La chasse aux mines, terrain d'innovation pour ECA Group

En remportant un contrat d'un montant de 450 millions d'euros avec les marines belge et néerlandaise, l'ETI basée à La Garde, dans le Var et spécialiste de la robotique, confirme sa position de leader en matière de drones, notamment les drones navals.
(Crédits : DR)

C'est le résultat d'une synergie qui dure depuis près de 50 ans, initiée lorsque ECA Group, née en 1936, se voit confier la réalisation d'un modèle libre de sous-marin et qui s'est poursuivie notamment avec la mise au point d'un robot filoguidé de déminage, vendu ensuite dans une trentaine de pays. En remportant un contrat d'un montant de 450 M€ avec les marines belge et néerlandaise, en association avec Naval Group, ECA Group confirme donc son expertise en matière de drones. L'ETI, spécialiste des drones sous-marins, a développé des compétences sur tous types d'appareils, ce qui lui permet aujourd'hui de revendiquer la maîtrise des drones aussi bien navals, aériens que de surface. Ce qui en fait sa différenciation sur un marché très concurrentiel.

Conforter l'attractivité

C'est spécifiquement pour la chasse aux mines que le consortium a été choisi, fournissant douze navires - 6 dédiés à la marine belge, 6 à la marine hollandaise -

équipés d'une centaine de drones, le programme s'étalant sur dix ans. Une reconnaissance qui est surtout le résultat de "plusieurs années de R&D", souligne François Falcou. "Nous innovons en permanence", précise le directeur d'ECA Robotics, la branche robotique d'ECA Group, expliquant que c'est l'addition drones et logiciels leur permettant de dialoguer entre eux qui marque la différenciation du groupe. "Nous avons des gênes innovants depuis notre création. La volonté est d'investir en R&D et de ne jamais s'endormir".

Innover signifie profils adaptés. "Nous disposons de compétences dans tous les domaines nécessaires aux drones : mécanique, informatique, électronique", pointe François Falcou. "Mais aussi en intelligence artificielle et cybersécurité. Nous sommes sur des expertises nécessaires pour penser demain et après-demain. C'est ce qui conforte l'attractivité d'une ETI".

La data, valeur réelle

Le contrat remporté avec les marines belge et néerlandaise signifie évidemment plan de recrutement. Une cinquantaine de postes sont recherchés pour le site de La Garde ainsi que 10 postes d'architectes navals pour Mauric, la filiale basée à Marseille. "Les compétences pointues sont clés dans notre offre" ajoute François Falcou. D'autant qu'ECA Group s'intéresse évidemment à la data. "Les drones sont des porteurs de capteurs, pour capter de la donnée ou réaliser des missions. Il est question d'autonomie décisionnelle du robot, d'interaction avec son environnement, autrement dit comment le drone peut optimiser sa mission". Et la donnée, c'est bien ce qui "apporte de la valeur. La question est de comment restituer cette donnée la plus intelligemment possible et la traiter le plus rapidement possible. Le système de communication des drones entre eux fait partie des axes de R&D", complète François Falcou.

Penser la chasse aux mines du futur

Evidemment, l'expertise d'ECA Group lui ouvre largement les portes de l'international. Elle est ainsi présente à l'export dans 80 pays. "De nombreux pays asiatiques nous font confiance. 9 des 10 plus importantes marines du monde sont équipées de notre matériel", révèle le directeur d'EC Robotics, sachant que bien sûr, les Etats-Unis préfèrent une solution... américaine. Pour autant, le choix de la marine belge d'opter pour l'entreprise française est riche de répercussions. "La marine belge est une référence au niveau mondial. Le programme que nous établissons pour eux a été pensé en pensant à ce que sera la chasse aux mines du futur". Il ouvre donc inévitablement des perspectives pour le groupe français, d'autant que la France, l'Inde comme l'Angleterre doivent renouveler leur flotte de chasse aux mines dans les proches années à venir. "Beaucoup de marines vont regarder le choix de la marine belge". De quoi propulser un peu plus le groupe qui emploie 700 personnes dont 200 dans le Var et qui réalise un chiffre d'affaires de 102 M€ dont 60 M€ pour ECA Robotics.

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