Comment Hygeex fait le pari de l'éducation thérapeutique

La startup basée à Nice développe une plateforme numérique qui a pour but de permettre aux personnes atteintes de maladies chroniques d'avoir accès à cette méthode de soin personnalisé, à distance. Une approche qui intéresse le milieu médical.
(Crédits : DR)

L'éducation thérapeutique du patient est un sujet qui s'inscrit totalement dans les enjeux de santé publique. D'autant qu'elle adresse les personnes souffrant de maladies chroniques, soit 15 millions de personnes recensées en France.

Enfin, ceci est le potentiel global. Car sur ces 15 millions, seuls 2 % ont accès à l'éducation thérapeutique. A mettre en corrélation avec un pourcentage édifiant : 80 % des dépenses de santé sont consacrés à la maladie chronique.

Généralement, l'éducation thérapeutique qui est un processus permettant au malade de renforcer ses capacités, se déroule de façon somme toute classique : en présentiel. Un format contraignant mais, surtout, comme le souligne Stéphane Hollville, "on ne sait pas accueillir 15 millions de personnes" dans les établissements.

Tests réussis

C'est ainsi que le jeune chef d'entreprise imagine une plateforme capable de dématérialiser le soin. "L'idée est d'appliquer l'économie de la plateforme à l'éducation thérapeutique", c'est-à-dire de mettre en relation les patients et les soignants sans présentiel, sauf pour le tout premier rendez-vous qui détermine le protocole de soins.

Après un premier test en liaison avec une unité de diététique à Pégomas près de Grasse, et un second avec un hôpital de jour à Nice l'an dernier, Hygeex collabore avec le Lamhess, le laboratoire Motricité Humaine Education Sport Santé de l'Université Nice Sophia Antipolis sur l'aspect technologique.

Une seconde étude devrait être enclenchée à nouveau avec l'unité de diététique de Pégomas.

Promesse à large spectre

Mais c'est avec le CHU de Nice qu'une réflexion est menée pour donner vie à un projet de plateforme de plus grande envergure, l'objectif étant "d'en faire un POC qui serait transférable à d'autres CHU", explique Stéphane Hollville et de s'affranchir ainsi des contraintes territoriales.

Incubée par Paca-Est, née en 2015, Hygeex qui s'était d'abord intéressée au suivi des sportifs, rencontre néanmoins un frein, celui de la rémunération des soignants. Ces derniers sont en effet payés à l'acte. Ce qui fait que le temps passé sur une application par exemple n'est pas rémunéré. Une problématique qui concerne plus généralement les startups de l'e-santé. "Nous attendons que la loi soit modifiée mais c'est un processus long. Nous menons donc des recherches afin d'optimiser la présence des professionnels", dit Stéphane Hollville.

Constituée de 3 personnes, la startup est hébergée au CEEI de Nice.

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