Pourquoi Horus Pharma accélère sur le numérique

Le laboratoire ophtalmologique basé à Saint-Laurent du Var équipe deux de ses gammes d'un dispositif qui permet, via smartphone ou tablette, de scanner le packaging pour y retrouver conseils et vidéos d'information. Une première pour un laboratoire en France, que revendique la PME azuréenne.
(Crédits : DR)

En ophtalmologie comme en tout sujet pharma, l'innovation est constante. Mais parfois, ce ne sont pas dans les formulations elles-mêmes que celle-ci se situe, mais dans le service ajouté. La réflexion d'une innovation venue du digital, c'est Martine Claret qui l'a eu. "Peut-on rester en dehors d'un monde digital ?", dit la présidente et co-fondatrice du laboratoire Horus Pharma.

Rendre service

Forcément la réponse est non. "Nos clients, les médecins... tout le monde vit dans un monde numérique". Si "la visite médicale est un moyen de communiquer sur nos produits, c'est un réseau qui coûte cher et qui est encadré", explique Martine Claret. "Le digital ne supprime pas les autres actions, il permet de prendre le relais de celles déjà existantes. La réalité augmentée est déjà utilisée dans le domaine médical. Ici, elle améliore l'expérience utilisateur et crée une interaction supplémentaire avec nos patients". Pour se faire, Horus Pharma a recruté un digital marketing project manager, Alain Tahchi, passé par Celsius et une expérience en Australie. "Le patient oublie souvent ce que le médecin lui dit, les gestes à suivre". C'est en collaboration avec une agence basée à Lyon que le projet prend forme, l'idée étant que le smartphone ou la tablette puissent "lire" les informations contenues sur l'emballage, retrouvant les conseils d'utilisation et des vidéos explicatives. Le tout via une application déjà disponible sur iOS et Android, SnapPress ce qui n'oblige pas le patient à télécharger une appli dédiée. "Nous nous sommes posés la question de créer notre propre application", dévoile Alain Tahchi mais c'est finalement par soucis de rendre la chose la plus pratique possible pour le patient que "le choix a été fait d'utiliser une application déjà utilisée par les patients". "En contactologie, il y a des gestions à faire qui sont plus explicites grâce à la vidéo plutôt qu'une notice", ajoute Martine Claret. Ce sont pour le moment les gammes Regard®, solution d'entretien de lentilles sans conservateur sur l'œil ainsi que Ilast®, gamme de dispositifs médicaux (lingettes, crème et gel stérile) indiqués pour le traitement de toutes les affections cutanées des paupières.

Une innovation qui est un "vrai service" dit la présidente du laboratoire ophtalmologique, lequel poursuit ses efforts en R&D, lui consacrant 10 % de son chiffre d'affaires. De nouveaux produits ont été mis au point, dont un médicament pour la rétine et une émulsion pour la sécheresse oculaire, une "prouesse technique" insiste Martine Claret. Ce sont ces pas en avant qui tirent la croissance, de l'ordre de 30 % selon la dirigeante.

Dernièrement, et toujours sur le volet numérique, c'est avec les plateformes Eyeneed et Ophtabase que partenariats ont été noués. Si la première, qui concerne la santé visuelle, permet de qualifier la demande des patients et de proposer une pré-consultation tout en permettant d'optimiser l'organisation des rendez-vous, la seconde est dédiée aux ophtalmologistes et aide à la prescription de lentilles de contact en s'appuyant pour cela sur des critères médicaux. L'objectif de Martine Claret est clair, il est de "devenir la référence dans le numérique afin de faciliter le quotidien des professionnels de santé et des patients".

Renforcer l'international

Si Horus Pharma revendique être l'un des leaders sur le marché français, c'est à l'international aussi que le laboratoire dope son développement. "Nous notons une augmentation de l'activité de nos filiales", précise Martine Claret, filiales implantées en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique-Luxembourg. "Nous développons également le grand export, hors Europe", indique Martine Claret, comme le Maghreb et le Moyen-Orient. "Pour développer l'export, il faut avoir le bon contact et l'opportunité. Nous ne fonctionnons pas en faisant le jeu de l'oie. Nous nous intéressons actuellement à ce qu'il se passe en Chine et en Asie". Mais la volonté de la présidente d'Horus Pharma c'est d'installer d'autres filiales en Europe. Une recherche de partenaire pour la Grande-Bretagne est en cours. L'Allemagne et l'Italie sont également dans les priorités.

Et les Etats-Unis ? "C'est un autre monde", dit Martine Claret, "avec d'autres règles". Un marché attrayant forcément, mais pas un pays "où l'on plante son drapeau facilement". La conquête du pays de l'Oncle Sam se fera avec un distributeur. "Surtout que nous disposons de produits innovants par rapport à ceux existants sur leur marché".

Comme beaucoup d'entreprises, Horus Pharma fait face à des difficultés de recrutement. La faute à l'absence de fac de pharmacie à Nice pour attirer les talents. Horus Pharma emploie 152 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 64 M€, en croissance de 30 %.

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