Easy Global Market, l'usine à innovations

Avec 24 projets de recherche européens au compteur en 9 ans d’existence, le bureau d’études sophipolitain a fait de l’innovation son fil conducteur. Spécialiste de l’interopérabilité, de l’internet des objets et de l’intelligence artificielle, il recentre désormais son activité sur trois verticaux : l’eau, l’aquaculture et l’agriculture. Avec l’idée de sortir des produits innovants que des start-ups créées ad hoc pourraient exploiter.

"Nous sommes une fabrique d'objets innovants." C'est ainsi que Philippe Cousin résume l'activité d'Easy Global Market (ou EGM) qu'il a fondée en 2010, et dont le potentiel d'innovation a été identifié dès 2015 par l'Innovation Radar de la Commission Européenne, classant l'entreprise basée à Sophia Antipolis au 7e rang de son palmarès. Il faut dire qu'en un peu plus de neuf années d'existence, la PME, dont l'effectif oscille entre 10 et 15 personnes, a participé à quelque 24 projets internationaux de recherche financés par l'Europe. Parfois en tant que leader. Des projets au spectre d'application très large, de la voiture autonome à la cybersécurité des PME, mais "à 80% tournés vers l'Internet des Objets", précise le dirigeant, ancien de France Télécom et de l'ETSI, dont le savoir-faire historique - l'interopérabilité et la conformité aux normes - s'est donc peu à peu enrichi d'une expertise en IoT et en Intelligence artificielle. Qu'il s'agit désormais de faire fructifier.

Trois verticaux à forte demande d'innovation

"Le développement de compétences en mesures et capteurs a conduit EGM à prendre un virage afin de canaliser ses intérêts sur des sujets qui s'inscrivent dans des secteurs à forte demande d'innovation", explique Philippe Cousin. En l'occurrence, le monde de l'eau, de l'aquaculture et de l'agriculture. Trois domaines où l'apport numérique peut répondre à des besoins prégnants en termes de gestion, d'optimisation et de qualité (des eaux et du sol). Et où l'entreprise entend donc apporter sa pierre à l'édifice en "synchronisant" sa stratégie de développement à des projets de recherche spécifiques à "ces trois verticaux"... et les financements qui les accompagnent. Pour rappel, le programme H2020, qui finance la recherche et l'innovation de l'Union européenne pour la période 2014-2020, est doté d'un budget de 79 Mds€. Le prochain, baptisé Horizon Europe, bénéficiera quant à lui d'une enveloppe de 100 Mds€ sur la période 2021-2027.

Amorcé en 2018, ce virage se traduit aujourd'hui dans les projets de recherche sur lesquels se penche la PME. "Nous travaillons sur une moyenne annuelle de neuf à dix projets". Parmi eux, six concernent des problématiques liées à l'eau (3), à l'aquaculture (2) et à l'agriculture (1). EGM y intervient le plus souvent sur la partie IoT et, parfois, en IA. Ainsi en est-il du projet IMPAQT qui s'intéresse à l'aquaculture multi trophique intégrée (ou AMTI), laquelle vise à produire de façon durable des aliments d'origine marine en développant un écosystème où cohabitent des espèces de poissons, mollusques et algues suffisamment compatibles pour recréer une chaîne alimentaire. Ou encore LOTUS, projet de coopération avec l'Inde, dont l'objectif est de co-concevoir un capteur multi paramètres low cost pour mesurer la qualité de l'eau en zones rurales et urbaines. Un capteur qui sera par ailleurs déployé sur Cannes (réseau de distribution) en collaboration avec le Sicasil dans le cadre d'un autre projet, FIRAWE 4 WATER.

Terreau à start-ups

La finalité de ce recentrage stratégique est double. Il s'agit d'abord de nourrir l'expertise du bureau d'études, accrédité CIR depuis 2017, qui cherche à diversifier son activité de recherche vers "le privé". Car, "en termes de chiffre d'affaires (1,2 M€), et par rapport à la logique de projets européens, on ne pourra guère faire plus", admet Philippe Cousin. Une force commerciale devrait ainsi être créée dans les prochains mois. Elle viendra étoffer un effectif jusqu'alors plutôt orienté "thésards et docteurs" qu'il convient, lui aussi, de faire évoluer vers des profils plus opérationnels type "ingénieurs full stack ou ayant une expertise en reconnaissance d'image, machine learning et logiciel embarqué".

Le second objectif est de déboucher sur la création de start-ups, indépendantes d'EGM. "Nous sommes sur des créneaux hyper innovants et répondant à des besoins non pourvus, notamment en agroécologie, une approche de production où le sol vivant reprend toute son importance face à l'agriculture intensive. Or, on a besoin de mesurer la vie du sol de manière bien plus poussée". C'est là-dessus que EGM entend marquer des points en étant "les premiers à sortir des solutions pour mesurer l'agroécologie", et ce à travers une jeune pousse dédiée.

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