Sebraf recherche partenaire industriel désespérément

Spécialisé dans la fabrication de machines capable de valoriser les déchets verts, l'entreprise implantée à Sophia-Antipolis se heurte à un marché certes enthousiaste mais timide. Pour continuer à évangéliser, il faut trouver un équipier qui puisse apporter sa plus-value.
(Crédits : DR)

Elle s'appelle Effi Series et son potentiel de développement est fort, assurent ses pères fondateurs, René-Antoine Fouan et Nicolas Morez. Le duo s'est rencontré non pas par hasard mais par mise en relation de BA06 et Georges Dao. Une équipe ainsi formée, très complémentaire. Si le premier est un spécialiste de la fibre végétale et du négoce, le second a fourbi ses armes dans le secteur des espaces verts, secteur qu'il connaît parfaitement bien.

Bonne fibre

Si Effi Series a vu le jour c'est que René-Antoine Fouan a perçu toute le potentiel que représente la fibre de coco. Utilisée pour le paillage et la stabilisation des talus, cette fibre prend tout son intérêt alors qu'il est question d'anticiper la non application du désherbant, dont le controversé glyphosate. "La seule alternative viable est l'application de déchets végétaux en couche suffisamment épaisse, empêchant ainsi les mauvaises herbes de pousser", explique Nicolas Morez. Sauf qu'appliquer les déchets verts manuellement, se révèle fastidieux. Encore plus évidemment, dès qu'il s'agit de surfaces importantes.

C'est comme cela qu'est née l'idée de créer une machine capable de projeter la fibre de coco mais pas seulement, tout type de déchet végétal comme les écorces ou le compost par exemple. Malgré quatre machines aujourd'hui opérationnelles, ayant nécessité un investissement de 500 000 euros, Sebraf se heurte à un marché pas encore suffisamment mature. Si l'appétence est belle et bien là, l'absence de réglementation phytosanitaire contraignante - interdisant l'usage de désherbants - freine forcément les professionnelles du secteur du paysage.

Partenaire idéal

"Le marché agricole fait la culbute", note Nicolas Morez, cependant ce n'est pas l'engouement attendu. De quoi mettre à mal la startup, soutenue par le Réseau Entreprendre, qui voit pourtant une issue se dessiner avec le monde de la viticulture, particulièrement intéressé par cette innovation et davantage réactif. Néanmoins pour cela, la jeune entreprise a besoin d'un financement de 150 000 euros. Sauf que "nous n'intéressons pas les investisseurs", note Nicolas Morez qui assume le choix qui a été fait de vouloir autofinancer le développement plutôt que de lever des fonds à un moment qui se révélait pourtant opportun. "Nous voulions vivre d'un chiffre d'affaires et pas de subventions". Pas assez séduisante d'un point de vue des investisseurs donc, Sebraf compte plutôt sur un partenariat industriel pour aller plus avant. Notamment finaliser la certification des certaines de ses machines. "Nous avons besoin encore de temps et d'argent afin de travailler le marché et d'étoffer l'équipe", souligne Nicolas Morez qui s'arme donc de son bâton de pèlerin et de ses convictions, persuadé que le marché réagira positivement à plus ou moins long terme. L'appel est lancé.

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