Après le sport, Physio Extrem s’intéresse à la qualité de l’air

Située à Marseille, l'entreprise propose différents produits et services mesurant des données physiologiques en conditions extrêmes. Après s’est longtemps adressée aux sportifs, l’entreprise se tourne désormais vers l’évaluation de la qualité de l’air, élargissant son marché.

Physio Extrem naît en 2009 de la combinaison de deux passions : la plongée sous-marine et la physiologie. "Je voulais créer des outils nouveaux et utiles pour les plongeurs", résume Pascal Zénatti, son fondateur. Premier de ces outils mis sur le marché : un tableau de décompression qui prend en compte l'indice de masse corporelle du sportif. "Lorsque vous plongez, il est nécessaire d'effectuer des pauses pour éliminer l'azote. Cette élimination varie d'un individu à l'autre, et le rapport taille - poids entre en compte". Un ordinateur de plongée est développé en parallèle, proposant de mesurer des données physiologiques que l'on ne mesurait pas jusqu'alors.

Première source de revenus

Un brevet est déposé, le produit prototypé mais l'aventure sous-marine s'interrompt "pour des raisons commerciales". A savoir une "législation trop pénible et un milieu assez fermé", milieu par ailleurs en proie à des difficultés économiques. "En six ans, sept de mes revendeurs [des magasins de plongée essentiellement, ndlr] ont fait faillite". De quoi pousser Pascal Zénatti à réorienter son activité vers la course et le cyclisme, des domaines qu'il juge "plus ouverts à la discussion" et dont la pratique est plus répandue.

Il développe alors de nouveaux produits, à l'image d'un oxymètre "que nous avons mis au point nous-mêmes et qui fournit des mesures plus précises, avec des lissages et moyennes toutes les deux secondes, contre quelques secondes à quelques minutes pour les appareils hospitaliers". Des outils que Physio Extrem commercialise mais qu'elle utilise aussi dans le cadre de ses activités de coaching, s'appuyant sur de nombreuses données physiologiques des personnes. Des séances qui ont lieu sur place, dans les locaux de l'entreprise au sein de la technopôle de Luminy, ou bien via du coaching à distance. Si cette activité constitue pour l'heure le premier poste de revenus, elle devrait, c'est en tout cas ce que prévoit Pascal Zénatti, être détrônée d'ici six mois par la commercialisation d'un capteur dans un tout autre domaine : l'étude de la qualité de l'air.

La recherche et développement en priorité

Un élargissement de l'activité lié à une opportunité, une mission confiée à la société par un grand centre de recherche national. Il s'agit alors de mesurer au plus près la quantité de CO2 dans un local où se trouvent des chercheurs. Physio Extrem développe alors un capteur que l'on place sur le microscope, juste en dessous des voies respiratoires. De quoi donner des idées à Pascal Zénatti qui développe encore de nouveaux produits dont un nouveau capteur qui pourra mesurer non plus un, mais une quarantaine de gaz, au plus près des voies respiratoires. Un choix d'orientation qui tombe bien puisque depuis le 1er janvier 2018, des législations obligent à un contrôle régulier de la qualité de l'air, dans les écoles dans un premier temps, puis dans tous types d'établissements d'ici 2023. De quoi nourrir la demande, déjà forte auprès de la TPE comme l'assure son PDG.

Mais pour l'heure, la question est davantage celle de développement des produits existants : "Il faut d'abord sortir les dispositifs, les faire connaître, avoir des retours clients et les améliorer". Se posera alors, d'ici un an et demi, celle de leur commercialisation plus massive et celle de la croissance du chiffre d'affaire (non communiqué). Une commercialisation qui se fera d'abord au niveau national, en vente directe dans les locaux de l'entreprise ou bien sur son site internet. Plus de revendeurs en perspective, "pour des raisons de simplification et de service après-vente".

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