Adastra se conforte dans la production exécutive

La société de production cinématographique basée à Cannes affine son activité en développant la production exécutive. Une façon de s'ancrer encore davantage dans l'écosystème cinématographique et d'apporter sa bonne connaissance terrain. Deux des films qu'elle a accompagné sont d'ailleurs en compétition pour le 72ème Festival de Cannes qui débute ce 14 mai.
(Crédits : DR)

Si on a souvent l'habitude d'évoquer Cannes au travers du Festival du Film ou à la période de bilan annuel des tournages qui ont choisi la Côte d'Azur, c'est pourtant au sein de la Cité des Festivals, tout un écosystème qui se structure, notamment avec la création du Cannes Storytelling Institute et la Chaire Internationale de Storytelling Cannes-Vivendi, associée à Canal + qui a vu le jour en 2017. Une brique qui s'ajoute au projet de la municipalité, décidée à positionner Cannes comme actrice des industries créatives. On rappellera que dans les tuyaux, figure aussi Cannes On Air, le projet de studio de post-production qui doit s'installer en centre-ville.

Dans cet écosystème qui se structure, Adastra est l'une des premières entreprises à avoir choisi Cannes pour s'implanter, précisément parce que cela semblait cohérent avec un environnement business propice. Créée en 2018, la société de production a enchaîné les projets, d'abord uniquement des courts-métrages avant de passer aux longs métrages en 2014. On l'a vue concourir de festivals internationaux en festivals internationaux, être sélectionnée à la Berlinale, montrer l'un de ses films au Festival de Goa, être primé au SXSW en 2017 pour The Strange Ones... Spécialisée jusqu'alors dans la production déléguée, la PME s'oriente désormais vers la production exécutive. Un autre métier, qui correspond à la volonté de Sébastien Aubert et David Guiraud de mettre davantage en avant leurs compétences d'accompagnement de projets cinématographiques.

Ajout de compétences

"Jusqu'à présent, la production déléguée représentait 95 % de notre activité. C'est-à-dire que nous développons le scénario, recherchons le financement lorsque celui-ci était abouti, supervisons le tournage, le montage, trouvons les distributeurs... Nous avons un réel imput artistique", détaille Sébastien Aubert. Mais c'est pour être encore plus impliqué dans l'écosystème que la PME a décidé de développer plus fortement sa capacité à être producteur exécutif. Une expertise qui intervient pour tout ce qui concerne les autorisations de tournage, la constitution de l'équipe technique, la négociation avec les loueurs de matériels... "Cela nous permet de rester connectés au terrain, d'avoir une parfaite connaissance des talents présents localement, dont les techniciens", explique le dirigeant cannois. Ainsi trois films ont été accompagnés en 2018, ainsi que des publicités, dont celles pour Façonnable, Adidas ou Pinterest.

L'écosystème, justement, joue à fond. Sur le sujet des autorisations de tournages par exemple, la commission du film et sa responsable opérationnelle, Stéphanie Gac viennent en soutien.

Si la production exécutive représente pour l'heure 10 % de l'activité d'Adastra, la volonté de ses dirigeants est de créer un équilibre avec la production déléguée.

C'est pour le long-métrage The Climb, nominé pour la Caméra d'Or, qu'Adastra a supervisé deux jours de tournage à Coursegoules et Vence. Et pour "L'heure de l'ours", court-métrage en sélection officielle, la PME cannoise a permis qu'une partie du film, de l'étalonnage et du sound design soient réalisés entre Cannes, Golfe-Juan et Marseille.

Renforcer l'écosystème

Active sur plusieurs fronts, Adastra avait également vu douze de ses courts-métrages être distribués sur la plateforme Netflix en 2016, ce qui avait donné une certaine visibilité, appréciable.

La société de production est également créatrice d'un fonds, Adastra 1, en juin 2015, qui dispose d'un capital de 100 000 euros et qui a déjà financé plusieurs œuvres.

A propos de l'écosystème azuréen, Adastra se réjouit de la structuration qui s'accélère, notamment avec Cannes On Air et l'Institut de storytelling qui comblent deux gros trous dans la raquette. "Nous aurons alors toutes les compétences présentes sur le territoire. Il ne manquera plus que les décideurs, c'est-à-dire les financiers", souligne Sébastien Aubert, lesquels pourraient peut-être ne pas rester indifférents aux potentialités du territoire. Adastra emploie 6 personnes et réalise en chiffre d'affaires de 450 000 euros.

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