Nicolas Sekkaki, d'IBM France à CMA CGM

Il est la nouvelle recrue de l'armateur français basé à Marseille. En accueillant le président d'IBM France à son bord pour piloter sa stratégie de transformation digitale et technologique, la compagnie de transport maritime envoie un signal clair : elle compte aller plus vite et de façon encore plus structurée. Un signal qui ne concerne par seulement le marché du transport mais aussi celui, vaste, de la logistique.
(Crédits : DR)

A chaque semaine, une annonce qui surprend. Après la prise de participation au capital du groupe Dubreuil, présent dans l'aérien via Air Caraïbes et French Bee, voici CMA CGM qui annonce un recrutement ultra significatif, celui du président d'IBM France, désormais le pilote tout désigné pour mener de main de maître la transformation digitale et technologique du groupe.

La transformation digitale, c'est le sujet de Rodolphe Saadé qui s'est placé en précurseur, ne serait-ce qu'en regardant - au moment où le rapport des grands groupes avec les startups n'est pas celui d'aujourd'hui - des pépites comme Traxens avec lequel il a mis un pied dans le transport connecté.

Depuis, la digitalisation, de manière globale, s'est accélérée quelque soit le secteur et devient - la situation de ces derniers mois l'a prouvé - un enjeu majeur de compétitivité et de croissance pour les entreprises.

Quel rôle alors pour Nicolas Sekkaki ? Avant IBM France, ce diplômé de l'ISAE-SUPAERO est passé par SAP en tant que directeur général France et Afrique avant de revenir chez IBM, là où il a commencé sa carrière, pour en prendre la présidence France en 2015.

Renforcer l'écosystème

Il y a un an, présent à Sophia-Antipolis pour inaugurer un IBM Lab, il rappelait lors d'une interview à La Tribune, que "la technologie a changé, notre business a changé". Ce qui vaut pour IBM vaut, sans aucun doute aussi, pour CMA CGM.

Tout comme le rapport avec les startups, ces pépites que CMA CGM identifie, accompagne via son accélérateur ZEBOX. Et là encore Nicolas Sekkaki rappelle l'importance "d'un écosystème agile, avec des startups, des entreprises". Et de parler de l'effet "tabouret". Où il faut comprendre l'importance des ancrages multiples, régionaux, là où se trouvent les compétences, car "c'est cet écosystème riche qui permettra à la France d'être bien positionnée sur les enjeux tech".

Il va donc pouvoir intensifier encore ces liens avec l'écosystème startups tout en intensifiant aussi les relations structurantes avec les majors déjà en lien avec CMA CGM, et sans doute, celles à venir.

Uniformiser les échanges

En termes de shipping, l'enjeu de la digitalisation concerne l'uniformisation des échanges digitaux, chaque acteur ayant tendance à créer son propre système.

C'est aussi un enjeu fort pour la compagnie maritime de conserver son leadership et surtout de prendre de l'avance.

La transformation de l'industrie est centrale dans le cadre de la relance certes mais elle est essentielle - relance ou pas - sur des enjeux d'environnement, de durabilité, d'efficience, de numérique.

Le chantier est vaste et Nicolas Sekkaki ne sera pas seul à la barre. Padmaraja Dipankar, actuellement vice-président Intelligent Operations & Innovation chez Accenture sera précisément en charge des rapports extérieurs, avec les grands groupes comme les startups. Michel Foulon, qui avait pris en charge la direction des systèmes d'information de Ceva Logistics, filiale de CMA CGM en février dernier, poursuit son parcours au sein du groupe français en gérant l'IT du groupe et de ses filiales.

Une nouvelle ère - d'accélération - s'ouvre pour l'armateur. On ne doute pas que d'autres annonces d'envergure viendront bientôt prendre leur place dans l'actualité...

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