La stratégie de la scale-up Ubitransport pour structurer sa croissance

Spécialiste des services intelligents de mobilité partagée pour le transport public, la startup basée à Mâcon et Cagnes-sur-mer, entend se renforcer sur le marché domestique tout en envisageant l’export. Ce qui comprend notamment des opérations de croissance externe ciblées et des recrutements idoines. L’objectif étant de passer de scale-up à entreprise internationale.
(Crédits : DR)

2020 ne sera définitivement pas une année blanche pour Ubitransport. Son président, Jean-Paul Medioni y tenait. Grâce à Ceccli, c'est fait. En acquérant la PME familiale basée à Saint-Laurent du Var, près de Nice, la startup originaire de Mâcon, implantée également sur la Côte d'Azur, fait un pas en avant, s'ouvrant à de nouveaux marchés. Ceccli, pépite discrète, permet en effet à Ubitransport de s'ouvrir à de nouveaux segments, et non des moindres, ceux des réseaux urbains de taille moyenne et des métropoles.

Accélérer sur les verticales

Cette acquisition s'inscrit parfaitement dans la feuille de route de la startup, qui déjà en septembre dernier franchissait une étape : la levée de 45 M€, premier tour de table de son histoire, Ubitransport s'étant jusqu'alors développée uniquement sur fonds propres. Une levée justement consacrée au passage de scale-up à entreprise internationale mais aussi à sa structuration. Il y a tout juste 16 mois, Ubitransport c'était 8 managers et 40 salariés. C'est aujourd'hui 22 managers et 123 employés. Et un chiffre d'affaires de 14 M€. De quoi, dit Jean-Paul Médioni, « accélérer sur les verticales et se renforcer sur nos marchés ».

Accélérer sur les verticales, c'est exactement ce que permet le rachat de Ceccli. Cette PME familiale crée et développe des systèmes d'aide à l'exploitation et à l'information voyageur (autrement appelé SAEIV) pour les réseaux de bus, de train et de tramways. Or, les métropoles, comme l'indique Yannick Le Goff, directeur général d'Ubitransport, disposent d'un réseau où cohabitent le bus et le ferré, comprendre les tramways. Ceccli « nous permet de nous faire monter en compétences et d'être différenciant. Ubitransport cherche à se développer dans les métropoles. Nous disposons d'un certain savoir-faire nécessaire pour entrer sur ces marchés ». Et comme le marché attend des expertises, l'intégration de Ceccli, « qui dispose d'expertises fortes », est un atout essentiel.

La croissance externe est un élément important dans le changement d'échelle d'Ubitransport. « Elle nous permet de renforcer nos propres capacités de développement, de renforcer nos verticales métiers et d'aller chercher des pépites à l'étranger afin de savoir comment on parle transport dans ces pays, comment le marché est structuré, comme nos positions doivent être markétés... » Et Jean-Paul Medioni ne le cache pas, bien sûr, « d'autres projets de croissance externe sont envisagés ».

La zone EMEA et l'Amérique du Nord, prioritaires

L'international, c'est l'autre vecteur de croissance. Du côté de Ceccli, l'idée est de consolider d'abord le marché français. « Nos clients ont le sourire, nous voulons qu'ils aient la banane », résume Jean-Paul Médioni. « Si des opportunités se présentent, nous regarderons bien sûr. Mais aller à l'international signifie des process, des solutions... en langue étrangère ».

Du côté d'Ubitransport, ce sont les zones EMEA et l'Amérique du Nord qui sont prioritaires.

« Il faut aussi compter avec un élément très stratégique, qui est le fait d'être embarqué dans le French Tech 120 » fait remarquer Jean-Paul Medioni, Ubitransport ayant en effet rejoint le programme qui vise à créer des licornes et à pousser le développement des entreprises technologiques. « Nous n'avons pas pu en bénéficier pleinement cette année (crise sanitaire oblige NDLR). Nous comptons beaucoup sur le renouvellement du FT120 en 2021 pour aider Ubitransport à se transcender afin d'aller plus vite et plus loin ».

Favoriser l'inclusion

D'autant que le MaaS, le Mobility as a service - ce Graal pour les acteurs du transport - est devenu un peu plus réalité. « Des solutions comme celles que déploie Ceccli sont des sources d'information avec une qualité de la donnée », explique Yannick Le Goff. Et avec une bonne couche d'IA, cette donnée sera encore plus fine, capable d'anticiper davantage.

Concernant Ubitransport, « il y a plusieurs Mass », indique Jean-Paul Medioni. « Toutes les initiatives que nous allons porter visent à créer une mobilité plus sûre, plus fiable, plus inclusive. Lorsque les études révèlent qu'une personne sur quatre refuse un emploi pour un motif de mobilité, on comprend que cette notion d'inclusion est essentielle. La question c'est comment faire pour connecter des territoires ruraux aux métropoles et des parties des métropoles entre elles ? Le numérique permet de lever les freins ».

Il va aussi être un élément de réassurance, l'impact de la crise sanitaire ayant « fait descendre les utilisateurs du bus, alors que l'on était dans une croissance des réseaux de transport », dit Jean-Pierre Meloni, et qu'il va s'agir désormais « de les faire remonter ». Mais promet le dirigeant, « la plateforme d'Ubitransport à encore des révolutions à faire. Nous avons une techno géniale et on va aller à la conquête du monde ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.