CES : ce qu'en pensent les patrons… et les autres

La grand-messe dédiée aux solutions numériques et électroniques est forcément le rendez-vous des startups… et des grands groupes. Mais le Consumer Electronics Show peut-il aussi être source d'inspiration pour les PME ?
(Crédits : DR)

Las Vegas, cette Mecque du numérique et de l'électronique, voit converger chaque année tout ce que le monde compte de startups et d'innovation. Des jeunes entreprises innovantes, qui tels des athlètes préparés au grand événement, se sont échauffées, prêtes à conquérir l'univers, calées dans les starting-blocks. Une image de l'excercice que reprend Patrice Bégay, le directeur communication et bpiExcellence et qui résume la chose.

"Le CES est le rêve de tout entrepreneur de venir présenter à la face du monde comment sa solution répond aux attentes d'un marché exigeant en attente d'innovation. On s'y prépare comme pour les Jeux Olympiques mais une fois sur place, impossible de rêver, tout est géant et va très vite. Chacun y arrive avec un passeport et un projet différent mais l'enjeu est unique et chacun subira la même règle. En effet le CES est un Pitch non-stop de 4 jours à l'image de cette ville qui ne dort jamais. L'important est d'y participer pour qu'au bout du tunnel de ces 96 heures, apparaissent plus de visibilité, de clients, d'investisseurs et l'adaptation de son projet au marché de l'innovation".

Tous ensemble

Le CES, "cette foire, dans le sens noble du terme", comme le précise le directeur exécutif de bpifrance, peut-elle être aussi l'endroit où les startups doivent être vues ? Oui d'après Jean-Luc Chauvin. Le président de la CCI Marseille Provence plaidant pour une fin de la segmentation en région - à l'heure de la concurrence mondiale - et posant la question de pourquoi pas "se mettre sous un unique chapeau France" ? Car l'édition 2018 a été un peu la course à l'échalote, à qui est venu avec la plus grande délégation - Provence Alpes Côte d'Azur, menée par le Conseil Régional est sur le podium avec la première délégation en nombre - ce qui a néanmoins pour effet de créer une émulation commune et un esprit régional d'équipe, hors segmentation territoriale. Ce qui n'est pas plus mal quand on revendique le chasser en meute. Et le président de la CCIMP de dire qu'il faut "permettre aux entreprises françaises de se benchmarker, faire en sorte que les entreprises françaises soient reconnues. Pourquoi ne pas faire un hall France ?" Autrement dit plus la meute est importante, plus elle est visible. La question est : est-elle pour autant plus efficace ?

Patrice Bégay, lui, explique "que la structuration de l'exposition par CTA est de nature à privilégier une organisation par famille de produits sur lesquels sont présents des acteurs à même de prendre de la surface : Automobile, Réalité Virtuelle/augmentée, IOT, Drones, Technologies mobiles... au détriment d'une lecture par tendance Tech qui serait plus pertinente pour mettre en valeur l'innovation mais sans doute moins lucrative pour l'organisateur. A titre d'exemple, les fintech, les Insurtech, la cybersécurité, l'IA, sont des secteurs très peu représentés. Tout simplement car leur pouvoir "démonstratif" est moins puissant".

Oui, mais

Plus dubitatif sur la présence supposée des petites et moyennes entreprises, mais pas moins intéressé par l'effet esprit ouvert et curiosité, Philippe Renaudi, le patron des patrons azuréens avoue que l'intérêt pour les PME de prendre la direction du désert du Nevada ne vaut que tant qu'elles sont tournées vers l'innovation. Et ce professionnel des travaux publics d'avoir relevé la solution rendant capable le pilotage de certaines opérations sur chantier, le tout grâce à un casque équipé de camera, la réalité virtuelle permettant à une personne qualifié d'en driver en direct plusieurs non qualifiées. Ce qui est l'exemple typique du positif qu'apporte les nouvelles technologies, intelligence artificielle y compris.

Nicolas Ponson, le PDG et co-fondateur de Redman France, innovant dans son approche de l'asset development et basé à Marseille, n'en n'est pas à son premier CES. Et la motivation est la même, il faut "surveiller ce qui se fait", être en "veille des personnes qui inventent le futur". Ce spécialiste de l'immobilier d'expliquer que c'est en comprenant et anticipant les usages que s'imagine l'immobilier de demain. Comme quoi la technologie n'est pas tout. Loin de là.

Ce en quoi le président de l'UPE06, Philippe Renaudi renchérit. Le CES c'est aussi une façon de se confronter à la logique et la logistique américaine. Fluide et efficace. "Il est intéressant de constater comment les Américains s'organisent. Tout était là, notamment la sécurité. Nous avons encore de choses à apprendre".

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