Cartesiam, future pépite américaine ?

Editeur de logiciels intégrant de l'intelligence artificielle embarquée, la startup implantée à Toulon franchit l'Atlantique avec comme CEO USA Marc Dupaquier, ancien dirigeant d'IBM au pays de l'Oncle Sam. Une ambition claire : conquérir le marché nord-américain. Entre autres.
(Crédits : jcomp)

De Cartesiam on connaît bien Bob, ce boîtier intelligent, capable de capter la data et de la transmettre en s'affranchissant du cloud. Développé avec le groupe Eolane, Bob a un petit nom charmant et surtout concentre ce qui fait la différence de Cartesiam : capter la donnée en n'envoyant vers l'utilisateur que l'information souhaitée et non pas l'ensemble de la data collectée. "Nous sommes un éditeur de logiciel d'IA embarquée sur micro-contrôleur", résume Michel Rubino, co-fondateur de la startup. "Nous sommes indépendants de la couche signal et de la couche réseau. Notre brique se situe au milieu : nous captons un signal et nous l'envoyons".

C'est en s'appuyant sur cette brique, appelée NanoEdge IA, que Cartesiam déroule ses solutions, ciblant alors les différentes applications possibles. Ainsi Bob est-il utilisé pour ce qui concerne la maintenance prédictive, alors que SmartMAT, est un tapis fin, pouvant comptabiliser le flux de visiteurs ou de passants à partir du nombre de pas enregistrés. C'est d'ailleurs lui qui équipera le salon Les Entreprenariales, organisé par l'UPE06 fin novembre à Nice.

Exportation outre-Atlantique

Mais toute l'attention de Michel Rubino est tournée de l'autre côté de la mappemonde, vers les Etats-Unis. Car la création d'une filiale au pays de l'Oncle Sam est révélatrice des enjeux que porte la startup. Et avec elle, Marc Dupaquier. Ancien haut dirigeant d'IBM aux USA, investisseur au sein de la pépite française, c'est lui qui est chargé de développer Cartesiam sur le sol nord-américain, depuis New-York. Et cela semble bien parti.

"Nous réalisons déjà des tests dans les usines d'une grande marque de soda américaine, ce qui est un bon essai car leurs machines vont très vite et fonctionnent avec des températures très froides. S'il y a un problème et que le sirop explose cela bloque tout", explique Marc Dupaquier. "Les tests se font avec minimum trois capteurs, mais si l'on décide d'en mettre davantage c'est pour pouvoir les essayer sur différentes machines", poursuit celui qui dit aussi son amour pour les startups. "En partant d'IBM, j'ai créé un fond d'investissements, NovaRoutes, dédié aux startups françaises orientées techno et BtoB afin de les aider à se développer aux Etats-Unis. Ma vision, c'est qu'il y a une grande compétence en France, mais les startups restent en France parce qu'elles n'ont pas accès aux capitaux".

Stratégie à deux axes

Depuis le sol américain, Cartesiam adresse à la fois les Etats-Unis et le Canada. "Nous voulons vendre notre technologie à d'autres fabricants de micro-conducteurs. Leur problématique est qu'ils vendent des capteurs, mais la valeur est capturée par d'autres, comme pour la data par exemple, avec pour conséquence qu'ils se retrouvent écrasés par fabricants discount aux tarifs moins élevés. Avec notre technologie, nous voulons leur permettre de vendre plus cher parce qu'il y aura une vraie plus value. L'idée est de dupliquer ce que nous avons fait avec Eolane, nous allons d'ailleurs les aider à se développer aux Etats-Unis", poursuit Marc Dupaquier qui gère seul pour le moment Cartesiam USA. Cependant deux ingénieurs et un business développeur devraient être recrutés en 2019.

Si Cartesiam espère vivre l'American Way of Life, elle n'oublie pas pour autant l'Europe et s'intéresse à l'Allemagne, "pays de la machine outil", rappelle Michel Rubino et où Bob pourrait trouver toute sa place. Un pays qui devrait être adressé dès le premier trimestre 2019. Offensive, Cartesiam - qui emploie 13 salariés pour un chiffre d'affaires 2017 de 500 000 € - consolide son plan de développement grâce notamment au tour de table tout juste finalisé, d'un montant de 2,5 M€. Un soutien financier qui fait sens pour le président de la startup. D'autant que c'est "grâce à des entrepreneurs de la région qui étaient déjà là au premier tour. Ils nous suivent, nous conseillent et c'est mieux que d'avoir des fonds d'investissements". C'est surtout le type d'appui nécessaire à la croissance d'une pépite qui a toutes les cartes en main pour devenir une PME internationale. Et plus si affinités.

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