Pourquoi Les Franjynes parie sur le stylisme médical

Spécialisée dans la création de produits capillaires pour les femmes atteintes d'alopécie suite à un cancer, la jeune entreprise, basée à Nice, commercialise une gamme de prêt-à-porter. Alors que l'international représente un autre vecteur de croissance et que le Canada manifeste son intérêt.
(Crédits : DR)

Après les turbans et les franges - ce par quoi tout a commencé - voici le prêt-à-porter. Avec trois pièces - une robe, une combinaison et un top - Julie Meunier entame une stratégie de diversification qu'elle présente comme une suite logique.

Créée en 2017, Les Franjynes nait alors que Julie Meunier, juriste en droit immobilier, lutte contre un cancer du sein de stade 3. Parce qu'elle doit porter une perruque et que les modèles existants sur le marché ne lui conviennent pas, elle opte pour le turban assorti d'une fausse frange. C'est ainsi que naît le concept des Franjynes. Julie Meunier développe ses turbans assortis de franges, dépose un brevet pour cela, fait appel au financement participatif pour financer la production - niçoise - et débute la commercialisation avec 7 couleurs de franges différentes pour adulte et 5 pour enfants.

Slow fashion

Deux ans plus tard, Les Franjynes étoffe sa gamme. Aux turbans "classiques", s'ajoutent désormais des turbans pour le sport et les cérémonies. Une diversification née des besoins personnels et des réflexions de la jeune dirigeante. Qui multiplie également les tissus, tous dotés d'une doublure thermo-régulante capable de s'adapter à la température du corps. Quatre autres coloris de franges, dont des méchées élaborées à partie de la propre recette mise au point par Julie Meunier, s'ajoutent également au catalogue existant. Mais c'est bien le développement de la gamme de prêt-à-porter qui constitue le nouveau challenge.

Conçues à partir des besoins des utilisatrices, les trois pièces, réalisées en tissu italien et imaginées par Julie Meunier intègrent - en rappel au turban - un système de nouage simple et réglable. "C'est notre marque de fabrique", rappelle la dirigeante. Entre l'idée et la sortie de production, 8 mois se sont écoulés. Pour l'heure, une centaine de pièces sont en stock, Julie Meunier préférant produire à flux tendu, soucieuse de s'engager dans la slow fashion (mode durable).

Quel canal de distribution ?

Si elle s'adresse à une cible BtoC, Les Franjynes a opté pour différents canaux de distribution. En vente directe, depuis le site d'e-commerce mais aussi en passant par le show-room installé à Nice. Une boutique physique devenue trop étroite, un an après son lancement. Les Franjynes vont dont déménager dans un espace plus grand, de 100 m2, où Julie Meunier pourra également tester les nouveautés. Car "nous avons les mêmes codes que la mode, nous travaillons sur les collections avec un an d'avance", explique-t-elle. Mais l'autre canal de distribution passe par un réseau de revendeurs. "Nous sommes vendus sur d'autres sites d'e-commerce. Nous travaillons également avec des coiffeurs et des pharmacies. Ce sont des réseaux que nous sommes en train de mettre en place".

La gamme de shampoing, annoncée l'an dernier, a encore besoin de temps pour trouver la bonne formule. "Nous y travaillons", précise Julie Meunier.

Mais c'est l'export qui constitue également un important élément de la stratégie de développement. L'international vient titiller les Franjynes depuis ses premiers pas. Cependant sa dirigeante a tenté de calmer les ardeurs pour y aller au moment qui lui semblait le plus opportun. Moment qui semble désormais être le bon. C'est au Canada que Les Franjynes ont des opportunités de développement qui se dessinent. Mais tout cela "demande beaucoup d'investissements financier et personnel", note Julie Meunier. Pour autant, la marque est déjà très présente en Europe, en Suisse, en Belgique, au Portugal, en Allemagne, en Hollande, en DOM-ROM et même Nouvelle-Zélande.

Se structurer

Désormais installée au sein du Village by CA à Sophia-Antipolis après avoir démarré au sein de l'ACEC-BGE à Nice, Julie Meunier explique son souhait d'intégrer l'accélérateur azuréen par besoin d'accompagnement pointu pour réussir les prochaines étapes du développement de la jeune entreprise. "Je voulais un accompagnement afin d'être aidée à me structurer. Je vais recruter, je vais être amenée à m'associer... On ne naît pas chef d'entreprise, on le devient". Les Franjynes emploie 2 personnes et a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires de 179 000 euros, qui devrait atteindre 250 000 euros pour l'exercice en cours.

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