Parallel Design SAS et le choix du haut-de-gamme

Située à Sophia-Antipolis, cette PME appartenant au groupe General Electric conçoit et fabrique des sondes utilisées pour les échographies médicales. Elle mise sur l’innovation et le caractère haut-de-gamme de ses produits pour se distinguer face à la concurrence.
(Crédits : DR)

Comme son nom le laisse deviner, une échographie consiste à envoyer du son, des ultrasons plus spécifiquement, vers des organes et à analyser comment celui-ci se répercute. Une technique qui nécessite d'utiliser des sonars. C'est ce que fournit Parallel Design SAS.

Initialement, les sonars étaient surtout utilisés dans le domaine marin et militaire. Dans les années 1960, le groupe Thomson est parmi les leaders du marché. Puis les techniques se développent et le groupe s'intéresse à de nouvelles applications, dans la pêche ou la médecine. "Le groupe Thomson avait un département dédié aux échographies", rappelle Christian Marliac, président de Parallel Design, dont ce département est alors l'embryon. "Puis dans les années 2000, le groupe devenu Thalès a choisi de se recentrer sur ses activités militaires et spatiales". Le département d'échographies est alors vendu à Général Electric qui dispose d'une branche santé (GE Healthcare). Parallel Design voit le jour. Un jour qui s'annonce prometteur, d'autant que "General Electric est un grand acteur de l'imagerie médicale, avec des ramifications partout dans le monde".

Et en effet, les choses s'accélèrent. General Electric, qui produit des échographes, est un client direct de Parallel Design qui lui vend sondes et transducteurs. L'entreprise s'adresse aussi à des clients externes, tous à l'international. "L'export représente 100 % de notre chiffre d'affaire", souligne Christian Marliac. 10 % en Italie, 40 % aux Etats-Unis et 50 % en Asie, un continent où le marché est en plein essor, si bien que "la concurrence est plutôt asiatique", une concurrence souvent basée sur les prix.

Investir et recruter des talents

Alors pour tirer son épingle du jeu, l'entreprise mise sur un positionnement haut-de-gamme. "Le but est d'être toujours en tête sur la technologie. Nous sommes aidés par General Electric et avons toujours consacré une part importante de notre chiffre d'affaire à la recherche et développement". 20 à 30 % environ. Mais l'argent ne fait pas tout. Il faut aussi des talents. "En France, nous travaillons avec des écoles qui ont des spécialités qui fonctionnent et qui nous fournissent des stagiaires dans la perspective de les embaucher. Nous recrutons également des personnes à l'international, des profils experts qui ont des années d'expérience".

Autant de moyens mis en œuvre pour être à la pointe des nouveautés, en particulier en ce qui concerne les matériaux que Christian Marliac considère comme "le cœur de métier". "Il faut connaître les nouveaux matériaux sur le marché, les comprendre et les maîtriser. Derrière un produit, il y a des années de travail".

Avoir un coup d'avance

L'entreprise affiche une croissance récurrente de 10 % de son chiffre d'affaire (non communiqué). "Et chaque année, nous embauchons une trentaine de personnes. Nous sommes une soixantaine aujourd'hui". Son directeur est par ailleurs optimiste pour les années à venir. "Nous avons de bonnes perspectives à trois ans grâce à nos marchés à long terme". Il pense également tirer profit des évolutions technologiques de l'échographie, amenée à se déployer vers de nouvelles applications. "Nous travaillons sur les cathéters. On y rentre des microsondes qui imagent une artère, une veine ou un ventricule du cœur". Une avancée qui pourra être utilisée pour naviguer dans le corps et identifier où poser un stent, ou encore pour l'imagerie dans le cas de maladies cardiovasculaires. "Beaucoup d'opérations se font à l'aveugle pour le moment. Là, on pourrait agir exactement où il le faut". Dans ce cadre, la PME a déjà lancé ses premiers produits. "La vulgarisation en grande série est prévue l'an prochain".

Autre domaine potentiellement porteur : la prévention du cancer du sein avec le repérage encore plus précoce de la maladie. "Nous prévoyons d'être sur ce marché en 2021".

Et alors que la technique des échographies se développe à toute vitesse, le principe même d'utilisation de sonars pourrait être éclipsé au profit du semi-conducteur. "Nous avons une veille importante sur cela. Nous créons des partenariats, investissons sur des projets pour voir la faisabilité de ces techniques. Car s'il y a un tournant, nous voulons en être acteurs".

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