Conseil en ingénierie : ce que dit le marché… et ce qu’il veut pour demain

Quelles sont les attentes, tant du côté des entreprises que des consultants ? Quels enjeux pour le futur proche ? Comment utiliser finement les nouvelles technologies ? Autant de questions que StedY, nouvel acteur du conseil en ingénierie, basé à Marseille et Paris a scanné, via une étude menée avec Harris Interactive. Où se dessine les points de rupture et ceux qu’il ne faut surtout pas négliger.
(Crédits : iStock)

Le métier de consultant en ingénierie est un métier perçu comme indépendant, souple et exigeant. Mais c'est un métier qui, comme beaucoup d'autres, fait face à des évolutions qui viennent bouleverser les acquis et posent de nouvelles problématiques, encouragées en cela par l'arrivée des nouvelles générations, par définition porteuses de disruption.

Cette analyse, Lionel Reversat, le PDG de StedY, la fait aussi. Après une vingtaine d'années passée dans le secteur de l'ingénierie, il en connaît les tenants et les aboutissants. Qu'il a voulu mettre noir sur blanc via une étude menée auprès de 201 consultants et 350 décideurs en entreprise en juillet dernier, avec le concours d'Harris Interactive. Laquelle révèle sa substantifique moelle. En gros, ce qu'il manque, ce qui est bien et surtout, ce qu'il faut pour continuer à accompagner les défis de demain, dont celui de la réindustrialisation.

Désir de souveraineté

Et ce qu'il transparaît en premier, c'est le sentiment d'interchangeabilité qu'ont les ingénieurs dans leurs missions. Une impression « d'être la variable d'ajustement », pointe Lionel Reversat, alors que pourtant, ce sont ces talents installés dans les entreprises qui apportent une valeur ajoutée à ces dernières. Un « malaise » provoqué par la sensation de ne pas avoir le choix des missions, et de les subit plutôt que de les choisir. Ainsi 59 % des consultants interrogés déclarent avoir un degré de souveraineté faible ou nul dans le choix de leur mission. Or, lorsque les consultants sont souverains dans leur choix, le taux de satisfaction est bien meilleur, de l'ordre de 85%. Ce qui correspond à un certain bien-être au travail.

A cela s'ajoute une autre insatisfaction, celle qui concerne la rémunération, pour 62 % des ingénieurs interrogés. Alors que l'on voit poindre cependant une tendance, la prise en compte de critères RSE, poussée en cela par l'arrivée des nouvelles générations.

Du côté des décideurs, le constat est aussi entre deux. Si 73 % des décideurs se disent pas mécontents de la qualité de service des prestataires en ingénierie, il n'en demeure pas moins que seulement 21 % estiment que les consultants intégrés dans l'entreprise sont fortement apporteurs de valeur. 1/6 se dit même insatisfait de l'engagement de ces consultants. Des données à rapprocher de celles citées plus haut. Où on se dit qu'il existe bien des états des lieux et des désirs communs. Reste à les faire « matcher ».

Car finalement, les décideurs, à profil et compétences techniques identiques, vont faire le choix du meilleur profil en prenant en compte le savoir-être, « la capacité à être adapté à une équipe », note Lionel Reversat. A rapprocher de la volonté des consultants de se sentir utiles et autonomes, capable d'équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. Sur ce dernier point, pas sûr que ce soit perçu de la même façon par les décideurs.

Inventer de nouveaux modèles

Les manques et desiderata soulevés ne sont pas pour autant anecdotiques ou la simple photo à un instant T. Ils pointent aussi d'autres tendances, de fond, moins visibles mais bien réelle. Dont celle, exprimée, par 29 % des consultants interrogés, de désir de changer de métier. Il faut aussi compter avec les 4 % de missions non pourvues - ce qui représente un manque de 500 M€ à 1 Md€. Or, fait remarque Lionel Reversat, les consultants sont le fleuve qui irrigue notamment la capacité de l'industrie française à innover. D'où l'importance capitale « de ne pas perdre ses ressources, notamment concernant l'industrie, alors même qu'il existe des enjeux de relocalisation », détaille Lionel Reversat. Surtout que chez les consultants salariés en ingénierie industrielle, la volonté d'exercer une autre profession atteint 41 %. « Ces consultants sont le bras armé de l'innovation, un bras armé qui est en train de se déliter. Même la perte de 10 % à 15 % de ces consultants dans l'industrie serait de nature à générer un impact sensible », détaille le PDG de StedY. « Il faut donc trouver un nouveau modèle, sinon nous perdrons ces compétences. Le marché attend de la nouveauté et c'est encore plus criant avec l'arrivée des nouvelles générations ».

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Commentaire 1
à écrit le 15/10/2020 à 12:21
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