Stéphane Diagana, toujours dans les starting-blocks

S'il a abandonné les pistes d'athlétisme, l'ancien spécialiste du 400 mètres haies n'en continue pas moins de faire du sport son quotidien. C'est à la concrétisation d'un campus sport santé qu'il consacre désormais son énergie.
Il faut savoir refuser le statu quo. Stéphane Diagana, entrepreneur, ancien sportif de haut niveau.
"Il faut savoir refuser le statu quo". Stéphane Diagana, entrepreneur, ancien sportif de haut niveau. (Crédits : Philippe Millereau/KMSP)

Il y a des échecs et des victoires. Entre les deux, des étapes aussi. En mars 2019, la présentation de son campus sport santé au Mipim, LE rendez-vous des projets immobiliers d'envergure à travers le monde, est certes une étape, mais elle n'en constitue pas moins une victoire. Car son projet, Stéphane Diagana le porte depuis dix ans. Une décennie faite d'espoirs, de remises en question, mais jamais d'abandon.

C'est en étant encore au plus haut niveau que le champion du monde 1997 prépare en parallèle sa seconde vie, appelée communément reconversion. Pour lui, ce sera l'ESCP Europe, l'école de commerce qui a formé Patricia Barbizet, Christophe de Margerie ou Jean-Pierre Raffarin, option Management général et Stratégie.

« J'ai toujours eu en tête l'idée d'entreprendre », dit-il. Le concept d'un lieu sachant utiliser les vertus du sport pour faire grandir les athlètes prometteurs mais aussi soigner ceux dont la santé est fragile naît durant sa carrière d'athlète. C'est à ce moment que sa route croise celles d'associations qui œuvrent pour mieux faire connaître certaines maladies ou prévenir les populations touchées de ce qu'il faut faire et ne pas faire.

« Ce projet est né de mon parcours sportif et des rencontres que j'ai pu faire alors comme avec l'association française des diabétiques (AFD) ou la Fédération française de cardiologie », détaille Stéphane Diagana, désireux de « faire avancer une certaine idée de la santé ».

Et pour cela, le sport semble être le meilleur vecteur. « Le sport doit servir les objectifs de santé. » Comme prévenir les maladies chroniques, par exemple. « Neuf millions de personnes en sont atteintes et le sport est reconnu comme la solution par la communauté médicale. » Dans le même temps, les sports de compétition - triathlon, marathon... - génèrent un engouement qui voit le marché concerné exploser. Des épreuves qui exigent par ailleurs une préparation adéquate. Il y a aussi ces champions qu'il faut pousser, encourager, entraîner. C'est donc un lieu pour accueillir tous profils que Stéphane Diagana et l'ancienne athlète de pentathlon Odile Lesage, sa partenaire dans la vie et dans le projet, imaginent.

Livraison fin 2021

Dès 2016, l'esquisse est présentée aux acteurs économiques de la Côte d'Azur. C'est du côté de la pinède de Sophia Antipolis, à Mougins, que l'espace nécessaire est trouvé. Las, un avis défavorable du commissaire enquêteur bloque le projet. Le duo ne fléchit pas. Revoit sa copie. Et trouve auprès du promoteur lyonnais Miprom le partenaire pour tenter à nouveau sa chance. La seconde fois sera la bonne. L'obtention du permis de construire devrait intervenir avant l'été. Une nouvelle étape qui signera le début de la concrétisation.

Sur 8 hectares, piscine olympique, stade d'athlétisme, piste couverte et, surtout, salle d'évaluation pour un suivi mesurable et quantifiable ont séduit les investisseurs. Un fonds de dotation appuiera l'ensemble. « Les organismes de prévoyance ont fait part de leur intérêt pour financer la recherche », révèle Stéphane Diagana. Le site, dont l'investissement nécessite 40 millions d'euros, s'accompagne d'une centaine de logements répartis sur trois résidences en pleine pinède. Dans douze mois, les premiers coups de pioche devraient retentir pour une livraison fin 2021.

« Je trouve beaucoup de similitudes entre l'entrepreneuriat et le sport », commente Stéphane Diagana, plaisantant sur son expertise en franchissement des haies pour avoir su faire face aux obstacles. « Il faut être patient, obstiné, savoir refuser le statu quo, trouver du sens. » Ça s'appelle relever les défis.

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MINI BIO

1969 : naissance à Saint-Afrique, dans l'Aveyron
2004 : diplômé de l'ESCP Europe
2007 : nommé président de la Ligue nationale d'athlétisme
2006 : mancement du projet de campus sport santé
2021 : inauguration annoncée du campus Diagana Sport Santé

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