Comment Fifty Talents veut s’imposer comme plateforme de recrutement des profils technologiques

La start-up basée à Marseille propose de mettre en lien recruteurs et candidats dans le secteur du numérique dans un contexte de pénurie de main d’œuvre. Pour s’imposer, elle veut renforcer ses équipes et offrir de nouveaux services.
(Crédits : DR)

"Il existe un vrai problème de recrutement de développeurs numériques", observe Adrien Lenoir, fondateur de Fifty Talents, "si bien que les candidats sont sollicités cinq à dix fois par jour". Et d'expliquer : "La société se digitalise partout, des impôts aux objets connectés. Il faut des ressources pour cela, or la formation n'arrive pas à suivre puisqu'il faut l'anticiper sept à huit ans en avance". D'où la naissance en 2015 de Fifty Talents.

Le principe : un site internet qui réunit d'un côté des entreprises souhaitant embaucher et de l'autre des candidats dotés de compétences techniques - essentiellement des développeurs, des ingénieurs informatiques et des managers de produits - et sélectionnés par Fifty Talents. Les entreprises se voient proposer une série de dix à quinze candidats correspondant à leurs attentes et elles peuvent signaler leur intérêt auprès d'eux. Libre alors aux candidats d'accepter d'échanger avec elles. Et c'est ici que s'arrête l'action de Fifty Talents. "Notre plateforme dématérialise la mise en relation. Le candidat est mis en lien directement avec l'entreprise". Il n'empêche qu'un suivi est tout de même réalisé dans le cadre de l'évaluation de la satisfaction client. Pour se rémunérer, Fifty Talents perçoit une commission de 15 % du salaire lorsqu'un candidat est embauché, contre 20 % à 30 % pour les cabinets de recrutement classiques.

La PME a peu de difficultés à recenser de nouveaux recruteurs. "Nous en référons cinq à dix par semaine". Soit un millier au total, dont Blablacar, Le Bon Coin, ou Little Paris. "En 2018, nous avons permis une centaine de placements et ce nombre double chaque année car nous capitalisons sur les entreprises déjà enregistrées que nous relançons plusieurs fois par an".

Etoffer les équipes

Mais la marge de progression est encore large et pour se développer plus encore, l'entreprise veut accroître ses efforts concernant la recherche de talents qui s'avère, elle, plus rude. Elle compte ainsi embaucher largement dans les mois qui viennent. "Nous sommes sept, et d'ici la fin de l'année, nous devrions être une dizaine". Puis une quinzaine courant premier trimestre 2019. Les profils recherchés : des commerciaux et des chargés de recrutement. Un capital humain censé permettre d'aller plus vite, car la rapidité est fondamentale tant, pénurie de main d'œuvre oblige, "les candidats font le marché". Avoir plus de talents permettrait par ailleurs de fidéliser davantage les entreprises qui, face à une multitude de propositions, n'auraient pas besoin de se tourner vers les concurrents, à savoir les sept ou huit entreprises qui proposent le même type de service et les nombreux cabinets de recrutement plus classiques. Raisonnement qui vaut aussi à l'inverse pour les candidats. L'objectif est de doubler le chiffre d'affaire en 2019, chiffre que l'entreprise ne souhaite pas communiquer.

Pour l'heure centrée sur le marché français et la région parisienne en particulier, Fifty Talents envisage, lorsqu'elle aura atteint un niveau de maturité et un effectif suffisant, de se tourner vers l'international. "Nous pourrions devenir un acteur de la mobilité en proposant à nos candidats de travailler à l'étranger, en Allemagne, aux Etats-Unis ou encore en Asie. Il faudrait monter des équipes ou peut-être acheter des sociétés sur place". Rien n'est tranché pour l'heure car les priorités sont ailleurs.

S'ouvrir à d'autres marchés pénuriques

"Nous allons faire évoluer la plateforme avec de nouveaux services", notamment via le ciblage de nouveaux types d'entreprises qui paieraient dès la publication de l'annonce, et pas seulement en cas de recrutement, et que les candidats pourraient contacter eux-mêmes. Un projet encore assez confidentiel.

A plus long terme, "nous aimerions être incontournables dans le domaine des technologies et nous ouvrir à d'autres marchés pénuriques", en fonction des besoins des entreprises déjà référencées.

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