Comment Kyklos veut devenir le Tinder des gamers

Après avoir testé le marché avec une version béta, la startup installée à Marseille lance la deuxième version de son application de mise en relation de joueurs de jeu vidéo. Avec un modèle fortement inspiré de Tinder, tant en matière d’algorithme que de positionnement
(Crédits : DR)

Du joueur de jeu vidéo, on a souvent l'image d'un geek solitaire, un peu coupé du monde. Pourtant, de plus en plus, l'expérience du jeu se fait à plusieurs, en mode multi-joueurs. A tel point que la qualité de l'équipe conditionne celle de la partie. Pourtant, il n'est pas toujours aisé de trouver des partenaires dont les goûts et le niveau de jeu soient similaires. Un problème auquel veut répondre la startup Kyklos. Et ce n'est pas pour rien qu'elle a choisi un loup pour logo. "Car si le gamer peut être perçu comme un loup solitaire, il a besoin d'une meute pour chasser", compare Rémy Bompar, président de l'entreprise.

Pour l'aider à constituer sa meute, Kyklos met à disposition du joueur une application de rencontre avec un système de match façon Tinder. Pour que deux profils soient réunis, il faut qu'ils présentent certaines similitudes. Des niveaux de compétence équivalents d'abord. "Les jeux ont développé des grades pour classer les joueurs. Nous travaillons avec les éditeurs pour obtenir et traiter ces informations". Kyklos propose actuellement de réunir ses utilisateurs autour d'une dizaine de jeux, un panel qu'elle cherche à étoffer au gré des demandes de sa communauté. Mais la startup organise aussi la rencontre autour de facteurs psychologiques, avec l'appui de coachs mentaux et de psychologues. "On cherche à savoir ce qui motive un joueur : est-ce la quête de la performance ? L'envie d'aider les autres ?". Entrent également en ligne de compte les disponibilités du gamer : joue-t-il la semaine ou plutôt le week-end ? Le matin ou plutôt la nuit ? Libre ensuite à l'utilisateur d'accepter ou non de jouer avec les profils qui lui sont suggérés.

Mais le volet technologique n'est pas le seul à être inspiré de la célèbre application de rencontre. "Nous sommes un peu comme Tinder vis-à-vis de Meetic. Contrairement à beaucoup de nos concurrents, nous ne ciblons pas les professionnels et le haut-de-gamme mais le marché de masse, les amateurs qui ont besoin de nous faute d'avoir un réseau très étendu".

Des partenariats pour s'imposer dans l'écosystème du jeu vidéo

Une stratégie que les deux fondateurs de la société ont pu tester grâce à une version béta sortie en novembre 2018 et dont les retours ont été plutôt positifs avec 6 000 utilisateurs enregistrés. Et surtout, elle a permis d'attirer l'œil de grands noms du secteur, à l'image de Riot Games, l'éditeur américain qui a créé League of Legend, un jeu rassemblant environ 200 millions d'utilisateurs dans le monde. "Nous avons signé avec leur division européenne pour structurer la scène amateur ". En échange de quoi Kyklos pourra récupérer une partie des licences. Et l'appui d'un tel groupe promet d'avoir un certain poids alors que la startup lance la deuxième version de son application.

Une V2 qui reprend le même principe que la version béta, avec un visuel retravaillé et surtout, un volet événementiel beaucoup plus étoffé puisque seront proposées aux joueurs une série de manifestations nationales ou de proximité. Ils pourront aussi choisir de rechercher des joueurs participant aux mêmes événements qu'eux. "L'idée est d'aider le gamer à rencontrer des gens qui lui ressemblent dans des événements dans lesquels des milliers de personnes se croisent sans se parler". Il est aussi question de s'appuyer sur des relais locaux comme les centres de e-sport. "Nous allons  chercher à développer les écosystèmes locaux avec eux".

Rémunérer le temps passé à jouer en équipe

Autant de moyens de toucher un public de plus en plus large - Kyklos espère toucher plusieurs dizaines de milliers d'utilisateurs d'ici la fin de l'été, plus de 100 000 d'ici la fin d'année - avant d'aller vers un système incitatif de rémunération du temps de jeu en équipe grâce à une monnaie virtuelle. "Cette monnaie virtuelle permettra d'obtenir des points de fidélité auprès de marques partenaires". Une démarche déjà initiée avec Asus qui offre des réductions sur son matériel.

Quant à son modèle économique, Kyklos veut avancer étape par étape. "Pour le moment, tout est gratuit. Nous nous rémunérons grâce aux événements et aux centres de e-sport à qui nous louons notre technologie. Prochainement, nous intégrerons de la publicité. Puis à terme, nous proposerons à l'utilisateur de payer un abonnement dont le prix variera selon la durée, entre 2 et 10 euros par mois. En contrepartie, il aura accès à des réductions sur du matériel informatique, ce qui amortira son abonnement". Un peu à la manière de la Carte jeune de la SNCF.

D'ici là, il s'agira de renforcer l'équipe et de lever des fonds pour financer les nombreux chantiers entrepris, en plus d'un déploiement à l'international. Objectif : 800 000 euros. De quoi prendre un élan suffisant pour s'attaquer à un marché en pleine croissance. D'autant que les ambitions sont grandes : "Nous voulons être présents dans le monde entier, avec une vingtaine de millions d'utilisateurs d'ici cinq ans".

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