La solution sécurisation d'Air Space Drone qui révolutionne le marché

Alors que 450 000 drones devraient voler dans l'espace européen à l'horizon 2015, les questions de suivi et d'anti-collision – non adressées pour l'heure – deviennent essentielles. Un créneau dans lequel la start-up, basée à Aix-en-Provence, s'est engouffrée.
Air Space Drone, présidée par Françoise Derout, envisage une production de 5 000 boîtiers en 2017.

Il fallait bien la réunion de trois profils différents et la somme de compétences qui vont avec pour donner naissance à Air Space Drone. Portée sur les fonts baptismaux par Françoise Derout, (ex-Deloitte, CapGemini et EY), un commandant de bord dans l'aviation civile et un ingénieur informaticien, la jeune pousse s'est positionnée sur le créneau de la sécurisation des drones. Un marché vierge, ou quasi.

Venue à ce secteur particulier parce qu'elle avait elle-même subit la disparition d'un drone, Françoise Derout décide donc de venir combler un manque, d'autant que sécurisation et tracking sont deux problématiques majeures qui seront rapidement soumises à réglementation européenne.

Trois en un

"Il n'existe aujourd'hui aucun dispositif permettant de reconnaître un drone en natif", explique la présidente de la start-up aixoise née en 2015. "Notre solution répond à une urgence et un besoin". L'idée est alors de travailler en R&D sur un dispositif complet, c'est-à-dire qui comprenne des systèmes de tracking, d'anti-collision et de géo-fencing.

Cependant, c'est d'abord sur le dispositif de suivi en temps réel permettant une géolocalisation fine, qui n'existe donc pas actuellement, qu'Air Space Drone s'est penchée. La recherche et le développement, installée sur le campus Charpak, s'est attachée à mettre au point un boîtier au poids léger, inférieur à 50 grammes, qui conjugue miniaturisation et qualité de la communication. "Notre solution peut se fixer sur tout type de drone", explique Françoise Derout. Surtout, il répond, outre à la problématique de suivi, à celle d'enregistrement des données, celles-ci étant collectées et pouvant être utilisées en cas de problématiques de responsabilités et d'assurance.

Simultanément, un système anti-collision a été breveté, capable de prévenir en cas de rapprochement dangereux entre deux drones ou un drone et un aéronef.

Enfin, le géofencing - la possibilité de restreindre les vols sur certaines zones interdites - répond également à un besoin réel.

Marché qui s'envole

Et les perspectives pour Air Space Drone ne sont - elles - pas limitées. Il y a déjà le programme Sesar - le programme de construction du ciel unique européen - qui entend fournir des systèmes performantes de gestion du trafic aérien et les drones justement, font partie des moyens envisagés pour atteindre les objectifs de diminutions des coûts du contrôle aérien, de l'impact environnemental ou encore du risque d'accident. Sur ce sujet, Françoise Derout l'assure, "nous avons une longueur d'avance". Le programme atteint d'ailleurs, sa phase de déploiement.

Et puis il y a aussi des domaines "consommateurs" de drones à l'instar de la viticulture, l'Europe prévoyant même 70 000 drones dédiés à ce secteur à l'horizon 2035. L'énergie aussi, est prometteuse.

Il ne faut pas oublier les drones de loisir, dont les chiffres donnent le vertige puisque estimés - toujours selon l'Europe et d'ici 2035 - à 7 millions. "Nous adressons là un marché passionnel", reconnaît Françoise Derout qui estime que 20 % des 7 millions prévus sont potentiellement équipables.

Financer la production

Fière d'une première commande de 1 000 boîtiers, Air Space Drone souhaite passer rapidement à la phase d'industrialisation, possiblement au premier semestre. Pour cela, une levée de fonds d'un montant de 1,5 M€ est programmée. "Nous aurions pu prendre notre boîtier et partir en Chine", dit Françoise Derout qui souhaite, au contraire, posséder sa propre chaîne de production.

Appuyé sur un modèle économique qui allie vente du boîtier plus abonnement, le chiffre d'affaires envisagé pour le premier exercice s'élève à 150 000 euros tandis que la production 2017 devrait comprendre 5 000 boîtiers.

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