni de structure créée exprès - pose un cadre plus précis. Mais pas que pour faire joli. Pour aller plus loin dans le concret, car du partage du savoir découle des réalisations tout aussi concrètes de prometteuses pour le futur. Comme cet appel d'offre de l'ESA, l'agence spatiale européenne, que Thales Alenia Space et l'Observatoire de la Côte d'Azur adressent ensemble et non pas séparément. "Vis-à-vis de l'ESA nous travaillons sur la même étude", pointe Philippe Pelouas. "Nous sommes deux mondes proches. Et en matière de recherche, il n'existe pas que la recherche fondamentale. Ce laboratoire donne du sens à nos ingénieurs, à nos chercheurs. Il contribue à donner une autre image de l'industrie".

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