Comment Hydroption a redressé la barre après un plan de sauvegarde

Depuis janvier, l’agrégateur d’électricité verte installé à Toulon fournit 1 677 bâtiments de la Ville de Paris. Un contrat qui redonne des ambitions à la l'entreprise tout juste sortie d’une procédure de sauvegarde.
(Crédits : Pixabay.com/geralt)

Faite de hauts et de bas, l'année 2017 a été charnière pour Hydroption. D'abord avec une procédure de sauvegarde, la conséquence de l'arrêt sans préavis de plusieurs réacteurs nucléaires durant l'hiver 2016. "Les prix de l'électricité ont explosé, cette procédure qui s'est terminée en février dernier nous a permis d'étaler la perte sur 9 ans", explique Michel de Kéréver, fondateur de la startup varoise en 2014.

Le rebond est ensuite spectaculaire puisque l'entreprise de 10 salariés remporte en août 2017 deux des plus importants appels d'offres de la Ville de Paris, jusqu'ici détenus par EDF et Direct Energie, pour fournir dès 2018 l'électricité de 1 677 bâtiments pendant deux ans. Des contrats d'un montant de 65 millions d'euros.

Doubler les clients d'ici 2019

"Nous avons fait la différence sur notre dossier technique en acceptant toutes les demandes de la Ville de Paris sur le suivi de la consommation, nous avons développé une interface client spécialement pour eux", se félicite Michel de Kéréver. Pour le dirigeant, la facturation est le principal atout d'Hydroption. "Nous avons nos propres outils développés en interne par une équipe de 5 personnes", souligne-t-il.

Côté électricité, Hydroption continue sa formule en achetant aux petits producteurs, principalement hydroélectriques, pour revendre aux professionnels. Le procédé fait aujourd'hui ses preuves auprès de 3 000 clients, principalement des supermarchés, des EPHAD ou des industriels. Si le chiffre est gonflé par les contrats parisiens, Hydroption est loin de sa taille critique. "C'est un métier très digital, nous sommes prêts à accueillir deux fois plus de clients, c'est notre objectif d'ici 2019".

Une marque locale pour les petits commerçants

L'entrepreneur espère également faire passer le chiffre d'affaires de 15 millions d'euros en 2017 à 50 millions d'euros pour l'année en cours et à 100 millions en 2019. Cela devrait conduire à l'embauche de 5 à 10 personnes pour renforcer l'informatique et le service client. Si tout se passe comme prévu, la jeune pousse pourrait se lancer sur les marchés européens, notamment en Angleterre ou en Allemagne où a vécu Michel de Kéréver. "Mais pas avant 3 ou 5 ans", prévient-il.

Avant cela, Hydroption commence à mettre un pied chez les petits commerçants depuis l'été dernier avec la marque "Electricité de Provence" destinée aux petits consommateurs comme les coiffeurs ou artisans. "C'est avant tout une marque locale, cela ne représente que 300 clients aujourd'hui, mais ils sont considérés comme des particuliers ce qui nous permet d'être référencés par les comparateurs", détaille le dirigeant varois, qui, s'il assure ne pas viser le mass market, ne s'interdit pas de développer sa nouvelle marque.

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