Pourquoi la cession d'actifs de Courtin Real Estate dit beaucoup de l'immobilier de demain (et de Sophia Antipolis) ?

En cédant pour 45 M€ deux de ses programmes à Deltager (Groupe Crédit Agricole) la foncière créée par Christophe Courtin à Sophia-Antipolis envoie un signal positif, que ne rechigne pas à apprécier le secteur. Mais au-delà de la bonne nouvelle, c'est surtout ce qu'il faut en traduire des usages et des besoins de demain qui est à considérer. Où services et durabilité sont vecteurs essentiels d'attractivité.
(Crédits : DR)

2020 ne sera pas tout à fait une annus horribilis pour Christophe Courtin. Alors qu'en début d'année il annonçait une levée de 40 M€ pour son projet Centrium, posé en plein cœur de la pinède et occupant 13 500 m2, c'est la concrétisation de la cession de deux des actifs - Naturae et Nova Sophia - que portait sa foncière, qui remet Courtin Real Estate sous les feux de l'actualité.

Une cession conclue pour 45 M€, organisée dans le cadre d'un process compétitif de vente organisé par BNP Real Estate, auprès de Deltager, la société de gestion qui réunit plusieurs foncières appartenant au Groupe Crédit Agricole.

Courtin Real Estate - Naturaee

Prime et Green, valeurs absolues

Evidemment, pour Christophe Courtin, c'est une "bonne nouvelle" surtout que l'accord, discuté depuis de nombreux mois, s'est finalisé sans renégociation à cause des conséquences économiques liées à l'épidémie. Et c'est bien là que réside toute la plus-value à en tirer. Car, selon l'entrepreneur sophipolitain, les valeurs des deux actifs cédés tiennent à la fois à leur positionnement Prime mais aussi à leur aspect Green.

Pour rappel Naturae est un complexe de bureaux de 6 354 m2 divisibles, incluant des terrasses, réparti en deux bâtiments labellisés BREEAM Very Good.

Nova Sophia, regroupe en revanche 6 400 m2 de bureaux réhabilités, ce qui est l'une des spécificités de Courtin Real Estate, Christophe Courtin considérant que la technopôle n°1 en Europe mérite des bureaux à la hauteur de sa réputation, c'est-à-dire "modernes et adaptés" et non pas "obsolètes et peu attractifs".

Une cession qui valide la stratégie de Christophe Courtin, persuadé que la réhabilitation immobilière contribue à l'attractivité de Sophia-Antipolis, la technopôle, au lendemain de ses 50 ans, continuant à demeurer attractive. On en veut pour preuve, la belle perspective qu'offre Symphony, la licorne dirigée par le cannois David Gurlé.

Devenir flex (office)

Un Christophe Courtin qui donc considère que le Covid-19 joue, de façon positive comme négative, comme un accélérateur.

"Nous allons assister à une hausse du télétravail de façon importante, d'autant que la 5G va aider et les entreprises vont devoir revoir leur management. Il va falloir prévoir, pour les salariés qui reviendront travailler au bureau, des espaces plus larges, ce qui peut pousser certaines entreprises à devoir s'agrandir". Mais pour autant, "à court terme nous ne devrions pas assister à de la vacance". D'autant, estime Christophe Courtin, que les bureaux qui n'étaient ni très esthétiques, ni très raccord avec les envies de durabilité ne vont plus satisfaire leurs occupants, lesquels vont préférer des espaces modulables, respectueux de l'environnement. Où la notion de flex office revient sur la table. Proposer des espaces flexibles, modulables à l'envi et les besoins, c'est cela la nouvelle façon de consommer l'immobilier de bureau.

Le présentiel, c'est fini ?

Un immobilier de bureau qui doit aussi proposer services et mobilité douce. Ce que fait par ailleurs Courtin Real Estate avec son projet Centrium.

"Le bureau pour du bureau, ce n'est pas intéressant", dit Christophe Courtin. La mobilité qui doit aussi être une réponse au talon d'Achille de Sophia-Antipolis - le même que les métropoles - les difficultés de circulation. Sur ce point, le télétravail peut apporter un bout de réponse. Tout comme la mise en place d'horaires de départ et d'arrivée au sein des entreprises en mode décalé. "Il faut revoir les habitudes", insiste Christophe Courtin. Qui voit encore plus loin, estimant que dans quelques années, pas si lointaines, ce sont les entreprises exigeant le présentiel qui seront considérées comme dépassées et donc peu attractives pour les talents. Sophia-Antipolis, qui avec cette transaction, confirme aussi son potentiel d'intérêt et une attractivité certaine. Quoiqu'il en soit, "le bureau récent va devoir s'adapter, le vieux bureau est mort". Et surtout, "la crise nous a fait gagner dix ans d'innovation en 2 mois dans l'esprit. Les faits vont suivre".

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