Pourquoi les startups survivront à la crise et ce qu'en dit EY Ventury

Sujet parmi les sujets, la crise touchera-t-elle, voire coulera-t-elle ces entreprises qui par définition sont fragiles et confrontées quotidiennement à un déséquilibre certain ? Non semble dire le baromètre EY sur le capital-risque, démontrant que si les jeunes pousses sont fragiles elles sont aussi agiles. Entre Sophia-Antipolis et Nice, on semble avoir encaissé le choc et le champ des possibles reste ouvert. C'est ce que dit Nicolas Ivaldi, directeur associé du cabinet d'EY Ventury, présent à Nice, Marseille et Monaco.
(Crédits : DR)

La vie d'une startup n'est pas un long fleuve tranquille. C'est même, considérant le concept, une lapalissade. Confrontée par nature aux aléas, questionnements, pivots volontaires ou contraints... la très jeune entreprise innovante ne méconnaît pas les crises. Celle, mondiale et globale, qui secoue les entreprises, toute taille et tous secteurs confondus, est-elle de nature à la déstabiliser, elle, tellement habituée au déséquilibre quasi-permanent ?

Evidemment, la question est légitime. Le confinement, qui a posé un coup d'arrêt au système bien huilé du financement, a été une période peu évidente pour celles engagées dans les levées de fonds importantes pour financer la croissance le lancement d'un produit sur le marché. Mais globalement, à l'instar des PME et autres entreprises, celles qui étaient saines et prometteuses avant la crise, le demeurent après la crise.

C'est ce que montre le baromètre EY que le cabinet publie régulièrement sur le capital-risque. D'où il ressort - au niveau national - une certaine résilience de la startup - même si globalement, le montant des levées chute de 3 %, avec 2,7 Mds€ levés pour 360 opérations. Dans ce même baromètre, Provence Alpes Côte d'Azur fait moins bien qu'habituellement, délaissant les premières marches du podium pour occuper la 5ème place des régions ayant le plus levé de fonds avec au premier semestre 2020, 73 M€ générés par 13 opérations, contre 84 M€ générés par 22 opérations, en 2019, sur la même période.

Régénérer le tissu de l'innovation

Pour autant faut-il s'inquiéter ? Pas vraiment, dit Nicolas Ivaldi, avocat associé EY Ventury. Confirmant que les levées entamées avant le confinement sont confirmées, si elles étaient solides, après le confinement. "Les opérations gelées conservent une bonne visibilité. Les fonds d'investissement qui avaient levé de l'argent avant cette période ont conservé cet argent à disposition. Assez naturellement, ces fonds ont voulu attendre de voir ce qu'il allait se passer". Seul petit bémol, il y a bien eu une baisse de valorisation ou un coup de rabot sur certains dossiers, mais cela reste une tendance à la marge, voire rare et cela a même souvent été compensé par des bridges structurés par la plupart des investisseurs. Reste que cela est aussi bien sûr, compliqué pour les startups installés sur le segment du tourisme. Et pour certaines jeunes pousses en collaboration avec les grands groupes, demeure le risque de difficultés liées au problème de financement de ces derniers.

Evidemment dit aussi Nicolas Ivaldi, le PGE, demandé et massivement obtenu, à "permis de faire le bridge" et de laisser passer l'orage. Surtout, "sur les cycles longs de R&D, cela n'a pas été très perturbant".

A ce contexte général, il conviendra d'ajouter le nouvel avantage fiscal qui permet de déduire 25 % du montant de l'investissement effectué dans les startups, contre 18 % initialement. De quoi pousser, peut-être, un peu plus, au fléchage d'une monnaie sonnante et trébuchante vers l'innovation...

Les plans sociaux, annoncés, des PME ou grandes entreprises pourraient potentiellement, par ailleurs faire naître des projets de... startups. "Certains consultants ou salariés vont avoir envie de mener leur propre projet. C'est un nouveau tissu économique, compatible avec la génération Z", analyse Nicolas Ivaldi.

Le contexte général voit aussi "beaucoup de biotechs se créer. De plus en plus de fonds d'impact émergent également".

La brique investisseur, satisfaisante

Et il ne faut pas oublier ce qui sous-tend le tissu local, le fondamental en quelque sorte, qui rassure, avec des startups nées suite à des plans de reclassement, fondées par de jeunes quadras qui ont su faire preuve de leur concept comme Instant Sytem, d'autres, issues de la recherche publique, qui ont prouvé leur solidité dans le temps telles Therapixel ou Vulog. Ni davantage ces jeunes pousses nées "from sctach".

A cela s'ajoute, le fait que, malgré tout, "la brique investisseur est satisfaisante en France", promet Nicolas Ivaldi. "On s'attendait à ce que les fonds sont les seuls à faire preuve de résistance, or les business angels ont également fait preuve de dynamisme". Les Deep Tech, prêtes à changer le monde, demeurent les pépites à surveiller. Tout ne vas pas si mal au pays de la startup agile... et bien moins fragile qu'il n'y paraît.

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