Lucie Labs ou l’art de bien pivoter

Fondée en 2013, la jeune pousse basée à Sophia Antipolis, spécialiste de l’éclairage embarqué, a définitivement tourné le dos à ses bracelets lumineux et intelligents pour se concentrer sur l’accompagnement des marques dans la transformation de leurs produits traditionnels en produits connectés. Un positionnement adopté en 2017 qui depuis fait mouche. En témoigne la levée de fonds tout juste opérée de 2 millions d’euros...
(Crédits : DR)

Souvent start-ups varient. A cet égard, Lucie Labs ne fait pas exception. De la coque de portable lumineuse au bracelet connecté, du marché BtoC à celui de l'Entertainment et des marques, la jeune pousse fondée en 2013, spécialiste de l'éclairage embarqué, a "évolué dans le temps à travers différentes itérations pour arriver à une phase finale beaucoup plus mature, alignée avec les réalités du marché", raconte en préambule Yan Lee-Dajoux. Lequel vient de conclure un tour de table d'environ 2 millions d'euros auprès des fonds Sud Investissement, Créazur et Neo-In, abondé par Bpifrance, afin d'accompagner son développement en France et en Europe.

"Le fil conducteur de nos différentes expériences, c'est l'éclairage haute densité pour lequel nous avions développé une plateforme technologique permettant de le contrôler très simplement", détaille le dirigeant. Une sorte de "couteau suisse" avec lequel Lucie Labs accompagne désormais les marques dans la transformation de leur produit fini traditionnel en produit connecté et intelligent. Et ce, sur trois marchés : le textile, l'automobile et le luxe.

Textiles techniques avec DuPont

"L'idée nous est venue lorsque nous avons été sollicités par une marque française de baskets à LED qui souhaitait intégrer notre techno à son produit pour le rendre intelligent. On a alors cherché à développer des spécialisations sur les thématiques de la lumière, notre cœur de métier, mais aussi au-delà, telle la génération ou la détection de chaleur." C'est ainsi que Lucie Labs s'invite sur le marché du textile avec, dans sa besace, deux premières marques de gants, de ski et de moto, que des modules électroniques miniatures associés à une appli personnalisée rendent désormais chauffants et connectés.

"Le textile connecté est un vrai sujet, il y a un buzz énorme autour de ce concept que nous cherchons à traduire en réalité industrielle", relève le dirigeant. Dont le partenariat signé en mai dernier avec le groupe DuPont Denemours, un des leaders mondiaux de la fibre technique, vise à concevoir des solutions nouvelles pour différents segments de marché, du monde de l'outdoor aux vêtements professionnels. Parmi elles, le développement, en cours, d'un système dédié aux combinaisons de sapeurs-pompiers, résistantes à la chaleur afin de leur éviter de potentielles sévères brûlures.

Intégration industrielle

"La force de Lucie Labs, reprend Yan Lee-Dajoux, réside dans sa capacité à industrialiser les produits selon les exigences du marché de ses clients". Autrement dit, "la difficulté n'est pas tant de faire de la techno que de l'intégrer de façon harmonieuse dans le produit fini en fonction des normes et des lignes de production du marché".

De même, ce qui guide Lucie Labs, c'est la notion d'utilité, aussi importante, si ce n'est plus, que celle d'intelligence. "Beaucoup de gadgets ont été lancés, or nous travaillons avec des marques qui existent depuis très longtemps et dont le capital doit être préservé". C'est particulièrement vrai dans le monde du luxe, où la jeune pousse vient d'opérer pour une marque de renommée mondiale la transformation basée sur l'éclairage de deux de ses produits. Lesquels "sont en cours de lancement", précise le dirigeant. Qui souhaite renforcer son partenariat avec cette marque et plus largement "avec le groupe auquel elle appartient".

La voiture autonome aussi

Même volonté de s'inscrire dans la longévité sur le troisième vertical identifié par l'entreprise :  l'automobile, et plus particulièrement le véhicule autonome. Un marché pour lequel elle s'est associée dès 2018 avec le groupe français Eolane, spécialisé dans les services industriels en électronique et solutions connectées. "Du fait de son autonomie, l'intérieur de la voiture va évoluer vers une nouvelle expérience qui passe par une nouvelle dynamique de l'éclairage, plus fonctionnel et capable de véhiculer de l'information. C'est dans ce cadre que nous travaillons ensemble sur le pilotage de l'éclairage haute densité".

La levée de fonds opérée vise donc à renforcer la start-up de 15 personnes sur ses trois marchés de prédilection, où les demandes sont à foison, selon Yan Lee-Dajoux. D'où son souhait d'étoffer son effectif d'ingénieurs R&D afin "d'accompagner ces marques dans la transformation digitale de leur produit". Il s'agira également "d'explorer de nouveaux domaines pour ajouter de nouvelles spécialisations à notre plateforme". Et ainsi poursuivre l'activité sur un rythme de croissance soutenu, de 60 à 100% par an depuis 2017, date à laquelle la jeune pousse a réalisé son ultime pivot... et son premier chiffre d'affaires (non communiqué).

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