Comment Pepino valorise la production agricole

Ils sont biscornus, hors-norme, en dehors des standards et… invendus. Ces légumes et fruits, tout à fait consommables, sont écartés du circuit de distribution pour leur particularité physique. Un gaspillage et un manque à gagner pour les producteurs que comble l'application créée par Oui ! Greens, startup, basée à Nice, qui apporte sa petite graine à l'économie agricole.
(Crédits : DR)

Aussi ubuesque que cela puisse paraître, les légumes d'apparence tordue, moches, hors-normes et hors-standard ne sont pas vendus. Car considéré comme pas vendables. Au total, 15 % des fruits et légumes produits sont écartés de la vente. Une sorte d'hérésie qui est pourtant belle et bien la réalité vécue par les producteurs. Un sujet qui est aussi celui de Oui ! Greens.

Née en janvier 2018, la startup - qui est accompagnée par l'incubateur Paca-Est - a décidé de trouver un autre canal de distribution à ces aliments bons, sains mais jetés au rebut. Une idée qui a du sens alors que les sujets d'économie circulaire, de transition alimentaire et de circuits courts font partie des nouveaux modes de consommation.

Générer du chiffre d'affaires supplémentaire

Ce que valorise donc Pepino, c'est la production des agriculteurs. Qui via l'application va trouver preneur. Soit des professionnels (bar à jus, restaurants...), soit des particuliers. Lesquels, de leur côté, entrent leurs critères et préférences et sont prévenus dès que les produits disponibles sont mis à la vente. Le paiement se faisant via l'application.

"Nous permettons aux agriculteurs de vendre leur sur-production, de générer du chiffre d'affaires supplémentaires, tout en permettant aux particuliers de consommer en circuit court", explique Enzo Giusti, le fondateur de Oui ! Greens, ingénieur de formation et qui après une expérience à Londres, a retrouvé le sol français et niçois pour lancer sa propre aventure entreprenariale. Qu'il souhaitait "utile"...

Oui ! Greens appuie son business modèle sur la prise d'une commission prélevée à hauteur de 25 % sur les ventes réalisées via l'application, qui est gratuite pour les acheteurs. L'avantage, c'est que "si ça ne fonctionne pas, ça ne coûte rien aux agriculteurs", souligne Enzo Giusti.

Afin d'être encore plus pointue et pertinente, la startup a noué un partenariat avec l'INRIA afin de développer un algorithme d'aiguillage. "Nous avons de nombreuses pistes d'amélioration en terme de R&D", dit le dirigeant azuréen, où il est notamment question d'IA.

Avec l'INRA, c'est de l'analyse d'image, plus fine, qui est travaillée, afin de permettre une meilleure connaissance du produit.

Améliorer la logistique

Lancée dans le département des Alpes-Maritimes et une partie du Var, Pepino ne serait pas contre une extension au niveau hexagonal. Mais ce que veut la startup, c'est améliorer ce qui concerne la partie logistique, c'est-à-dire le moyen le plus efficient de récupérer les produits chez les agriculteurs. Un sujet sur lequel elle réfléchit beaucoup actuellement. Elle revendique par ailleurs 35 vendeurs, près de 50 acheteurs et 5 000 inscrits. Depuis son lancement, elle a permis de valoriser 10 tonnes de produits. Pepino réalise un chiffre d'affaires de 10 000 euros.

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