Comment 360&1 vise le marché européen

La start-up niçoise spécialisée dans les solutions webmarketing à la performance entend boucler son troisième tour de table à la fin de l’année pour accompagner le déploiement sur le marché européen de sa plateforme automatisée, dont le lancement est programmé à l’automne. Et ainsi permettre aux hôteliers indépendants de s’affranchir des OTA pour reprendre la main sur leurs réservations et leads.

"360&1 est à Booking ce que Qwant est à Google". D'emblée, Olivier Ricard donne le ton. Certes, le dirigeant de la start-up niçoise, spécialiste des solutions webmarketing à la performance pour l'hôtellerie indépendante, n'ambitionne pas de remplacer les OTA (Online Travel Agency). Mais plutôt de les remettre à leur juste place, donc à leur juste fonction. A savoir, "faire découvrir des hôtels, et non pas parasiter leur trafic". Pour ce faire, la jeune pousse prévoit d'opérer à la fin de l'année une troisième levée de fonds, d'un montant compris entre 1 et 3 M€, afin de financer le déploiement commercial et technique en Europe de sa plateforme. Laquelle entend bien redonner le pouvoir aux hôteliers en réduisant fortement leur dépendance aux Booking, Expedia et consorts. Avec un seul mot d'ordre : "Ne perdez plus un seul prospect !"

Quand le site internet redevient vecteur de trafic

"Aujourd'hui, en moyenne, 60 % du trafic internet d'un hôtel passe par les OTA et plus particulièrement par Booking qui, en résumé, truste une réservation sur deux, explique Olivier Ricard. Conséquence ? Les sites internet des hôteliers sont à l'abandon". C'est là qu'intervient 360&1. L'entreprise fondée en 2016 propose en effet différents outils webmarketing directement implémentés sur l'ERP de l'établissement qui permettent à son site de redevenir un vecteur majeur de trafic et de réservation. Avec des résultats probants. "Nous avons signé à Noël une petite chaîne de six hôtels dont la part de réservation OTA était alors de 75 %, contre 25 % via leur site internet. Trois mois plus tard, nous avons rééquilibré les réservations web à 4 5% (OTA) versus 55 % (site)". Et ce pour un taux de rémunération moyen de 7,5%.

A ce jour, la start-up revendique 1 800 hôtels clients sur 14 000 hôtels connectés à ses services grâce aux partenariats conclus avec les éditeurs de solutions de réservation en ligne, le Français leader du marché Reservit et les Italiens Dylog et Hotelnet. "Soit plus de 60 % des hôtels indépendants en France", annonce le dirigeant. L'objectif à deux ans ? "Etre connecté à 50 000 établissements en Europe, dont 10% de clients". Et ainsi générer un chiffre d'affaires de 5 M€.

Cercle vertueux

Car, selon Olivier Ricard, si la marge récupérée par l'hôtelier "peut servir aujourd'hui à réactiver son site, demain peut-être servira-t-elle à recruter un responsable webmarketing qui prendra la main sur ce volet et aura donc besoin de nos outils pour faire ses propres campagnes". D'où le lancement programmé entre le 30 septembre et le 15 octobre 2018 d'une plateforme automatisée, baptisée Findthepax, qui mettra à disposition de l'hôtelier des fonctionnalités de base à la carte, lui permettant de récupérer déjà entre 20 à 25 % de son trafic. Parmi elles, par exemple, le retargeting - ou le reciblage publicitaire - qui consiste à afficher des bannières sur des sites internet après qu'un internaute a fait preuve d'un intérêt particulier pour un produit sur un autre site. Chose que les OTA maîtrisent très bien, les hôteliers beaucoup moins. "Grâce à notre partenariat avec NSP, nous allons rajouter une brique e-mailing et SMS à cette fonctionnalité. L'hôtelier pourra ainsi avoir un contact direct avec ses prospects et leur proposer une offre personnalisée avant d'être parasité par Booking".

Mieux, la jeune pousse prévoit aussi, à moyen terme, d'accompagner l'hôtelier dans la monétisation de ses data. Lesquelles pourront être revendues auprès de partenaires spécialistes du transport, du tourisme et des loisirs, de manière conforme à la RGPD évidemment. L'argent ainsi généré sera reversé sur un compte webmarketing dédié. "Nous cherchons à créer un cercle vertueux. Avec la data, le client récolte de l'argent qui lui permettra de mettre en place des actions pour capter plus de prospects et donc plus de data..."

Diversification sectorielle

Si l'hôtellerie est le premier marché adressé, 360&1 souhaite élargir son activité à d'autres segments à l'horizon 2019-2020. Des secteurs connexes comme l'hôtellerie de plein air ou la restauration, d'autres plus éloignés à l'instar de l'immobilier ou de l'assurance. C'est d'ailleurs pour réfléchir à une telle offre que la jeune pousse a rejoint l'accélérateur de l'assureur Allianz à l'été 2016. "En fait, nous voulons à terme accompagner tous les secteurs fortement désintermédiés en les équipant d'une plateforme qui leur permettrait de générer eux-mêmes leurs réservations et leurs leads", résume Olivier Ricard.

En attendant, la start-up, qui a déjà levé un total de 2,3 M€ auprès de Starquest Capital et de Bpifrance, travaille sur son nouveau positionnement. "Avec Findthepax, on va passer d'une entreprise technologique qui vend un service à la performance à une entreprise technologique qui vend un SaaS". Elle cherche également à recruter un contrôleur de gestion ainsi qu'un data miner et un ingénieur IA supplémentaires afin d'étoffer un effectif qui affiche déjà 25 collaborateurs, des développeurs essentiellement. Et vise le doublement de son chiffre d'affaires - non communiqué - à la fin de l'exercice en cours.

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