Quel développement pour MoRice et ses desserts au riz de Camargue ?

Installée à Marseille, cette TPE conçoit et commercialise des desserts végétaux à base de riz de Camargue. Depuis un an, elle délègue sa production à une jeune usine d’Agen. Cela lui a permis d’augmenter sa capacité de production et de dégager du temps pour son développement commercial.
(Crédits : DR)

Désormais installée dans un espace de coworking du centre-villle de Marseille, la jeune entreprise qui transforme le riz de Camargue en desserts est entrée dans la cour des grands. D'une fabrication artisanale réalisée dans ses locaux de 25 mètres carrés au sein du Carburateur (pépinière d'entreprises du 15ème arrondissement de Marseille NDLR), elle est passée à une production semi-industrielle sous-traitée par une usine située à Agen. Une usine elle aussi relativement jeune.

« Quand nous sommes entrés en contact, ils étaient en phase de réflexion pour faire des produits végétaux. On avait la même envie au même moment », raconte Jean-Christophe Bernard, co-fondateur de MoRice. « Ils ont pu se lancer et construire l'usine grâce à nos produits. Aujourd'hui, nous représentons la moitié de leur chiffre d'affaire ». En échange, l'usine, qui utilise les techniques mises au point par la TPE marseillaise, lui assure l'exclusivité sur les produits à base de riz.

Une production multipliée par cinq en 2020

Pour MoRice, ce partenariat scellé fin 2019 signe le début d'une nouvelle phase de développement avec une production multipliée par cinq en 2020. « Pour l'heure, nous produisons 100 tonnes par an. Mais nous avons la capacité suffisante pour multiplier ce chiffre par trois ou quatre ». Et ainsi de répondre à une demande accrue.

De la part des réseaux de distribution bio d'abord. « Nous sommes présents dans 1000 magasins dont Biocoop, Marcel et fils, Satoriz, Bio & co et chez un certain nombre d'indépendants ». MoRice y propose sa gamme de quatre yaourts mais aussi une crème dessert chocolatée lancée en décembre 2019 et qui représente aujourd'hui 25 % de ses ventes. « Cela a été un grand succès ».

Les desserts au riz ont également pris place sur les étals de Monoprix au travers d'une seconde marque dédiée à la grande distribution, Petit grain. « Nous l'avons lancée début avril pour des glaces seulement. Car les yaourts sont plus concurrentiels et exigeraient des capacités de production bien plus importantes ».

Quant à l'alimentation hors foyer, le troisième canal de distribution, une accélération était envisagée cette année grâce à un partenariat avec Spok. Mais les confinements et fermetures de restaurants ont eu raison de cette volonté de diversification, reportée à plus tard.

Il n'empêche que l'année a été plutôt positive pour l'entreprise malgré la crise sanitaire. En témoigne son chiffre d'affaire de 550 000 euros, contre 80 000 euros il y a deux ans. Car le confinement a eu pour effet de favoriser la prise de repas a domicile et l'envie pour les consommateurs de tester de nouveaux produits. « Reste à savoir si la tendance durera sur le long terme », tempère Jean-Christophe Bernard. Car si les produits locaux semblent susciter plus d'intérêt ces derniers mois, les répercussions économiques et sociales de la crise sanitaire pourraient rogner le pouvoir d'achat des ménages. « Est-ce que les gens seront toujours capables de dépenser 2,40 euros pour deux yaourts dans les mois qui viennent ? Il faut que l'on fasse attention à cela ».

Innover gourmand

Et pour se prémunir face à cette potentielle baisse de la demande, MoRice entend poursuivre sa stratégie d'innovation. « Nous avons constaté que les consommateurs recherchent des produits gourmands. Nous avons donc retravaillé nos yaourts fruités avec de la coco pour qu'ils aient plus de rondeur. Nous allons aussi lancer deux nouveaux produits l'an prochain ». Parmi elles, un riz au lait coco et un dénommé Momage blanc. « Ce sera la première offre végétale sur le marché des fromages blancs. Il s'agira d'une base de riz à laquelle nous ajouterons de la crème de coco ».

MoRice prévoit aussi le lancement d'une gamme de cinq glaces qui seront distribuées dans 500 magasins Biocoop.

Pour faire connaître ses produits et conquérir de nouveaux clients, l'entreprise a également mis les bouchées doubles sur sa prospection commerciale. Sur les sept personnes qui composent désormais l'entreprise, quatre occupent une fonction commerciale sur le terrain, à Paris, Tours, Marseille et Bordeaux. « Même lorsque nous sommes référencés nationalement par une enseigne, il faut aller voir tous les magasins pour faire connaître et tester le produit ». Et c'est surtout sur les réseaux bio que MoRice concentre ses efforts. « Dans la grande distribution, on a plus de mal en raison de nos prix relativement élevés et de la faible présence du végétal dans les rayons de desserts ».

Quant à l'export, l'entreprise pensait franchir le pas il y a encore quelques mois. « Nous avons noué des contacts à l'occasion d'un gros salon européen dédié au bio, en février. Mais le confinement a tout mis en suspens ».

Et si, depuis le début de l'épidémie de Covid-19, l'alimentation locale est très plébiscitée en France, le même constat vaut à l'étranger, ce qui complique l'export de produits revendiquant leur origine à grand renfort de drapeaux bleu blanc rouge comme le fait MoRice. « Nous pensons qu'il vaut donc mieux commencer par bien se structurer et devenir une référence en France ». Un marché sur lequel elle a encore toute la latitude pour se développer du fait de la demande croissante de produits vegans. Elle vise ainsi atteindre un chiffre d'affaire de 800 000 euros l'an prochain.

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