MMV prépare son offensive hivernale

L’opérateur touristique, basé à Saint-Laurent du Var, spécialiste des vacances-club en montagne, se prépare à une saison hivernale incertaine où il s’agira de rassurer pour sécuriser la demande et de pallier la faiblesse de la clientèle étrangère. Le tout, en poursuivant sa politique d’investissements afin de bénéficier à plein du rebond espéré à l’hiver 2021-2022.
(Crédits : DR)

"Nous ne renonçons pas". D'emblée, Jean-Marc Filippini donne le ton. Le président et cofondateur de l'opérateur touristique spécialiste de la montagne veut garder la dynamique, tant sur le plan des investissements que sur celui de la conquête clientèle. "Dans la situation actuelle, il nous faut être positif. Nous faisons le pari du rebond en 2022", annonce-t-il. Dès lors, MMV "se prépare à résister et à rebondir". Car si l'entreprise azuréenne, qui accueille chaque année 300 000 vacanciers dans ses 18 résidences et hôtels-club 3 ou 4*, a vu son chiffre d'affaires (65 M€ en 2019) fondre de 25% depuis le confinement, ses fondations n'ont pas tremblé. En atteste une saison estivale jugée "très correcte, avec un chiffre d'affaires équivalent à l'année dernière malgré des coûts plus élevés du fait des contraintes liées à la situation sanitaire". Surtout, elle a démontré que "le produit club n'était pas un repoussoir". Et ça, "c'est fondamental pour nous" et pour la saison hivernale qui se profile avec son lot d'incertitudes.

Rassurer pour sécuriser la demande

Se préparer donc ! Pour MMV, il s'agit d'abord de sécuriser la demande en montrant patte blanche sur tous les sujets liés à la sécurité sanitaire. Un protocole adapté à la lutte contre la pandémie a ainsi été mis en place cet été, certifié par Bureau Veritas, comprenant notamment la désinfection régulière des lieux communs, chambres et appartements, la mise à disposition de distributeurs de gel hydroalcoolique ou encore la mise en place de sens de circulation permettant une distanciation sociale. L'objectif : protéger les collaborateurs (450 ETP) et clients, évidemment, mais aussi rassurer les distributeurs, en particulier les comités d'entreprise qui constituent, avec la réservation directe, le plus gros de la clientèle MMV. Dans le même esprit, l'opérateur s'est engagé dans une démarche de gestion flexible de l'imprévu à travers une garantie remboursement à J-15 et une assurance annulation sans justification.

Conquérir la clientèle française

L'offensive MMV est également commerciale. Il s'agit là de compenser l'absence probable des vacanciers étrangers, notamment britanniques, qui représentent 30% de sa clientèle, en se focalisant sur le public français. L'entreprise va ainsi lancer prochainement un site dédié aux mini-séjours, formule dont la demande, pressent-elle, devrait fortement augmentée. En collaboration avec le comité régional du tourisme Auvergne-Rhône-Alpes et les offices de tourisme des grandes stations de la région où elle est présente, la PME s'engage dans une série de campagnes de promotion à destination, notamment, de "ces trentenaires qui ne connaissent pas bien la neige et à qui nous souhaitons donner ou redonner l'envie de monter sur des skis". Enfin, en liaison avec ses partenaires locaux (Ecole de Ski Français, opérateurs de remontées mécaniques, loueurs de matériels...), des offres packagées attractives seront proposées. "Nous pensons que les Français auront envie d'air cet hiver, du moins nous l'espérons fortement."

Poursuivre les investissements

Car, en dépit de la crise économique et sanitaire, MMV n'entend pas rester dans l'attentisme. Au contraire, la PME azuréenne, qui dispose à ce jour de 10 000 lits touristiques pour un total de 2 400 chambres et appartements, poursuit son ambitieuse politique d'investissements. Laquelle prévoit la création de 2 800 lits supplémentaires d'ici à 2022. Soit une progression de 28%.

Aussi l'entreprise, qui "garde la confiance de [ses] actionnaires, BPI et Arkea", a-t-elle posé en juillet la première pierre de la future résidence-club de Samoëns (642 lits) dont le montage financier a été réalisé pendant le confinement, aux côtés de la Foncière des Alpes avec le soutien de quatre banques régionales et de la Banque des Territoires. C'est leur troisième réalisation commune dans les stations des Alpes du Nord et leur première en Haute-Savoie. D'autres projets sont également à venir à l'Alpe d'Huez, Risoul ou encore dans la station des Deux-Alpes où la résidence-club des Clarines viendra enrichir de 157 appartements l'offre MMV dès décembre 2021. En attendant, cet hiver, deux nouvelles structures ouvriront leurs portes : la résidence-club L'Etoile de Sybelles à Le Corbier qui abritera 99 appartements et suites, et le village-vacances Plagne 2000 à Aime La Plagne, avec 230 chambres.

Un marché à restructurer

Cette stratégie de développement accélérée, amorcée en 2016 lorsque la PME a pris son virage pure-player montagne, vise à asseoir un peu plus MMV sur le marché français, voire européen. "Si on enlève les deux grands (le Club Med et Pierre & Vacances, NDLR), il n'y a pas pléthore d'opérateurs français qui pèsent au niveau européen, loin de là". D'où la nécessité, soulignée de longue date par Jean-Marc Filippini, que le secteur se restructure. A cet égard, la crise de la Covid-19 va probablement favoriser les regroupements. "C'est la logique de Darwin, ne survivent que ceux qui s'adaptent". Et MMV, déjà sollicitée, entend bien y jouer un rôle, en étant "partie prenante de cette restructuration". Même si, tempère le dirigeant, à l'approche de l'hiver, "la priorité du jour n'est pas celle-là".

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Commentaire 1
à écrit le 30/10/2020 à 12:17
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Le problème de la montagne l'hiver est désormais : Est ce qu'il va y avoir de la neige. Fera t'il suffisamment froid en début de saison lors des premières chutes de façon à obtenir une sous couche pérenne tout l'hiver ? Rien n'est moins sûr, vu le ...

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