Comment Astragale Connect fait parler les pierres

La start-up installée dans le Vaucluse, s’attache à la mise en valeur du patrimoine. L’innovation qu’elle propose réside dans l’intégration de pierres connectées, divulguant de l’information propre à mieux comprendre l’histoire des monuments. Mais elle s’apprête aujourd’hui à élargir ses cibles.
(Crédits : DR)

Après la cathédrale d'Aix-en-Provence, une expérience pilote, c'est au tour de celle de la Major à Marseille de se prêter au jeu de la connexion... Créée par Stéphan Infantino, spécialiste depuis 36 ans de la restauration de monuments historiques, la start-up vauclusienne a pour objet de mettre numériquement à portée de main du visiteur l'information relative à ces édifices. "Je me rendais compte que le public reste bien souvent émerveillé par ce qu'il découvre mais repart le cerveau vide. J'ai donc conçu une solution qui lui donne à comprendre ce qu'il peut voir". Le concept ? Dissimuler de l'information dans des pierres connectées, ces dernières communiquant via bluetooth du téléphone mobile et une application préalablement téléchargée. "Le bluetooth permet de ne laisser personne à l'écart, notamment les touristes venus d'autres pays, puisqu'il n'entraînera pas de surtaxe liée à leur forfait". Informations pour l'heure traduites en 5 langues, et prenant la forme de textes, vidéos, sons, vues à 360°, photos...

Conserver le patrimoine

La cathédrale de la Major entrera donc à son tour dans le XXIème siècle dès ce mois de février. Mais rien d'antinomique là-dedans : "les cathédrales, c'est l'expression de prouesses technologiques à chaque époque, de ce que l'homme dans un temps donné savait faire de mieux", précise l'architecte spécialisée en patrimoine Frédérique Bertrand, chargée des recherches et de la synthétisation de l'information. Lancée en octobre, la constitution de la base documentaire est quasiment achevée.  Les travaux, consistant en l'intégration de huit pierres connectées, ne tarderont pas à s'enclencher. Une partie technique prise en charge par le ministère de la Culture via la DRAC, tandis que le clergé finance le travail documentaire. "L'Etat est propriétaire des cathédrales. A ce titre, il a pour mission d'assurer leur conservation, de veiller à ce que tout soit sécurisé et conforme, comme il le ferait pour tout autre bien patrimonial. Ici, il s'agit de mise en valeur d'un monument historique dans lequel le culte s'exerce", complète de son côté Serge Marsotti, conservateur à la Drac.

Multiplier les champs applicatifs

Bref, la "connexion" de l'emblématique Major va constituer une jolie carte de visite pour Stéphan Infantino. Carte maîtresse s'il en est, puisque le défi pour 2018, c'est ni plus ni moins la multiplication par trois du chiffres d'affaires sur lequel l'entrepreneur ne communique pas. L'idéal étant de conclure une vingtaine de contrats. Et pour ce faire, la stratégie passe par la multiplication des champs applicatifs de cette technologie, donc la diversification de ses cibles. "Nous proposons à présent de concevoir un parcours patrimonial à l'échelle d'une ville, d'un village et non plus d'un seul monument. La demande est là. L'idée, c'est de valoriser aussi les commerces de bouche, l'artisanat d'art, à l'heure où les centres-villes se désertent. Monuments, centres-villes, jardins remarquables... Il n'y a pas de limite à notre technologie, puisque c'est un système qui ne subit pas les contraintes de la géolocalisation", développe encore Stéphan Infantino. La volonté d'Astragale Connect, c'est donc de devenir un acteur incontournable de la mise en œuvre du "Smart Village". "Nous allons conclure dans les mois qui viennent de premiers contrats visant à connecter des centres-villes du Vaucluse. Astragale Connect étant basée dans ce même département, nous voulions déjà être visibles chez nous". Ce avant de s'étendre... Et les arguments déployés par Stéphan Infantino seront certainement audibles des municipalités : "notre offre entre dans le domaine de la numérisation des territoires, à ce titre elle permet aux acteurs des communes d'avoir une subvention de 80 % des dépenses, ce sont des actions prises en charge par l'Etat". Ainsi donc, l'offre est structurée, reste à présent à se rendre plus offensif. Pour ce faire, Stéphan Infantino envisage une première levée de fonds de 150 à 200 000 euros d'ici trois mois, dans le but de recruter des forces de vente, web marketers et commerciaux. A plus long terme, c'est d'international qu'il s'agira. "Nous avons déjà un contact aux Etats-Unis mais nous préférons attendre d'asseoir l'entreprise, de structurer davantage son encadrement avant de franchir l'Atlantique".

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