Isabelle Rivière : "L'enjeu de la mobilité électrique ne s'arrête pas à la mobilité électrique"

Parce qu'il n'y a pas que l'électrique, parce que les bornes de recharge sont encore un frein et que les carburants alternatifs doivent être un sujet sérieusement traité dit la fondatrice des Assises IRVE qui se tiennent à Nice.

En terme de mobilité électrique, Provence Alpes Côte d'Azur n'est pas la meilleure élève. Mais la région est en train de rattraper son retard, notamment ce qui concerne les bornes de recharge, aujourd'hui identifiées comme le frein majeur. "Le sujet de la recharge en PACA ne fait que démarrer. Il va être possible et intéressant de s'appuyer sur ce qui a déjà été fait avant, de s'inspirer de ce qui a fonctionné et de prendre en compte ce qui n'a pas fonctionné ailleurs", dit Isabelle Rivière.

VE et téléphonie, même combat

Fondatrice des Assises IRVE qui se tiennent à Nice les 16 et 17 mars, un événement né il y a six ans et qui a finalement suivi le développement de la mobilité électrique, elle explique que l'enjeu de la mobilité électrique est multiple. "C'est un enjeu lié au monde de l'énergie pour sa gestion intelligente et son intégration dans le monde la smart city. C'est comprendre que l'avenir de l'électrique passe inévitablement par l'intégration des ENR et que l'énergie produite à 100 % renouvelable doit devenir un atout crucial pour la mobilité électrique. Laquelle doit s'adapter à ses publics qui sont divers : il va falloir développer des messages par public et des offres packagées qui répondent à la fois au besoin de l'utilisateur final et du client opérateur qui a un réseau à faire fonctionner". Et Isabelle Rivière de donner un exemple compréhensible par tous : "c'est un peu comme dans le monde de la téléphonie aujourd'hui qui s'est déployé en créant des services et des packages du mobile, à l'offre internet incluant le fixe".

Le goût de la carotte

Pour développer des bornes de recharge il faut aller au plus simple. Techniquement on sait faire. Mais c'est en volume qu'il faut accélérer. Et c'est par le privé que ça passe aussi. Ainsi le décret de 2015 qui exonère de redevance publique les opérateurs privés qui souhaitaient développer un réseau de recharge accessible au public doit permettre ce déploiement. Et l'émergence des carburants alternatifs comme le GNV ou l'hydrogène doivent être encouragée et regardée de près. "Aujourd'hui il est clair que le véhicule électrique ne répond pas à tous les besoins, notamment pour ce qui est des camions. A chaque métier correspond un besoin, chaque carburant s'adapte aux différents usages", souligne Isabelle Rivière, qui a co-fondé L&R Conseil, cabinet d'études sur les sujets de la mobilité douce, basé à Sophia-Antipolis. L'électrique est donc une partie de la réponse et la vraie question porte bien davantage sur le déploiement des bornes. Comme un automobiliste ne se pose jamais la question de savoir s'il va pouvoir mettre de l'essence dans sa voiture thermique, celui qui prend le volant de son véhicule qu'il soit électrique ou fonctionne avec un autre carburant doit avoir la même certitude. La route pour atteindre cet objectif ne doit pas être trop longue, même si on imagine qu'elle est - sera - sans doute sinueuse.

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L'intégralité de l'interview d'Isabelle Rivière est à lire dans l'édition PACA de La Tribune demain en kiosque.

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