Comment Traxxs et ses semelles connectées veulent conquérir le marché des EPI

Un partenariat avec Securitas, des pilotes déployés auprès de grands comptes, un réseau de distribution qui s’européanise : le spécialiste des semelles connectées pour la protection des travailleurs isolés, basé à Sophia Antipolis, s’affirme sur le marché très cadré des équipements de protection individuelle et entend franchir le cap du million d’euros de chiffre d’affaires dès 2021.
(Crédits : DR)

Traxxs et ses semelles connectées avancent d'un bon pied sur le marché des équipements de protection individuelle (EPI). Un monde très normé où la jeune pousse sophipolitaine s'évertue depuis quatre ans à montrer patte blanche. Le partenariat conclu en novembre avec Securitas France plaide en ce sens et vient compléter une offre consacrée à la protection du travailleur d'un service de télésurveillance. "C'est une nouvelle case de cochée qui apporte de la crédibilité à notre solution et répond aux attentes des entreprises, PME et ETI en tête, qui n'ont pas les capacités en interne pour opérer la gestion des alertes", relève Sylvain Rispal, son dirigeant-fondateur. Pour qui "bien plus qu'un message marketing", cet accord entre le groupe leader de la sécurité et Traxxs "prend valeur de certification".

Innovation brevetée

Née en 2013, Traxxs conçoit et commercialise des solutions innovantes de protection sous forme de semelles connectées. Destinées aux travailleurs isolés, celles-ci contiennent un ensemble de technologies (systèmes de géolocalisation et de communication 2G, bientôt 4G, carte SIM multi opérateurs, dispositif de recharge, capteur d'activité...) permettant de donner l'alerte automatiquement en cas de situation de danger, qu'il s'agisse de perte de verticalité (chute), d'agression (via un SOS volontaire) ou d'évacuation d'urgence. Baptisées Xsole PTI, protégées par cinq brevets, elles s'insèrent dans la chaussure de sécurité, l'équipement de protection individuelle le plus utilisé avec près de 8 millions de paires consommées chaque année en France, dont 5 millions sont fabriquées dans l'Hexagone.

Commercialisées depuis une paire d'années, un millier d'exemplaires a déjà trouvé preneur, notamment auprès du groupe familial et indépendant GSF, un des leaders de la propreté en France avec 35 600 collaborateurs, 126 établissements et 940 millions d'euros de chiffre d'affaires. Le géant Sanofi est également client, après une phase de tests et de pilotes rondement menée, ainsi qu'un grand compte cimentier français, dont l'annonce du déploiement progressif de la solution Traxxs au sein de ses équipes sera annoncée d'ici à la fin de l'année.

Norme Atex

En tant que fabless, Traxxs s'appuie sur des partenaires industriels français, l'un basé à Fréjus pour la partie électronique, l'autre à Grenoble, en l'occurrence, précise Sylvain Rispal, "le premier fabricant de semelles français, Sidas, en activité depuis 45 ans pour un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros". Lequel a participé au tour de table de 1,5 million d'euros conclu en 2019 par l'entreprise auprès, également, de Région Sud Investissement, Olbia Invest et un pool de business angels. L'objectif : se donner les moyens d'accélérer auprès de sa cible grands comptes, chacun ayant des besoins propres qui nécessitent des développements et certifications spécifiques.

Ainsi en est-il de Total pour lequel la jeune pousse travaille au développement de semelles répondant à la norme Atex (pour Atmosphère Explosive). Une norme indispensable pour adresser le monde de la chimie et plus largement celui de l'oil and gas. Et une case supplémentaire de cochée qui "laisse présager des déploiements intéressants dès 2021". Même optimisme concernant "les discussions avancées" engagées avec Bosch et Enedis, dont les fruits étaient attendus pour 2020 mais que la crise du Covid-19 a repoussé en 2021, exercice à l'issue duquel l'entreprise entend franchir le cap du million d'euros de chiffre d'affaires.

Export et R&D

En attendant, Traxxs peaufine sa stratégie à l'export, jusqu'à présent cantonnée à sa participation aux deux grand-messes du secteur, Expoprotection à Paris et A+A à Düsseldorf. "L'annulation de ces salons a eu un impact négatif fort en termes de visibilité", estime le dirigeant, "ce qui nous a forcés à communiquer, notamment dans les médias spécialisés". Une façon, aussi, de "travailler la dimension européenne de Traxxs", laquelle va faire un bond de géant à travers le partenariat signé avec le groupe familial lyonnais Descours & Cabaud, géant de la distribution de fournitures à destination de l'industrie et du bâtiment, qui dispose de plus de 600 magasins en Europe. Une façon, aussi, de jouer la carte de la proximité à destination des PME et ETI locales via l'organisation chaque semaine de Demo Days, au siège de l'entreprise à Sophia Antipolis et chez son partenaire Sidas à Grenoble.

Enfin, question R&D, l'entreprise de 12 personnes se penchent sur deux sujets, toujours en lien avec les besoins de ses donneurs d'ordres et partenaires. A savoir, la détection du travail en hauteur et la gestion des droits d'accès. "Nous faisons aujourd'hui de la protection du travailleur isolé, la protection et la mise en sécurité du travailleur sur des gros sites industriels, demain, nous viendrons protéger le travail en hauteur, en plus de gérer les droits d'accès aux locaux sensibles des sites". Des chantiers qui demanderont de "staffer l'effectif" en conséquence, notamment en profils de business développeurs et de techniciens.

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