Pourquoi PostProcess Technologies affirme ses ambitions internationales depuis Sophia-Antipolis

En installant sa division International au sein de la technopôle azuréenne, la scaleup native de Buffalo dans l'Etat de New-York, souhaite adresser le marché européen de la fabrication additive. Depuis 2016, elle commercialise des solutions de finition post-production.
Bruno Bourguet dirige la division International de l'américaine PostProcess Technologies à Sophia-Antipolis
Bruno Bourguet dirige la division International de l'américaine PostProcess Technologies à Sophia-Antipolis (Crédits : DR)

Elle revendique être la seule sur ce créneau, venant par ailleurs combler un manque qui est surtout un secret industriel : en proposant des solutions automatisées de finition post impression 3D, la jeune pousse américaine lève ce qu'elle considère être un frein au développement de la fabrication additive.

C'est il y a huit ans que Daniel J. Hutchinson a l'idée de créer PostProcess Technologies, confronté à une problématique : impossible de trouver une solution de finition automatisée pour les pièces imprimées en 3D. Car contrairement à ce qui peut paraître communément observé, les pièces produites par impression additive ne sont pas forcément prêtes à l'emploi. Un travail de finition est nécessaire afin de rendre la pièce utilisable pour la finalité à laquelle elle est destinée. Un travail qui demeure pour l'heure, manuel.

Permettre le volume

"La fabrication additive est digital dans sa partie design, très digitale et automatisée dans la partie impression mais elle est ensuite très manuelle, cette étape étant à l'opposé de l'image que l'on a de l'impression 3D", explique Bruno Bourguet, pilote de la division internationale. Et qui donne un chiffre pour étayer le propos : 27 % du coût total de fabrication est consacré à des travaux de finition manuelle. Ce qui, ajoute-t-il, crée des problématiques de traçabilité, de qualité, de reproductivité des pièces. "Tant que cela se cantonnait au prototypage ou à de la pièce unique, cela pouvait être acceptable. Mais dès que l'on envisage la série ou le volume, il n'est pas possible de rester sur un post-processing manuel".

C'est donc ce travail manuel que PostProcess Technologies vient remplacer avec des solutions - 8 au catalogue - qui comprennent du hardware, des consommables spécifiques et du logiciel. Et pour convenir à toute sorte de géométries et de matériaux, la scaleup s'appuie sur le big data analytics. Pas moins de 500 000 pièces de toutes sortes ont ainsi nourri les algorithmes du logiciel développé.

Poursuivre l'internationalisation

Aux Etats-Unis, PostProcess Technologies dispose d'un portefeuille d'une cinquantaine de clients mais c'est pour répondre aux demandes venues de l'Europe que l'entreprise dirigée par Jeff Mize a opté pour l'internationalisation. L'implantation d'une division dédiée à l'export à Sophia-Antipolis s'explique par "l'écosystème, l'environnement très tech, l'attractivité de la région et la présence d'un aéroport international", dit Bruno Bourguet, accompagné dans son installation en terre azuréenne par l'agence de développement économique, Team Côte d'Azur. PostProcess Technologies revendique déjà des clients en Allemagne, en Espagne, en Angleterre, en Italie et bien sûr en France. C'est pourtant le pays de Goethe qui représente le marché le marché le plus fort, mais comme l'explique Bruno Bourguet, mieux vaut ne pas être implanté sur son marché le plus conséquent afin de ne pas se faire enfermer par lui. "Surtout, depuis Sophia-Antipolis nous pouvons aller partout en Europe".

Le marché de la fabrication additive devrait peser 21 milliards de dollars d'ici 2020 pour atteindre 600 milliards de dollars en 2030. "Pour nous, il n'est pas possible que le marché puisse croître à ce rythme sans solutions de post processing automatisées", analyse Bruno Bourguet. Qui voit déjà plus loin que les frontières européennes et envisage le déploiement de l'entreprise en Asie. Mais avant, il y aura l'installation l'année prochaine, d'un laboratoire appelé Finish 3D, laboratoire où la scaleup se charge du post traitement pour le compte de ses clients. Un service qu'elle propose déjà aux Etats-Unis et qu'elle essaimera donc à Sophia-Antipolis.

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