Après l’aéronautique, Oxytronic veut s’adresser à l’industrie

Installée à Aubagne, cette PME conçoit et fabrique des équipements électroniques embarqués, essentiellement pour l’aéronautique. Un secteur particulièrement touché par la crise du coronavirus, ce qui pousse l’entreprise à accélérer sa stratégie de diversification en s’adressant à d’autres secteurs de l’industrie.
(Crédits : DR)

Les géants de l'industrie ne lui ont jamais fait peur. Créée en 2005, la PME fondée par Serge de Senti, ingénieur électronicien, conclut ses premières affaires avec Airbus Helicopters. "On travaillait pour eux sur des pièces en polycarbonate pour des tableaux de bord", se rappelle l'entrepreneur. Puis ce sont des boîtes de commande, un système électronique... Une gamme très étendue qui fera la spécificité de l'entreprise face à ses concurrents européens et internationaux, lui permettant de répondre aux divers besoins de ses clients et de les fidéliser.

Mais le choix ne fait pas tout, la technicité importe tout autant. Les produits sont conçus dans l'usine de l'entreprise à Aubagne, avec "des qualifications au niveau des procédés". La société dispose également d'un bureau d'étude où travaillent 24 personnes sur les 45 que compte l'entreprise. Le bureau d'étude, en plus d'enrichir le catalogue, planche sur les demandes de produits sur-mesure et sur des études commandées par les clients. "Notre activité se répartit de manière équilibrée entre la vente de produits du catalogue, celle de produits sur-mesure et les simples études".

90 % des clients dans l'aéronautique

Parmi les clients de la PME : Safran, Thalès, Areva, Ratier Figeac ou encore Helibras... de l'aéronautique dans 90 % des cas. "Ce sera un peu moins cette année", annonce Serge de Senti. Car la société vient de signer avec un nouveau client issu cette fois du nucléaire : Mirion. "Nous allons travailler avec eux pendant quinze mois sur le design d'une carte électronique". Une mission qui occupera six ingénieurs de l'équipe et qui donne un peu de visibilité dans un contexte obscurci par la crise du coronavirus qui frappe de plein fouet le secteur de l'aéronautique. Résultat : un chiffre d'affaire un peu en deçà des ambitions (4,8 M€ en 2019) et une baisse de la production pour Oxytronic qui a mis à profit ses lignes de production pour la confection d'hygiaphones afin de protéger du coronavirus les travailleurs en contact avec du public. "Nous avons fabriqué entre 500 et 600 hygiaphones distribués à prix coûtant à des pharmacies notamment. Mais on se heurte aujourd'hui à la pénurie de plexiglas car des concurrents font cela dans le cadre d'opérations lucratives et ont constitué des stocks", regrette-t-il. Si bien que "nous trouvons sur des sites des produits équivalents aux nôtres, trois à quatre fois plus chers".

La crise est aussi un moment propice à la réflexion et au repositionnement. Elle a ainsi conduit Serge de Senti à vouloir accélérer la démarche de diversification enclenchée avec Mirion. "Nous pourrions produire des capteurs de maintenance, des capteurs connectés pour l'industrie". Parmi les cibles : le médical, le nucléaire ou encore l'électronique.

Un moyen de devenir moins dépendant d'un unique secteur et de diluer les risques, même si la PME n'abandonne pas son premier marché. Elle attend ainsi des nouvelles d'un nouveau client pour un système d'écran vidéo embarqué à bord de petits avions. Une affaire qui devrait être discutée "à la sortie de crise".

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