Eccity Motocycles décélère mais poursuit sa route

En attendant que passe la tempête Covid-19, le constructeur de scooters électriques installé à Grasse poursuit son activité en mode partiel afin de garder une dynamique de développement qui devait l'entraîner vers Paris. Où il s’agira de booster sa position sur le marché des collectivités et de mieux séduire les particuliers avec une gamme de véhicules adaptée.

Si l'industrie automobile est à l'arrêt, Eccity Motocycles, lui, poursuit sa route. Du moins, en partie. "Depuis le 17 mars, nous nous sommes mis en position de repli en maintenant toutefois une activité partielle aux trois-cinquièmes afin d'honorer nos commandes", témoigne Christophe Cornillon, dirigeant fondateur du constructeur grassois de scooters électriques. Une décision prise "collectivement" par la dizaine de collaborateurs qui compose l'effectif de l'entreprise, même s'il faut "gérer les craintes des uns et des autres, aller au-delà des peurs, parfois injustifiées, en s'organisant pour respecter les règles sanitaires". L'installation récente du constructeur dans de nouveaux locaux de 1250 m², dont 1000 m² d'atelier, dans le secteur de la Marigarde,à Grasse, le lui permettant plus facilement. "Nous avons en effet triplé notre surface et ainsi pu gagner en efficacité notamment en termes d'assemblage". Et de respect des gestes barrières donc !

Lancement commercial du trois-roues

La crise du Covid-19 intervient alors qu'Eccity Motocycles entre dans une phase de développement commercial avec le lancement, fin décembre, de son modèle de scooters électriques trois-roues. Un projet sur l'établi depuis près de deux ans, en partie soutenu par une levée de fonds de 450 000 euros réalisée l'an passé en crowdfunding sur la plateforme Wiseed, et dont la livraison des premiers exemplaires a été honorée en début d'année. "Nous adressons le particulier d'une part, et de l'autre le professionnel pour lequel nous proposons une version monoplace équipée d'un plateau à l'arrière pour charger une caisse, un colis, du matériel technique dans le cadre d'interventions en centre-ville ou de livraisons du dernier kilomètre", détaille le dirigeant.

Une offre LLD qui se déploie

Lequel entend s'appuyer sur sa filiale Eccity Lease pour booster les ventes. Lancée en 2018, cette offre de location longue durée (LLD) regroupant la location du véhicule, l'assurance tout risque, son entretien et sa réparation a séduit la Banque des Territoires qui y a investi, en juillet dernier, un ticket de 1 M€ contre 49% des parts de la structure. "Cela nous a permis de mettre véritablement en route cette offre attractive qui fonctionne bien auprès des particuliers et des professionnels", reprend-il. Auprès du domaine public aussi. Eccity ayant remporté dernièrement un appel d'offres portant sur la location d'une trentaine de véhicules deux-roues électriques pour un organisme public montpelliérain. De quoi conforter un peu plus sa position auprès de la puissance publique et plus particulièrement des collectivités, "notre marché principal".

Direction Paris

D'où la volonté d'Eccity Motocycles d'ouvrir un espace de vente et de showroom à Paris où les nouvelles immatriculations de scooters électriques sont particulièrement dynamiques. L'objectif : héberger son équipe commerciale dédiée aux collectivités. Il s'agira également de gagner en visibilité et donc de mieux adresser le marché des particuliers pour lequel le constructeur élargit sa gamme. "Nos produits sont très performants, ils roulent à 100 km/h avec une autonomie de 100 km, mais ils ne correspondent pas forcément aux besoins d'un particulier qui roule en centre-ville. Nous allons donc lancer en milieu d'année un produit un peu moins performant, avec une batterie amovible permettant à l'utilisateur de la recharger chez lui".

Levée de fonds

Pour soutenir ce développement, Eccity Motocycles, qui a écoulé lors de l'exercice précédent une centaine de véhicules et réalisé un chiffre d'affaires de 750 000 €, cherche à lever entre 1 et 2 M€ auprès d'investisseurs cette fois plus institutionnels. "Nous tablons sur la vente de 250 scooters en 2020 et un chiffre d'affaires de 2 M€ si le coronavirus nous en laisse la possibilité". A cet égard, "parce que nous avons un surplus de stock, nous sommes en capacité de produire pendant 1 à 2 mois, au-delà, cela deviendra compliqué faute de pièces et de transporteurs en activité", constate Christophe Cornillon qui conclut : "Il va y avoir un manque à gagner difficile à rattraper surtout pour une start-up comme la nôtre qui court déjà après l'équilibre comptable. Mais nous allons faire face".

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