Avec Cura Italia, l'Italie veut éradiquer la crise

Le 17 mars, le Conseil des Ministres a approuvé le nouveau décret (le 5ème) contenant des mesures de lutte contre l'urgence du coronavirus. Face à l'extrême gravité de la pandémie du Coronavirus, le gouvernement italien a alloué les 25 premiers milliards d’euros et est prêt à soutenir les entreprises et les familles avec un soutien allant jusqu'à 250 milliards d'euros.
(Crédits : Reuters)

Le maxi décret (d'environ 120 articles) a comme but celui d'aider les médecins, les familles et les entreprises touchés par la pandémie. Pendant l'émergence, le Gouvernement italien doit agir sur deux fronts : protection de la santé et sauvegarde de l'économie.

L'épidémie attaque les entreprises et les familles

Aujourd'hui, environ 3 millions de travailleurs (13,2% du total des salariés) se sont retrouvés chez eux en raison des mesures « extraordinaires » adoptées par le gouvernement. Environ un million d'entre eux sont des travailleurs indépendants, tandis que 1,9 million sont des salariés (principalement les chargés des ventes). Et s'il y a encore beaucoup de personnes qui travaillent de nos jours pour garantir les services essentiels, 3,6 millions (16% du total) sont employés dans des secteurs « à risque de fermeture ». Le nouveau décret du 17 mars vise à protéger les entreprises et les familles à travers un ensemble d'aides économiques.

Pour les entreprises, les indépendants et les professionnels dont le chiffre d'affaires est inférieur à 2 millions d'euros, les paiements pour le règlement des retenues à la source, la TVA annuelle et mensuelle, ainsi que la sécurité sociale et les cotisations INAIL sont reportés au 31 mai et peuvent être payés en un seul versement ou solutionnés en 5 mensualités maximum.

Une allocation de 600 euros est prévue pour le mois de mars pour les travailleurs indépendants, les travailleurs saisonniers dans le secteur du tourisme, les travailleurs agricoles à durée déterminée et les travailleurs du spectacle.

Au cours des deux prochains mois, les entreprises ne pourront pas licencier sur la base d'une "raison objective justifiée".

Fonds pour le Made in Italy

Un fonds a été créé, avec une dotation initiale de 150 millions d'euros pour l'année 2020, pour renforcer les instruments de promotion et de soutien à l'internationalisation des différentes composantes du système national, dont le plan de soutien extraordinaire Made in Italy.

Le fonds de garantie pour les PME a été renforcé. Pendant 9 mois, l'État accorde une garantie de prêts d'un montant maximum de 5 millions d'euros visant les investissements et la restructuration des situations d'endettement.

Feu vert pour une période de 9 mois à la prolongation du moratoire jusqu'à 18 mois prévu pour les premiers prêts immobiliers pour les travailleurs indépendants qui auto-certifient dans les trimestres suivant le 21 février 2020 une baisse de plus de 33% du chiffre d'affaires par rapport au dernier trimestre 2019 en raison de la fermeture ou de la restriction de son activité d'urgence. La présentation ISEE n'est pas requise pour accéder au Fonds.

50 millions ont été alloués pour assurer la distribution de denrées alimentaires aux nécessiteux de l'urgence. Le fonds spécial de financement des programmes nationaux de distribution de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies (mis en place par l'Agence des paiements agricoles) a été augmenté de 50 millions.

L'aide nécessaire de la BCE

La Banque Centrale Européenne a enfin décidé de lancer un nouveau "quantitative easing" de 750 milliards d'euros pour vaincre l'urgence économique déclenchée par le coronavirus. L'institution européenne - après une longue conférence téléphonique des gouverneurs - agit contre l'effondrement des bourses et la hausse des spreads qui risque de remettre en cause les fondements de l'euro. Il est important de souligner que l'instrument sera utilisé jusqu'à ce que la BCE juge que la crise de Covid-19 ne sera terminée, mais en tout cas, le nouveau quantitative easing continuera sûrement jusqu'à la fin de l'année. Il s'agit d'une bonne nouvelle : l'aide de la BCE était absolument nécessaire pour la survie de l'Union Européenne et de la zone euro, ainsi que pour l'économie italienne et européenne.

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