Comment Life Scientis veut apporter à l’industrie son expertise en toxicologie

Située à Grasse, cette entreprise met son expertise en toxicologie au service des entreprises de deux manières : de l’accompagnement et du conseil d’une part, de la recherche et développement pour leur apporter des solutions d’autre part. Elle prépare une levée de fonds pour faire face à la demande croissante.
(Crédits : DR)

Plastique. Perturbateurs endocriniens. Ils sont présents partout et chaque jour, la science met un peu plus en lumière leurs effets sur le corps et sur l'environnement. Face à cela, les consommateurs sont à la recherche de produits plus sains tandis que la règlementation se durcit, obligeant les professionnels de la pharmacie et des cosmétiques à revoir leur choix de produits autant que leur façon de procéder. Jusqu'à s'y perdre parfois.

Des difficultés dont a bien conscience Franck Chuzel, fondateur de Life Scientis qui cherche à accompagner les entreprises face à ces nouveaux enjeux. "Nous avons une activité d'évaluation des risques toxiques que nous mettons au service de nos clients dans l'industrie des sciences de la vie". Parmi les sujets évoqués : "Comment identifier un danger moléculaire ? Comment le maitriser ou l'éviter ? Le but est d'avoir une action pédagogique". Donner accès à des connaissances scientifiques mais aussi à une plus grande compréhension des textes juridiques. "Nous aidons nos clients à développer une stratégie de présentation aux autorités règlementaires". Une expertise qui associe maitrise de l'endocrinologie -formation dont est issu Franck Chuzel - et connaissance du monde de l'industrie qu'il connaît bien également de par son parcours. Un moyen de se distinguer de la concurrence.

Trouver d'autres manières de transporter des molécules

Mais plus que de proposer ses conseils, Life Scientis planche également sur des solutions qui aideraient ses clients, via ses activités de recherche et développement. L'objectif étant de trouver d'autres manières de transporter des molécules pour "mieux préserver l'ingrédient et contrôler sa libération, tout en protégeant l'organisme". Un moyen de faire de la médecine ciblée par exemple. Mais aussi d'obtenir de meilleurs résultats dans le domaine des cosmétiques : "nous travaillons notamment sur l'encapsulation de parfums. Le parfum est piégé dans une capsule qui prend la forme d'une petite boule de quelques micromètres. Il est alors protégé et peut être libéré sur une durée plus longue". Et surtout, le transporteur ne doit pas contenir de plastique." Nous éliminons les éléments toxiques de ce type de composé".

Car il s'agit de proposer des solutions plus saines et plus efficaces, quitte à s'inspirer de la nature, "c'est de la chimie bio inspirée". Et ce, en essayant le plus possible de travailler en partenariat avec d'autres structures comme Aix-Marseille Université - un projet est en cours autour de la délivrance de médicaments contre des maladies infectieuses - ou l'Université Nice Sophia-Antipolis. Il s'agit d' "agréger les expertises", un mantra pour Franck Chuzel. Des partenariats sont également noués avec des industriels, via le co-développement de solutions ou la signature de licences. L'idée étant de "tout de suite penser à l'industrialisation. Nous innovons pour mettre un produit sur le marché et répondre à des besoins".

Grossir pour répondre à la demande

Conseil et recherche, deux activités qui ont permis à Life Scientis de dégager des revenus depuis sa création fin 2015 - l'entreprise ne souhaitant néanmoins pas communiquer son chiffre d'affaire pour le moment - et de tisser sa toile. Si bien qu'elle commence à se trouver à cours de cerveaux face aux demandes de plus en plus nombreuses que lui adressent ses clients. D'où le besoin de grossir.

Des recrutements sont ainsi envisagés dans les prochains mois, recrutement d'apprentis notamment, un moyen d'avoir "des liens plus forts avec les écoles". Il faudra également s'équiper en matériel. "Aujourd'hui nous utilisons la plateforme de la faculté. Mais comme le nombre de projets que nous traitons augmente, cela devient limitant. Nous aimerions lever ce verrou pour aller plus vite".

D'autant que l'entreprise, qui mène aussi des projets de recherche pour elle-même, aimerait à terme se lancer dans la production de ses solutions de transport de molécules pour ensuite les vendre à ses clients, sur des marchés de niche. Un projet qui demande des investissements. "Nous préparons une levée de fonds. Elle devrait avoir lieu dans les deux ans".

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