Hyseas adapte une pile à combustible au monde maritime

La start-up installée à Cannes travaille sur une pile à combustible destinée à une navette maritime. Une adaptation essentielle pour accompagner le développement de l’hydrogène en mer. Après cinq ans de R&D, la production est sur le point de commencer. Mais il ne s’agit que d’une pièce du puzzle pour rendre cette énergie compétitive.
(Crédits : DR)

"Nous ne sommes qu'au début d'une révolution industrielle", prévient Arnaud Vasquez. Cet ancien capitaine de la marine marchande travaille depuis 2015 sur une pile à combustible dédiée aux activités maritimes et fluviale via sa société Hyseas. "Nous sommes un industriel à part entière", revendique le président de la société basée à Cannes.

Pour l'instant, le projet en est encore au bureau d'étude. "Nous espérons pouvoir équiper une navette qui fonctionnerait à 100% avec de l'hydrogène pour la saison 2022", ambitionne le dirigeant. Cette pile, Hyseas la destine à Les Bateliers de la Côte d'Azur avec qui elle a noué un partenariat. Cette société varoise assure des liaisons dans la rade de Toulon et aux îles de Porquerolles et Port-Cros. Un de leur bateau doit en être équipé. Soit une navette capable d'accueillir environ 200 passagers.

Une énergie complexe mais propre

Pour Hyseas, l'enjeu est d'adapter sa pile à combustible à l'environnement marin, particulièrement exigeant et corrosif. La société de six salariés vient d'ouvrir un site technique à Saint-Nazaire. Si le siège va rester à Cannes, la partie de recherche et développement sera en Loire-Atlantique. "L'écosystème y est très attractif, nous souhaitons une envergue international, c'est un marché avec très peu d'acteurs qui sont tous connectés", justifie le PDG. Une levée de fonds est prévue courant 2021 pour acquérir des machines et agrandir les locaux.

"Il s'agit de commencer la transition écologique", assure Arnaud Vasquez. L'usage de l'hydrogène n'étant qu'à ses balbutiements, les initiatives comme celles d'Hyseas ont pour vocation à être des démonstrateurs. Car cette molécule présente des complexités techniques liées à sa petite taille et sa volatilité. "L'amélioration de son stockage permettra une meilleure compétitivité", juge Arnaud Vasquez. La mise en place d'infrastructures liés à l'usage d'hydrogène doit également suivre.

Alors pourquoi s'être positionné sur l'hydrogène ? "Parce que c'est un système avec zéro émission et qu'utilisé comme vecteur cela peut être produit à partir d'énergie propre", répond le dirigeant. Je me suis rendu compte très tôt du gaspillage énergétique d'un moteur classique qui n'a que 30% d'efficient. En plus d'être polluant, c'est un non-sens intellectuel", enchaîne-t-il. Sa pile à combustible doit permettre de hisser le rendement énergétique à 50%. Le "début d'une révolution".

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