Comment Ixel Marine vogue vers la croissance

Longtemps mono produit, l’entreprise de Mouans-Sartoux, spécialisée dans la fabrication d’accessoires de protection de bateaux de luxe sous la marque Fendress, diversifie son catalogue pour monter en gamme et mieux se positionner sur le segment de la grande plaisance. Une stratégie à forte valeur ajoutée qui lui a permis de doper de 60% son chiffre d’affaires depuis sa reprise il y a quatre ans.
(Crédits : DR)

Christophe Colineaux est un repreneur heureux. Quatre ans après avoir repris la barre d'Ixel Marine, l'entreprise spécialisée dans les accessoires de protection de bateaux affiche un bilan encourageant : un chiffre d'affaires en hausse de 60% qui devrait s'établir à 2,1 M€ à la fin de l'exercice en cours, un effectif passé de 11 à 20 personnes et surtout une percée sur le marché de la grande plaisance, lequel représente aujourd'hui 35% de son activité contre 10% auparavant. "Nous restons une petite PME, sourit le dirigeant, mais avec de grandes ambitions". La belle endormie s'est bel et bien réveillée.

Du mono au multi produits

Fondée en 2005 à Mouans-Sartoux, Ixel Marine a longtemps été centrée et concentrée sur un même produit : les couvertures ou housses en acrylique de pare-battages, ces gros boudins qui protègent les coques des bateaux amarrés au quai, dont elle maîtrise la fabrication et la commercialisation sous la marque Fendress. "Tout juste commençait-elle à développer des pare-battages gonflables lorsque nous l'avons reprise", se remémore Christophe Colineaux. L'homme, ancien directeur général France du groupe d'ingénierie AMEX, a l'intuition que pour croître, Ixel Marine, alors leader mondial sur la niche des pare-battages pour unités de plus de 15 mètres, doit se renforcer sur le marché des yachts et superyachts, "un segment qui ne connaît pas la crise et pratique des marges permettant le fabriqué en France". Qu'il s'attelle donc à conquérir en proposant de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée.

A cet égard, "le catalogue 2020 s'avère être une belle illustration du chemin parcouru", reprend le dirigeant. Lequel a progressivement complété son offre de crochets de pare-battage (ou fender hook), de différentes sortes de protections de câble et de portes de garage latérales ou encore de piscines gonflables incluant un filet anti-méduse. Des accessoires conçus en interne pour servir les unités de 30 mètres et plus, voire 50 mètres et plus pour certains produits.

Des nouveaux matériaux

La montée en gamme de la marque Fendress passe aussi par l'utilisation de nouveaux matériaux. "Avant, nous ne travaillions que l'acrylique, aujourd'hui nous utilisons le cuir, la peau de mouton, l'inox, le néoprène, le carbone et bientôt, c'est l'objectif 2021, la fibre de verre". Ce qui n'a pas été simple à mettre en place. "Il nous a fallu acquérir le savoir-faire, identifier les bons fournisseurs capables de répondre à une clientèle très exigeante en termes de qualité, des fournisseurs que nous voulions français et locaux autant que possible", insiste-t-il. Une approche made in France jugée indispensable quand on s'adresse au secteur du luxe et à l'international. "80% du chiffre d'affaires provient de l'export", confirme Christophe Colineaux dont les produits alimentent aussi le grand export, en l'occurrence l'Asie, l'Australie "où nous sommes leaders", le Japon et le Canada.

A l'étroit

Seule ombre au tableau, finalement, la nécessité de plus en plus prégnante d'acquérir, dans le bassin Cannes/Grasse de préférence, des locaux plus grands pour poursuivre le développement, étoffer le parc de machines aujourd'hui composé de métiers à tisser, à coudre, à couper ou encore à coller, et renforcer l'effectif. En 2020, deux à trois personnes dédiées à la confection artisanale et à la R&D seront recrutées. "Nous avons nos premiers accessoires pour yachts, des idées de produits nouveaux plein la musette, les canaux de distribution en France et à l'international qui vont bien, mais pas assez de place. C'est donc notre priorité n°1 pour les deux ans qui viennent". Sans cela, "nous risquons d'arriver à une situation de blocage", jusqu'à présent évitée par le développement de la sous-traitance.

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