La stratégie de Tommasi Industrie pour monter en gamme

La PME originaire de Marseille, spécialisée dans l'usinage de précision a été sélectionnée dans le cadre du plan de relance de l'Etat pour moderniser le secteur de l'aéronautique. Elle compte mettre à profit cette opportunité pour gagner en compétitivité et précision afin de renforcer sa position auprès des grands constructeurs du secteur.
(Crédits : DR)

Plutôt discrète pour le grand public, Tommasi Industries n'en est pas moins un acteur de poids de l'aéronautique local. Cette société d'usinage de précision, installée au technopôle de Château-Gombert à Marseille, fabrique depuis 1956 des pièces sur commande de constructeur.

Son principal client est Airbus Hélicopters, dont elle est sous-traitant de rang 1, c'est-à-dire qu'elle traite directement avec le fabricant. "Cela représente les deux tiers de notre activité, nous avons quelques autres clients dans ce secteur y compris de rang 2, pour le reste nous travaillons dans le nucléaire et le médical", détaille Jean-Marc Domalain, qui a repris l'entreprise en 1994. En 2019, ce sont 26 000 pièces qui sont sorties des locaux de la PME qui génère un chiffre d'affaires de 1,6 million d'euros.

Dans un milieu où l'exigence grimpe continuellement, Tommasi s'efforce de rester compétitive. Pour y parvenir, l'entreprise marseillaise va pouvoir profiter du plan de modernisation du secteur automobile et aéronautique de l'Etat. Elle est en effet avec Oxytronic l'une des deux entreprises région Provence-Alpes-Côte d'Azur sélectionnées.

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Rapidité, précision, robotisation

Ce plan lancé après le confinement, et doté pour 2020 d'une enveloppe de 100 millions d'euros, vise à aider les entreprises qui souhaitent investir dans leurs outils de production. "Cela va nous permettre de nous doter de deux machines plus performantes pour gagner en technicité et compétitivité", avance Jean-Marc Domalain. Concrètement, il s'agit de produire les mêmes pièces, mais en étant plus rapide et plus précis.

"Pour schématiser, c'est comme si pour concevoir un dé vous le placiez dans une machine qui marque une face, vous le sortez pour le tourner, elle marque une deuxième face et ainsi de suite. Le but est d'avoir un équipement où, cinq faces peuvent être marquées sans bouger le dé et qu'il est nécessaire de le toucher seulement pour travailler sur la sixième. C'est plus rapide et plus précis car on effectue moins de serrages", illustre le dirigeant.

Les machines d'usinages doivent également permettre d'ajouter une touche de robotisation pour étendre la plage de production. "Nous travaillons seize heures par jour, le but est de grignoter un peu de temps pour continuer de produire quand nous ne sommes pas là", explique Jean-Marc Domalain.

Gagner en compétitivité

Avec le fonds de modernisation, le dirigeant compte également investir pour mieux traiter les copeaux de métalliques, qui sont les principaux déchets de la PME de 18 salariés. "Aujourd'hui, il nous est difficile de les séparer des restes d'autres matériaux sur lesquelles nous travaillons, si nous parvenons à les distinguer nous serons plus efficaces et cela sera mieux pour l'environnement", détaille Jean-Marc Domalain. Pour cette nouvelle organisation, Tommasi compte se doter d'un quai de stockage dédié. Un aménagement que la PME peut se permettre grâce à son déménagement depuis Allauch en 2015. Ce changement de locaux a permis de doubler l'espace disponible.

Des mètres carré supplémentaires qui permettent également d'accueillir la production supplémentaire voulue. "Notre objectif est de conforter nos clients dont l'exigence augmente, il faut donc progresser pour continuer de les satisfaire, prévient Jean-Marc Domalain. Et nous voulons en acquérir de nouveaux". Notamment en devenant sous-traitant de rang 2. "Il y a une forte concentration des acteurs de rang 1, mais dans l'idéal nous aimerions traiter directement avec les constructeurs. Pour cela, il faut les convaincre et avoir la capacité de répondre à leur demande", précise le dirigeant qui espère dépasser les deux millions d'euros de chiffres d'affaires d'ici trois ans.

Au-delà du plan de modernisation de l'Etat, Tommasi a rejoint le programme Industrie du Futur du Groupement des industries de l'aéronautique et du spatial (Gifas) pour monter en expertise. Ce dernier associe les donneurs d'ordres et les fournisseurs pour renforcer la compétitivité de la filière aéronautique par l'introduction des nouvelles technologies 4.0.

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