Spiruline et cosmétiques : la recette de Nomadsens pour prendre racine

A Velaux en Provence, cette entreprise propose des produits cosmétiques 100 % naturels avec un ingrédient phare : la spiruline. Une algue dont la culture se développe en région. Après un lancement en fin d’année dernière, la PME mise sur une offre segmentée autour de trois marques pour toucher des publics différents, de la grande distribution aux instituts de beauté.
(Crédits : DR)

C'est une toute jeune pousse dans le jardin prolifique des entreprises cosmétiques en région. Une graine semée il y a un peu plus d'un an par Sylvie Bassori qui souhaite alors se reconvertir au terme d'une carrière dans le matériel médical d'abord, puis dans le milieu de la confiserie. "C'est là que j'ai compris comment fonctionne la mise sur le marché d'une marque".

Assoiffée d'indépendance, elle souhaite en même temps répondre à un besoin personnel de cosmétiques hypoallergéniques. Elle crée Nomadsens en février 2019 après une année de préparation. Son objectif : concevoir des produits efficaces qui soient 100 % naturels, ce que peu de marques proposent. Elle part à la recherche d'ingrédients cultivés localement et découvre alors tout le potentiel de la spiruline. Cette algue utilisée comme complément alimentaire est aussi réputée en cosmétiques pour ses vertus antioxydantes, sa teneur en vitamines, oligoéléments et minéraux. "On en trouve beaucoup dans le sud de la France car elle a besoin de chaleur et de soleil". Et aussi étonnant que cela puisse paraître, cet organisme aquatique requiert moins d'eau qu'un plant de tomates.

Pour tirer pleinement profit de ce super-aliment, Nomadsens lance sous la marque éponyme une gamme anhydre qui lui permet de conserver la spiruline dans son intégralité  - la présence d'eau entraînerait sa dégradation. Trois produits sont ainsi proposés : un sérum, un baume et un gommage, formant une routine beauté de base.

Trois marques pour des toucher différents marchés

La distribution se fait en BtoB. "J'ai toujours travaillé dans la distribution en BtoB alors j'ai appliqué ce que je connaissais". Pour se lancer, elle démarche les commerces alentours : des pharmacies, des magasins de matériel médical, des boutiques bio, mais aussi des places de marché en ligne. "Nous avons dix distributeurs pour le moment, plutôt en région".

Très concentrés et avec un prix de vente conseillé de trente euros, ces produits ciblent un public assez spécifique.

Pour ratisser plus large, Sylvie Bassori choisit début 2020 de lancer une seconde marque baptisée Callisti, plus accessible (environ 20 euros) mais aussi plus sensorielle. "On y trouve des cosmétiques blanches, des crèmes, des gels". Étant donné la présence d'eau dans ce type de produits, la spiruline ne y être intégrée entière. "On utilise donc un macérat huileux de spiruline". La présence de chlorophylle permet de colorer le produit au parfum marin. "La gamme Vertuoses (première de la marque Callisti) est très agréable et plaît aux instituts". Mais son prix pourrait aussi lui ouvrir les portes de la grande distribution, envisage l'entrepreneuse.

Enfin, pour répondre à une demande plus haut de gamme, la petite entreprise s'apprête à lancer d'ici la fin d'année ou début 2021 une troisième marque sous le nom de Garancer. Avec, en plus du macérat de spiruline, un ingrédient lui aussi réputé pour ses vertus anti-oxydantes : le sang du dragon, extrait de résine d'un arbre amazonien. "Cette marque sera proposée aux instituts de beauté, aux spa, aux hôtels mais aussi via de la vente en réunion".

Des gammes qui devraient encore s'enrichir chaque année, de trois produits supplémentaires dans l'idéal. Des déodorants, des parfums solides, des huiles pour le corps et les cheveux devraient rapidement être proposées.

Une rentrée charnière

Pour l'heure, Sylvie Bassori est seule au sein de son entreprise, sous-traitant la production à des laboratoires locaux. Elle envisage à terme de constituer une petite équipe. "Je veux que l'entreprise reste à taille humaine".

D'ici là, elle prépare la rentrée qui s'annonce charnière. Le confinement a un peu enrayé son lancement. Elle espère commencer à se faire connaître à l'automne. Si elle réalisait jusqu'alors elle-même le démarchage des clients, elle compte faire appel à des agents commerciaux pour "un maillage plus serré du territoire". Elle prévoit également d'exporter, le label Cosmos dont elle dispose étant reconnu au niveau européen. "D'ici la fin d'année, il y a des contacts qui devraient se concrétiser. Il faut aménager les standards de gammes, traduire les descriptifs et les étiquettes pour chaque pays d'Europe". Un sacré chantier pour cette toute jeune entreprise. "Nous en sommes aux balbutiements. J'étais encore dans l'œuf il y a quelques mois". Un œuf fin prêt à éclore.

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